Deux moi, ++++-

•Sortie France le : 11 septembre 2019 __ Vu le : 12 septembre 2019
•Synopsis et bande-annonce : deuxmoi (via StudioCanal/YouTube)

Chronique :

 

Paris — Paris Paris !  _

L’intro c’est Paris. Ce maxi condensé en image qui nous montre toute l’énergie qu’elle contient, la froideur incarnée par la distance naturelle qu’elle semble imposer, quand en même temps, il nous montre le fait qu’elle abrite des humanistes qui se découvrent, oui c’est Paris, une capitale mégapole qui semble rendre les gens transparents, chose recherchée par certain.e.s parfois.‎

Des gros plans et d’autres larges qui parlent d’eux-mêmes,‎ il aurait pu s’intituler « On se croise » ou « Deux invisibles » ou encore « Les aveuglés de solitude » ce film, tant Cédric Klapisch vise juste, pile au centre de la cible.
À l’heure des « réseaux » sociaux vers lesquels beaucoup se tournent faute de temps – la grosse excuse – ce film, comme d’autres avant, démontre à quel point des personnes qui vivent dans des‎ mégapoles s’y perdent malgré beaucoup de bonne volonté de vouloir l’inverse, ont le sentiment et la sensation de‎ se sentir seul.e en toute circonstance.
Cela parlera à beaucoup et ‎l’impressionnante justesse de ce ressenti est encore plus véridique lors de plans en pleine nuit, plans sur des fenêtres d’immeubles parisiens qui font comprendre que malgré l’énorme densité, le chacun dans son coin‎ semble être inconsciemment une attitude exacerbé‎e.‎

Des guests à la présence forte dont deux qui incarnent des psys avec leurs styles : Camille Cottin très convaincante en psy aux propos parfois lunaires est convaincante ; La sensation est similaire pour l’interprétation de François Berléand dans un tout autre style, en psycho-thérapeute très terre-à-terre et avenant. Les deux sont curieusement la grande force du film. Mais le top guest, c’est Simon Abkarian qui interprète l’épicier, le genre d’homme comme le lieu dont il est responsable : INDISPENSABLE à cette ville et à ses habitants. La chaleur humaine qu’apporte ce personnage au film est tout simplement magnifique.
Hormis ses guests, ‎il y a évidemment nos deux jeunes gens paumés dans cette immense et dense ville qui fourbille de monde et d’occasions, une ville qui fournit un anonymat souhaité ou pas et je n’oublie pas des tournures de propos qui prêtent à rire malgré leur sérieux.

Deux Moi s’apparente à un film sur l’utilité de l’autre ou des autres, film qui semble fonctionner par paires – et les deux tableaux ne sont pas vraiment diamétralement opposés – on apprécie les‎ scènes courtes, toutes très significatives.
On est loin d’un film social classique, car pour moi il s’agit d’un film social, pas d’une simple comédie, non, un film social voire une comédie sociale légère qui aborde des faits sociétaux.
Deux Moi, une œuvre thérapeutique pour tous, une bonne bouffée d’air dont la grande force est que durant ses 1h50, il vous permet de faire le point sur vous. Bonne toile !

 

 

« Les réseaux (sociaux) sont ce que l’on a inventé de pire pour les relations sociales »

« Faire une rencontre, c’est trouver quelqu’un qui a du sens pour vous »

« C’est bien de faire des choses »

« Si vous savez marcher, vous savez…danser »

« La vie de couple, c’est un peu user ses sentiments »

 

 

  • p.s :  « Tout part d’une étincelle. » Vous allez adorer cette explication sur les moteurs, explication qui s’apparente à une métaphore sur les rencontres amoureuses, mais les vraies.

 

 


 

@cineprochereviews