Silvio et les autres, ++++

•Sortie France le : 31 octobre 2018 // Vu le : 13 novembre 2018
•Synopsis et bande-annonce : silvioetlesautres-vostfr (via Pathé/YouTube)
•Chronique :

 

—   Pour son casting – Parce que ‎cela semble être ça – « Silvio » devrait plaire à Silvio B   —

2h30 de beaucoup et de rien en même temps, pour montrer sous toutes ses « facettes » l’un des personnages les plus connus de l’Italie, ce n’est probablement pas si innocent que cela.
Par contre, toujours le triste constat qu’actuellement, tout film sur l’Italie égale : « Prends ça ! »

Pas vraiment gratuit comme démarche en effet, car par les temps qui courent et au vue de ce qui se passe en Italie actuellement, l’époque Berlusconi abordée dans ce film semble dire que ce n’était pas si grave que cela. Sauf si on considère que ce pays en est là à cause d’un semblant de politique de sa part, CQFD !
Silvio. C’est un film avant l’apparition de l’intéressé et un autre après.
Sans dessus dessous, profusion, des longueurs sur des scènes qui comment dire… accrochent l’œil, mais aussi‎ alcool, coke, baise et un peu de politique – rien de grave sur ce dernier point, rassurez-vous –  ce film se déroule parfois à vitesse grand V, et quand il y a des longueurs autres que racoleuses, elles sont intéressantes…si on se donne la peine de bien les analyser.

Chacun dans son monde, à chaque monde ses codes. Même dans les hautes sphères, il y a un classement.
‎Dans ce « Looking for Silvio » , un homme très présent dans la tête et les désirs de tous, que beaucoup veulent rencontrer pour des raisons très variées – et qu’est-ce qu’ils se donnent du mal pour y arriver -‎ tout semble si facile. Les filles sont belles et celles que la vulgarité ne rend pas quelconque sont WHOUAWWW, envoutantes, mais Véronica les surpassent toutes.
En effet, ici, la gente féminine n’est pas à l’honneur sauf deux d’entre-elles qui relèvent le niveau. Idem pour Rome dont la saleté est très subtilement évoquée.

Donc si dans un film vous n’aimez pas voir des filles nues, du grand n’importe quoi, avoir affaire à une œuvre vide de tout sens moral ou de sens tout court, hé bien dans Silvio comme il y a un peu de ça, ce ne sera pas peut-être pas pour vous. Mais vous feriez une gravissime erreur en n’allant pas le voir juste à cause de cela, car il dupe bien son monde.
En effet, si vous prêtez attention aux nombreuses conversations non dénuées d’intérêt comme un face-à-face sur une terrasse qui explique qui est « Lui » , une autre très castratrice dans une chambre (Stella), ou encore une autre pour un bilan pas très glorieux qui nous offre un grand instant dramatique (Veronica), peut-être que vous vous direz : « Pas mal ! »
Lui ? « Lui » est fascinant, « Lui » l’homme, « Lui » le mari, « Lui » le jeune, « Lui » à qui il ne faut pas la lui faire à l’envers, « Lui » le séducteur, « Lui » qui ne s’avoue jamais vaincu, « Lui » qui a tout et pourtant.
Ce portrait – juste ou pas – de celui qui connaît « le scénario de la vie » est vraiment à deux niveaux de lecture, car tantôt le personnage est décrié, tantôt il lui est rendu hommage.

Bellissima sont les paysages, et que dire de ce coucher de soleil en Sardaigne !?
Le casting est royal, l’interprétation est impeccable, c’est un peu La Grande Bellezza en plus tordu.
Silvio. un film pas comme les autres sur un homme pas comme les autres, toujours tiré à quatre épingles.
Chapeau au réalisateur qui a bien mené sa barque en équilibrant le léger et le dramatique et en ne faisant pas une critique gratuite de l’homme, car parfois vous constaterez qu’il lui rend justice. Mais surtout, bravo à lui d’avoir, à sa manière, réussi à évoquer certains maux de ce pays, l’Italie.
Splendeur et décadence, mais aussi sobriété et dramatique à l’image de la scène de clôture avec ce juste hommage qui y est fait, à travers les 2h30 de film qui passent très bien en fait, l’état des lieux d’une Italie qui ne semble pas beaucoup avancer est là, elle est implaccable.
Pour info, et cela est très sincère, curieusement, les filles dénudées ou autres vulgarités et légèreté ne sont pas forcément les choses que l’on retient, contrairement à ce que la bande-annonce pouvait inspirer. Bon film !

« La vérité dépend de la force de persuasion que l’on met pour la rendre vraie »

« L’altruisme est le seul meilleur moyen d’être égoïste »

 

  • p.s :  Les précisions avant le lancement du film font dire que le sujet était très sensible à traiter. En même temps, quand on veut éviter de s’attirer les foudres d’un homme puissant, vaut mieux prendre quelques précautions.

 


 

@cineprochereviews