•Sortie France le : 22 novembre 2023
•Synopsis et bande-annonce : napoleon-vostfr (via Sony Pictures/YouTube)
•Chronique :

De l’Histoire de France, souvent en chanson et en mode spectacles burlesques s’il vous plaît — Belle présentation d’une femme qui n’était pas là pour faire partie du décor — Portrait d’un homme, d’un insatiable conquérant dans un film GRAND SPECTACLE qui a de la gueule …

Oui ! Qui a de la GUEULE !
En préambule, j’admets que Ridley Scott aurait dû faire une précision comme cela a été effectué dans le biopic Bernadette.‎ Il fallait peut-être l’écrire en gros en ouverture de film : « C’EST AVANT TOUT UNE FICTION, ma vision des choses, j’ai joué avec votre Histoire, car j’avais envie d’imposer ce point de vue, donc françaises-français, ne me les brisez pas avec vos remarques pour juste faire ce qui hors de France, s’apparente à un sport national, c’est-à-dire : Critiquer, remettre en cause, ne jamais être d’accord. »
(- Précision : C’est Ridley Scott qui pourrait s’exprimer de la sorte, pas moi -)
Oui, à la vue du déchaînement passionnel national du fait des incohérences que contient le film à propos de ce personnage et mythe patriotique que représente Napoléon Bonaparte, il aurait dû y penser, car on ne prend jamais trop de précautions pour expliquer une œuvre artistique au pays de la culture, j’avoue !

Histoire de France par un étranger américain, je dois dire que le cours de rappel qui dépeint pas mal les français est très appréciable. Il peut amener le jeune public à s’intéresser à celui dont il parle.
Plus film d’action historique qu’un grand pur film historique, Napoléon présente pour la énième fois au grand écran le grand… Napoléon Bonaparte :
– 61 batailles pour plus de trois millions de morts ;
– Celui qui aimait les « succès éclatants » sur les champs de batailles
– Celui qui manquait souvent de délicatesse dans les instants intimes.
– Celui qui incarne tant – malgré sa cuisante et fatale défaite à Austerlitz – le panache. So french !

Capitaine sollicité devenu Général, puis Empereur par sa volonté et son travail, à travers ce film, j’ai apprécié d’avoir eu l’occasion de découvrir que ‎Napoléon Bonaparte était l’incarnation de : L’AMBITION ou plutôt, était un fin stratège très actif, intelligent, qui maîtrisait l’art de la guerre, les forces et la faiblesse de l’ennemi, mais aussi celles de ses adversaires dans son propre camp.
Alors oui, il est difficile d’en vouloir à une personne telle que lui d’être devenu si AMBITIEUX, d’être le genre de modèle à suivre pour atteindre ses desseins.

Le film ?
– Les combats : Épique, de la folie furieuse.
Musique de fond, le son des canons provocant du carnage qui rend fiers ou qui désole devant tant de perte humaine de tout bord.
– Les histoires personnelles : Aucune et surtout rien ne semble être éludé, montre comment il faisait des humiliations qu’il subissait une force.
– La montée en puissance du militaire : Bien montrée.
La scène de l’OPA sur le pouvoir avec la manière dont il poussait certains à la démission, c’était autre chose qu’aujourd’hui.‎
– L’Europe et les batailles d’antan pour sa souveraineté.
– Une bataille perdue : Sa plus grande peut-être qui est celle de ne pas avoir pu avoir d’enfants avec Joséphine.‎
– La condition féminine : Avec les femmes soumises à l’injonction de donner un héritier pour la bonne marche des Institutions : Une époque lointaine ?
– La diplomatie de conquête et les raisons d’être d’un mariage avec la femme pour…enfin, la position délicate de la femme tantôt en faire valoir reproductrice dont le don d’un héritier servait à consolider une alliance ou tantôt servait de conquête pour humilier son ennemi. Bref la femme était un objet.
– La chute par vanité.
– L’abdication par amour pour la Nation France.

Devant ce bon bouillon de culture d’une France versatile, schizophrène, avec à sa tête un homme – légèrement vaniteux – qui l’aimait et dont l’amour pour sa grandeur le rendait impitoyable, j’ai eu l’impression que c’était ça l’objectif de Ridley Scott, qui en y regardant bien, du fait de beaucoup évoquer le sort des femmes, offre aussi un récit féministe en dénonçant la condition féminine de l’époque.
À travers ce traitement qui est comme il se présente, faire notre portrait, celui des français révolutionnaires dans l’âme, mais dont la vanité et son esprit permanent de la contradiction, sa complexité, donc la fameuse « Spécificité » , risque de conduire peut-être plus vite qu’Il ne le pense à sa perte, n’était-ce pas cela le véritable objectif de Ridley Scott : Nous critiquer !‎

Aux questions comment certains français vont prendre la partie historique du film ? S’ils ressentiront de la fierté et parfois du dégoût face aux actes de leur ancien meneur‎ ? S’ils trouveront leur France d’antan dont ils sont apparemment tant nostalgiques si belle que cela‎ ?… et bien, je n’ai pas vraiment de réponses, mais je parie que les débats risques d’être vifs et que comme souvent, ils seront longs, acerbes, et n’auront rien de productif.

Film historique mais dont c’est l’action et son côté grand spectacle qui font son attractivité, oui, il y aura des polémiques à l’encontre de ce « biopic » qui prend des libertés, des largesses pour présenter une partie de l’histoire d’un homme, dont la présence est très forte dans l’Histoire de France et pour beaucoup de français.
Moi, j’ai été regarder une fiction, un film d’action qui était annoncé comme tel, un biopic dont le réalisateur s’est librement inspiré de la vie d’un homme de conquête, un grand stratège connu et reconnu, le reste, qu’il s’agisse des incohérences historiques ou des nombreux oublis d’actes, de décisions, je laisse cela aux personnes qui auront du temps pour s’écharper sur une œuvre fictive – assumant ses nombreuses failles – qui n’a pour seule ambition que de faire passer un bon moment à son public, le divertir. Bonne toile et… bon spectacle !

•  p.s :  Jeu de l’ensemble du casting : Classe !