Get out, +++++ ♥

 

⌈   Ça commence fort – Y a les p’tites musiques d’ambiance qui vont bien avec – C’est fou comme ils sont tous sympas et surtout accueillants   ⌋

Quand l’histoire est trop belle, on peut se dire qu’il y a un loup. En effet, trop de courtoisie pour que cela soit naturel.

  • ACHTUNG ! Si vous êtes dans la configuration suivante : – Couple mixte, un futur weekend à la découverte des parents de votre copine, que vous avez un truc en plus que les autres, alors renseignez-vous de suite sur les parents et l’entourage de votre cop’. –

Bon, il ne faut pas non plus être parano… enfin, de ce côté là, tant que vous n’avez pas vu ce film, tout va bien.
Oups !!! Mince alors, vous avez lu le début de cette chronique et vous avez le malheur d’être curieux ! Re-oups !!!

Allez, c’est parti !
Get Out est la « virée » d’un jeune noir, semblant bien sous tout rapport, dans le vieux sud américain, chez la famille bourgeoise de sa copine…blanche. Voilà ! Le décor est planté et ce pitch se suffit à lui-même.
Sans plus de détails, on pourrait penser à un film très comique du genre à se tordre de rire devant des stéréotypes et des clichés récurrents, avec des faux rires en fond sonore, ou, à une bonne comédie dramatique sur les relents latents ségrégationnistes dans le fin fond du sud des States.

Alors, satire de la perversité contemporaine ou bien autre chose ?
Indice, mais sans spoiler :
1- Le weekend qui commence bien. Rencontre du jeune noir avec un flic blanc crâne rasé, qui contrôle la copine « blanche » , mais s’attarde plus sur son copain « noir » , tout ça, en pleine campagne. Puis, rencontre du gars avec la famille de sa copine qui ont des sacrés talents, rencontre avec des domestiques noirs aux comportements très curieux, rencontre avec un groupe de vieux blancs en pleine cambrousse. Ça sent pas bon cette rencontre du 4ème type. (- Il se peut qu’à cet instant du film, à ce moment précis de la mise en place du film, vous commenciez à vous poser des questions. Lesquelles, j’en sais rien ! -)
2- La scène du Bingo. C’est bien après coup que l’on comprend le portrait derrière. En gros, le bingo sert de (bip – bip – bip).
En fait, c’est assez intriguant sur le coup et cela l’est encore plus longtemps après.
(- Car à la sortie de la séance, – pendant la longue attente de mon bus et le film encore en tête, oui, il ne vous quitte pas de suite – , en revenant sur la scène du bingo et après avoir effectué deux-trois rapprochements, c’est à ce moment précis que je me suis pris à m’auto-surprendre, et que j’ai eu peur. Je venais de comprendre que c’était bien bien bien tordu comme film -)

La mise en place est angoissante et rend curieux. Les comportements, très bizarres, sont assez flippants et le fait que ladite mise en place soit longue – de façon positive – n’arrange rien à l’angoisse qui peut commencer à vous envahir. Cela est dû au fait de ne pas savoir où va nous emmener le film. Flou complet !
On sent qu’il y a des fils qui se touchent chez certains, mais sans trop d’indices, c’est compliqué à expliquer.
Secte ou quoi ? Misère ! L’angoisse !
C’est insidieux. Ce truc est captivant, au point d’avoir le cerveau aux abonnés absents et d’avoir les yeux scotchés à l’écran sans même s’en rendre compte.
Fort, très fort. L’immersion est involontaire et à certains instants, vous vous retrouvez à être happé par l’indicible. Il se peut aussi que vous vous retrouviez à ne pas comprendre pourquoi vous êtes surpris et à vous questionner du genre : « Si vous n’êtes pas vous aussi victime d’un effet hypnotique. »
Le flip total ! Quand le gars devient spectateur de sa propre vie en étant balancé dans la « Sunken Place » (lieu enfoui au plus profond de soi. Une sorte d’hypnose séparant notre conscience au contrôle de corps), là dans ta tête c’est : Hypnose = No way !

La contreverse ou pseudo contreverse, le fond du film. Une théorie pas fumeuse du tout côté fond, même si c’est un peu poussé côté forme (- tout sera une question de votre capacité à comprendre l’extrapolation en question -) :

« Jessie Owens a battu mon père et en plus il a humilié Hitler en démontant sa théorie fumiste sur la race aryenne. »

Hé bim ! Le décor est planté. Donc décryptage : l’ethnie noire serait donc supérieure à l’ethnie caucasienne. (- Muhmmm -) Oui, il y a des relents de racisme, mais ici, on inverse tout. Un truc du style : « Le noir est plus fort physiquement parlant, plus cool, il est parfait pour nous. » Mais pour quoi faire !?
Nous sommes au 21è siècle et la théorie du grand remplacement est très tendance. Get Out l’exploite à fond et intelligemment.
Ce n’est pas un film d’horreur dans le style saccage et jet d’hémo à tout va, Get Out est psychologiquement horrifique.

« L’intelligence, on ne la gâche pas. »

(- Cela ne vient pas de Donald Trump, je vous rassure ! -)

En gros, toi noir qui a un bon physique mais pas l’intellect, tu seras en quelque sorte un bon support pour que l’intelligence blanche perdure. Choquant et osé.
(- C’est n’est que ma perception du propos ! -)

« Il est cool d’être noir MAINTENANT. C’est à la mode »

Juste ci-dessus, c’est le genre de réflexion à deux balles sortant de la bouche de vieux cons ou de personnes totalement décalées, qui souvent, vous balacent ça en pleine face avec une déconcertante et consternante légèté. Ils ne perçoivent pas la portée de leur propos ou quelque fois si, quand ils prennent conscience de la personne en face d’eux…après un moment de lucidité. (- J’ai souvent ça au travail -)

Donc oui, il y a une sélection. Ladite « sélection » – de quoi et pourquoi : muhmm, mystère – est minutieuse.
Cela vous rappelle quelque chose ? Mais si, il y a presque 70 décennies. Un petit effort.
Allez, un indice : Un petit très complexé avec une petite moustache et un toc avec son bras droit. Ça vous revient maintenant !? Non !?
Alors peut-être que cette devinette sera plus simple pour vous : « Les civilisés bien propres en surface qui sont les plus tordus. »  Ça aussi, cela ne vous rappelle rien ? Alors ou vous êtes de mauvaise foi, ou vous revenez de Mars !

Get Out ou Le grand remplacement (The théorie), mais dans un nouveau genre avec le Corps, cet enveloppe tant convoitée qui est ici considérée comme un nouveau type de vol ou de pillage, comme ce fut le cas lors de la période coloniale. Et re-bim ! Petit rappel historique dans les dents de certains.
Oui ce film à sa manière fait sa petite leçon de morale et pas qu’aux conservateurs caucasiens.
Tordu !? Les raisons du bordel, oh pardon des agissements, c’est vraiment tordu. Le pire est que cela est crédible.

Couillu, irrévérencieux, malin, Get Out est un truc de malades, de psychopathes, l’horreur sociétale y est bien présente et ça fait froid dans le dos.
Pour avoir quelque chose d’aussi tordu à l’écran, j’imagine le trip à l’écriture.
Mon premier ressenti à la sortie de la séance fut : « What The F…. – Holly shit – Timbré. » Après, je me suis modéré. Oui, il surprend !
Il y a de tout et pour tout le monde. Avec le recul, on peut trouver malicieux le fait d’avoir placé tout ça dans un film, mais surtout de la sorte : Le racisme, l’angoisse, le sud US, l’abandon des noirs de leur culture, l’aproppriation et surtout l’exploitation des codes culturels noirs par des business women blanches. Get Out est une grosse théorie métaphorique, pouvant amener le spectateur à osciller entre deux sentiments diamétralement opposées : Trouver cela exagéré ou intelligent.
Question : Se jouer de la sorte de l’intellect de tous, Kubrick aurait-il fait mieux sur un tel sujet ? Cqfd.

Des détails et des subtilités qui vous trotteront dans la tête longtemps après la séance comme je vous l’avait déjà dit.
Conseil ! Avant d’aller voir ce film, éviter de regarder les avis et commentaires qui le spoile de trop.
Après l’avoir vu, lisez un maximum de commentaires et avis et surtout, repassez-vous le film en tête ou encore, retournez en salle. Ce ne sera pas la même chose. En gros, ce film se regarde de deux façons. Il y a un avant et un après.
Très clairement, ce n’est pas un film qui fait peur ou bondir, bien qu’il y ait parfois des éléments pour. C’est plutôt un film qui joue avec nos nerfs en nous faisant attendre, nous questionner et nous fait bien suffoquer par moment, voire souvent. D’où, plus un bon gros thriller psycho horrifique que film d’horreur lambda comme le sera le futur « CA » (- Cet enflure de clown -).
Donc oui, sensation d’angoisse bien présente sans qu’il ait de quoi être, visuellement, horrifié…sauf peut-être par une confirmation : Il y a bien des fils qui se touchent chez certains.

Question de finir sur quelque chose d’un peu joyeux, il y a du fun aussi ! 
Un très bon pote, même s’il paraît un peu à l’ouest et amuse la galerie, peut toujours s’avèrer utile. Ça, c’est la partie fun du film. Oui, il est angoissant tout en étant hilarant par instants, et ce, sans que cela soit grossièrement fait. Cela s’appelle une prouesse… et le talent.
Bonne toile, bon film !

 

  • p.s :  Très sympa tous ces placements massifs Microsoft. Le détail quoi ! Grosse concurrence pour Luc Besson (- petite blague bien sûr -)
    Les gros plans fixes comme celui sur l’œil de l’animal à l’agonie sont saisissants.

 

@cineprochereviews