Revenge, ++++

Sortie France le : 7 février 2018
 •Synopsis et bande-annonce : revenge (via AlloCiné)
 •Chronique :

 

—   Muhmm, c’est glam – Muhmmm, c’est direct et sans fioritures – Muhmmm, c’est immoral tout ça !   —

L‘animal est dangereux pour l’espèce animale, l’Homme pour son espèce et toutes les autres… malheureusement pour elles.

Ambiance suave, pop, électrique, vintage aussi pour une truculente partie de chasse avec Une qui voulait passer un petit séjour pépère en amoureux, mais couille dans le potage oblige (- pour qui vraiment au final !? -), vous serez probablement surpris, comme elle, par son instinct de survie et sa débrouillardise.
Bande son stridente, pas vraiment de chichi dans la mise en scène, Revenge est de ces films pas comme les autres, ceux que l’on aime pour leur côté décalé et qui sont très intéressants. Et ils sont encore plus intéressants quand on ne se contente pas de ce qui nous est montré, car c’est en grattant la surface que l’on comprend l’intérêt de ce type de film.

Curieux et jouissif safari pour le spectateur qui appréciera la tournure des événements, surtout la façon dont « Une » grandit, enfin, c’est une manière de voir les choses !
« Une » c’est cette gazelle* que même un fauve à l’agonie voudrait attraper, alors imaginez ces primaires bestiaux de masculins qui pensent que parce que la belle se dandine courtement vêtue devant eux, hé bien côté festin : « C’est open bar ! »
Très actuel comme film pour les thèmes qu’il aborde : Le comportement et la perception ; L’insistance ; Le manque de recul ; Le fait de penser que tout s’achète et que tout leur est dû (certains mâles) ; Avoir des excuses ; Rejeter la faute sur les autres ; La domination masculine par la force – physique – de ceux rarement prêts à assumer les conséquences de leurs conneries, car ce n’est pas de leur faute s’ils ne savent pas se tenir ; Ou encore le fameux : « c’est de sa faute, elle l’a cherché ! »
Revenge fait un vrai tour d’horizon de la sauvagerie masculine, sauvagerie car bestialité serait une insulte envers l’espèce animale, en conséquence, il mérite les labels #balancetonporc et #metoo.
Le traitement de l’attitude de l’humain en mode survie n’est pas mal aussi. Très actuel disais-je !

Intelligemment mis en image, ce film auquel on aurait comme greffé un thème sociétal, oscille entre la série B (cf : Boulevard de la Mort ou Planète Terreur) et le western. Et pour cause, il s’apparente à grosse métaphore mais surtout à une cinglante critique du genre (humain) masculin sous une forme originale et décalée.
Avec son côté cru, sans complexes et ses gros plans éloquents – car pas placés de façon hasardeusesRevenge est un thriller revendicateur et dénonciateur, allez n’ayons pas peur du terme : Militant ! (- gros avis perso ! -)
À l’image de la première course poursuite, les scènes de chasse sont vraiment des scènes de chasse, tout est comme qui dirait à l’échelle 1.1, l’animalisation et le rendu sont sans failles, les décalages au top. Strident, on entre très vite dans son intrigue et son ambiance pour n’en sortir qu’à la fin.
On ne saura jamais si elle a passé un pacte avec le Diable, mais quel plaisir de voir ce qu’elle leur met quand elle décide de sortir de sa « tanière. »

Je me risque à dire que ce film aurait pu être une œuvre de Quentin Dupieux (Rubber, Wrong Cops, Réalité). L’ambiance sonore est là, manque le gros gros décalage et le total délire.
Cela n’enlève en rien à son attractivité surtout avec son finish, mais quel finish…ça fout le tournis ! Bravo à la réalisatrice d’avoir OSÉ !
Bonne toile !

 

  • * Comme dans le film, beaucoup de propos dans cette chronique sont là pour imager.
  • p.s :  Voir couler autant d’hémoglobine alors que l’on n’est pas dans un film d’horreur…SYMPA, surtout que cela est en parfaite cohésion avec le reste.

 

@cineprochereviews