Il a déjà tes yeux, +++++

 

⌈   Une idée qui divisait dès le départ – « Face à un cas assez particulier » – Vincent Elbaz en pleine forme   ⌋

« L’Évolution ! »
D‘entrée, il faut louer le travail sur l’ambiguïté et le mystère pendant l’intro qui est très bien fait.
Cela commence doucement tel un joli conte de fée. Les surprises passées, place au désenchantement et surtout aux emmerdes.

Et non, cette comédie n’est pas une énième du genre, car, sous ses faux airs de film pour tous, une catégorie de personnes en prend un peu plus que d’autres pour son grade… mais gentiment.

« Des noirs pas des blacks. Est-ce qu’on dit des whites pour des blancs. »

« Dans ce sens là, les gens sont habitués. On est pas là pour faire évoluer les mentalités. »

Vous avez là deux répliques bien trouvés dans une des nombreuses bonnes scènes de cette comédie, très révélatrices du sujet de fond du film.
Il semblerait que le réalisateur a pris tout ce qu’il y a de très français, qu’il a tout fort bien analysé et décortiqué pour coller au plus juste à la réalité. Et c’est réussi.
Car au-delà de la comédie, c’est un recensement de tous les a priori, les questions et remarques à deux balles, les divergences de cultures surtout entre antillais et africains, l’adoption, l’immigration et la différence faisant « peur » qui est ici traité.
Des scènes comiques, des bonnes répliques, de l’émotion, du censé, parfois même rock’n’roll, Il a déjà tes yeux est un film 360 degré sociétal ni redondant, ni moralisateur. La pilule passe vraiment très bien avec plus de bonnes choses de dites que montrées.

Alors, résumons tout ça !
-Inversion de la situation avec un couple de noir adoptant un bébé blanc, bien vu ! : « Benjamin c’est pas un peu juif. » Muhmm. Preuve que personne n’est oublié et encore moins épargné.
-On revisite la famille. Hé bien sûr, pas certain que les régressistes du groupe de pression de la Manif’ pour Tous Eux,  soient contents.
-Inversion malicieuse des codes. La scène chez la pédiatre résume tout.
Le détail. Les deux tableaux dans la salle d’attente de l’organisme d’adoption. (- Il faut toujours prêter attention aux détails ! -)

J‘avais pleuré avec DieuMerci (- pour des raisons très personnelle -). Là, ce fut plus de rire.
L’entreprise de Lucien Jean-Baptiste est atteinte et quoi de mieux qu’une bonne comédie populo pour bien commencer l’année ?
Bonne toile, bon film !

 

  • p.s : Une Zabou Breitman un poil détestable. Encore plus quand elle est mise en scène façon scène l’exorciste.

 

@cineprochereviews