Cold war, +++-

•Sortie France le : 24 octobre 2018 // Vu le : 13 novembre 2018
•Synopsis et bande-annonce : Coldwar-vostfr (via SOURCE/YouTube)
•Chronique :

 

—   L’Est d’une époque et avec ses habitants – Des musiques – Des caractères   —

Le noir et blanc, le silence, la neige. Un trio maintes fois vu dans des films dramatiques et qui ici encore, évite d’abreuver le public de longues explications. En effet, dans Cold War ce trio est très efficace, dans le sens où l’éloquence de l’effroyable soit très marquée grâce à leur emploi.

Pologne 1949, 1951, 1959, 1964 ; ‎Paris 1954‎, 1957 ; Yougoslavie 1955… ; Guerre froide, communisme, musique, amour, mélancolie, Paris.
Ce qu’il y a de bien avec ce type de film, c’est la découverte d’une autre culture à travers ses chants, sa musique et ses danses. Cela est encore plus agréable quand le folklore n’est pas présenté de façon kitsch.
Une fois toute cette beauté contemplée, le choc des cultures avec la main mise du pouvoir communiste sur l’artistique – question d’avoir un formidable outil, un outil de propagande audible discret, mais surtout acessible – hé bien, on prend acte de ce quelque chose de moins pur dans ces beaux chants « façonnés » pour plaire à tous. On se prend aussi, ou plutôt ensuite, une bonne dose d’histoire qui ici, paraît comme une piqûre de rappel.
En effet, l’ambiance malsaine instaurée à l’époque ne semble pas avoir disparue, car des nostalgiques de conditions de vie d’antan, qu’ils ne connaissent pas, ont apparemment envie de les retrouver aujourd’hui. Oui, il se pourrait qu’il y ait un peu de politique passive dans Cold War.

Cette belle rencontre qui comporte une musique intense, avec des chants dont les vocalises des chanteuses vous passent dans tous le corps, cette belle histoire d’amour au cinéma – le genre qui montre que les sentiments peuvent être à toutes épreuves, même les plus rudes – s’apprécie pour son ensemble.
Dans cette histoire d’amour contrariée à une période incertaine, vous trouverez une caractérielle que le sentiment amoureux galvanise, le genre de personnage féminin chieuse dont le charme vous fait trépasser malgré quelques ressentiments. Vous serez aussi priés de ne pas juger ‎des décisions que prennent certain.e.s  et actes à assumer. Vous serez désolés des contretemps volontaires ou imposés, apprécierez la musique pour noyer son chagrin, pour vivre, pour survivre, s’échapper, s’accomplir…, oui vous serez servis en sujets qui vous parleront et qui vous feront constater que la liberté d’aimer qui on veut coûte, et aujourd’hui encore, toujours aussi cher à ceux qui ne veulent pas rentrer dans le rang.
Mais regarder Cold War c’est aussi prendre du plaisir avec une virée dans un Paris à l’atmosphère d’antan bien retranscrite, Paris et son époque jazzy, Paris un lieu de vie, d’espoir, là où une langue et l’accent slave‎ se marient à la perfection avec le jazz, dans les club de jazz, tout cela dans un ton noir et blanc qui arrive à adoucir tant de drame. Bon film !

 

  • p.s :  Préco bande son…en vinyle si possible !

 


 

@cineprochereviews