Le crime de l’Orient-Express, +++

 

⌈     Un méticuleux, bien fantasque ou excentrique, très à cheval sur l’équilibre et les détails – Des regards plus efficaces que des mots – Une prise de vue qui peut s’avérer lassante à la longue.     ⌋

Meurtre à choix multiples avec des suspects qui ont tous un motif, pas coton à régler l’affaire. Mais pour un homme capable d’endiguer un conflit historique de plusieurs décennies en 10 min top chrono, comme vous le verrez, cela devrait être « fingers in the noze* » pour notre brillant détective belge.

Seuls ceux qui ont lu le livre pourront dire que l’œuvre de la romancière Agatha Christie a été retranscrite avec succès sur la grande toile.
Toutefois, ils devront être tolérants quand ils constateront que Kenneth Branagh se l’est appropriée, en ce sens qu’il n’a pas effectué une transposition acte pour acte, question peut-être d’éviter que son film soit considéré comme un remake du film de 1974.
J’en veux pour preuve le nombre de suspects et la modification du rang de certains personnages, mais le plus évident sera l’aspect du personnage d’Hercule Poirot.

Il y a là un casting pour tous, mais c’est certainement la présence de Daisy Ridley qui rendra curieux.
Personnage principal de Star Wars épisode 7 et 8, il y a fort à parier qu’elle n’est pas ici par hasard. De là à dire que le réalisateur soit calculateur, muhmmm, mauvaise langue va ! En tout cas, s’il fallait mettre en avant des acteurs ou actrices, ma mention spéciale irait à Michelle Pfeiffer et à Judith Dench. La première est rayonnante dans son rôle de femme libre qui « croque la vie à pleine dents » , la seconde est surprenante dans son rôle de vieille aristocrate aigrie.

Autre temps, autre langage, autre style.
Les échanges à eux seuls suffisent à ce film quand on aime des dialogues avec du corps.
On aura un rictus à cause de certaines pitreries de monsieur Poirot, mais aussi grâce à ceux qui ont un souci avec son prénom ; On sera saisi de la radicalité de certains qui savent jeter des froids plus glaçants que la température extérieure ; On appréciera de voir du pays, même si malheureusement c’est par le biais d’images de synthèse parfois trop criantes, toutefois, cela ne vous empêchera pas de prendre du plaisir à voir la sublime gare d’Istanbul ; Certains apprécieront ou pas le fait que l’histoire soit trop simple à suivre, que l’ambiance ne soit pas très pesante, en gros, que la mise en scène ne soit plus immersive.
Malgré la torpeur ambiante, il faut avouer que l’intrigue est entière. Comme je le disais, on n’est pas absorbé par ce qui se passe à l’écran, mais c’est intéressant. Il sera un très bon film pour un prime du dimanche soir.
Bonne toile !

 

  • * Les doigts dans le nez
  • Adaptation cinématographique du roman éponyme (non lu) d’Agatha Christie datant de 1934, qui a pour personnage l’un des personnages majeurs de la romancière, Hercule Poirot, « le plus célèbre et plus grand détective du monde » comme il le dit lui-même.
  • p.s :  Par quel miracle un acteur anglophone arrive t-il à faire croire qu’il est francophone du fait de mal parler l’anglais mais surtout en employant un français avec un fort accent, et que l’inverse, un français voulant se faire passer pour anglophone est quasiment jamais crédible ? Mystère.

 

@cineprochereviews