Retour à Bollène, +++++ ♥

 

•Sortie France le : 30 mai 2018 // Vu le : 3 juillet 2018
•Synopsis et bande-annonce : retourabollene (via Pyramide Distribution/YouTube)
•Chronique :

 

—  Un panneau de bienvenue qui annonce la « couleur »- Un qui ne le sent pas – Et le même qui s’étonne de choses auxquelles il n’adhère plus… comme tant d’autres hors de cette confession religieuse, mais dont tout le monde s’en fout  —

« Sans regrets » aurait pu être le titre de ce film, qui en partie, montre le sentiment qu’ont certain.e.s qui partent parce leur pays, LA FRANCE, ne leur a pas donné leur chance. Donc en substance, ce film montre ceux qui, par obligation, quittent un pays où ils ont réussi pour revenir dans leur pays natal qui lui ne leur a pas offert cette chance. Ils le font et s’aperçoivent qu’ils ont bien fait de partir de ce trou que peut être la banlieue française, lieu où paradoxalement, tout semblait être écrit d’avance pour elles et eux. Mais il n’y a pas que ça !

Retour à Bollène est un film deux en un bien maîtrisé qui, à travers les échanges entre ses personnages, trace un cynique état des lieux de nos banlieues et villes, celles dirigées par les parties et mouvances d’extrêmes droite.
Il le fait en décrivant dénonçant la façon dont sont traités les familles et les jeunes pas vraiment de « souche française » ou encore « pure race » qui vivent cette situation (lieu comme politique), quand  en ‎même temps, il s’attarde sur les hommes meurtris par le manque d’amour paternel et les séquelles provoquées. Il se pourrait que ce second thème vous trouble, vous happe émotionnellement, car ces portraits sont parfois très proches de la réalité.
Dans ce film, vous prendrez plaisir à regarder un déraciné avec une certaine conception de l’accueil et à l’humour pas évident. Malgré le fait qu’il s’échine à vouloir être condescendant en ne respectant pas les siens, vous lui pardonnerez son attitude en voyant à quel point il semble désabusé de voir des choses qui ne le touchent plus du tout. Amertume de façade pour cacher ses peines ou volonté assumée de se faire détester pour que les autres s’éloignent de lui !? Juger hâtivement serait une erreur !‎
‎Car issu d’une famille pourtant très sympathique, accueillante et surtout aimante, ce vilain petit canard et égoïste, très bien incarné par Anas El Baz, semble en avoir gros sur la patate. Tant pis pour son entourage et tant mieux pour nous spectateurs qui nous régalons de ses tac au tac.

Retour à Bollène à travers le récit de sa tragédie familiale est en effet une occasion bien trouvée – avec un ensemble intelligemment géré mais surtout discret, sans effusion – pour dénoncer la situation des jeunes issus de familles d’immigrés, jeunes faisant partie de cette fameuse génération qui se retourne contre leur pays ou le délaissent car Il ne croit pas en eux et réciproquement à long terme.
Film parfois émouvant avec ces rapports père-fils compliqués, et déprimant avec l’état des lieux qui y est fait, le film satisfera votre curiosité comme il a satisfait la mienne, ou ne vous fera ni chaud ni froid. Ce sera selon votre ouverture d’esprit‎. ‎Bon Film !‎

« Je ne veux pas être un arabe de Bollène, pas un sauvage ! »

 

  • p.s :  Comme cela est rare d’avoir un film qui parle des arabes, que dis-je, de français des banlieues françaises à l’abandon, et ce, sans les dénigrer. Je ne peux que dire « Très Bien » pour ce film qui à sa manière leur rend justice.
    ‎N’oubliez pas de bien tendre à l’ensemble du son hip hop pour Bollène, qui accompagne le générique de fin. (!!! – J’ai beau avoir cherché, rien, je ne l’ai pas retrouvé. Sniffff sniffff – !!!)

 

@cineprochereviews