Téhéran Tabou (V.O), ++++

 

⌈   Beaucoup de bêtises dites dès le début – Traitement graphique attrayant – OSÉ   ⌋

Un Iran Face B de bout en bout, vous vous faites cueillir d’entrée. Les Femmes, les hommes, les jeunes adultes, un petit garçon…en Iran, un grand pays à deux visages, pas loin de la schizophrénie, voilà comment on peut percevoir ce que nous montre Téhéran Tabou.

« Je ne veux pas travailler pour avoir de l’argent »

Les femmes dans leur prison sans murs ni barreaux, mais, qui est toute aussi oppressante que celle dans lesquelles sont enfermées les criminels. Une impression que vous aurez sans doute vous aussi, car beaucoup de choses sont possibles pour elles, mais à la condition que…enfin, qu’elles aient l’aval de leur mari, à travers un fameux document servant d’autorisation. On apprend que le système donne les clés de leur cellule à l’homme, faisant que tout ce qu’elles veulent faire sans l’aval de celui-ci ou d’un amant ayant du pouvoir sont : « Non-conforme aux Principes Islamiques du pays. »
Et pourtant, beaucoup d’interdits – considérés comme amoraux surtout – semblent se faire. On assiste à une vie de répression (hypocrite) dont certain.e.s font avec, d’autres se démerdent pour s’en extirper, et au milieu, certains vivent comme des pachas en profitant sans vergogne de la condition des deux autres.

« L’ordre est un chaos apprivoisé ! »

Des âmes en peine, des espoirs déchus, et pourtant, ils ont tous tellement envie d’un mieux.
L’animation s’attarde sur trois personnages, deux femmes et un jeune homme dont les histoires semblent vouloir être très représentatives de la vie des femmes iraniens et de celle de la jeunesse de ce pays.
Les deux histoires de femmes aux antipodes côté caractère, problèmes et surtout moralité. On peut comprendre les regards d’une enfermée dans sa morosité du quotidien, regards sur des êtres « libres » qu’elle semble beaucoup envier.
Elles ont leurs secrets ces femmes, leurs souffrances que seule leur force de caractère et leur roublardise font qu’elles deviennent indépendantes ou libres, mais le prix de cette pseudo liberté est en conséquence.
L’histoire du jeune homme parle du sort de certains jeunes iranniens qui veulent vivre leur vie.

« Savoir dire non est plus vital que de respirer à Téhéran » , une grande ville donnant l’impression d’être petite au final.
Autopsie, disséquage, radioscopie ? Ce film concentre en son sein beaucoup de choses que l’on entend ici, sauf qu’elles sont relatées très abruptement. Le contenu est dramatique à tous les niveaux. Ça secoue un peu. Inattendue, vraiment !
L‘intéressant graphisme et la sublime musique rappelant celle du groupe tango Gotan Project, sont presque les deux seuls points positifs dans ce qui s’apparente à un chaos sociétal.
Bonne toile !

 


 

@cineprochereviews