How to have sex, +++-

•Sortie France le : 15 novembre 2023
•Synopsis et bande-annonce : howtohavesex-vostfr (via Condor Distribution/YouTube)
•Chronique :

 

Les joies du dépaysement, encore plus entre copines Le tourisme de décompression La brutale découverte de ses semblables …

Ça picole sévère, vomit bien, ne dort pas beaucoup, est très active, des bonnes gueules de bois, la mémoire défaillante à cause de l’alcool, tourbillon d’émotions jusqu’à la saturation, les générations se suivent et se ressemblent de ce côté là, à ceci près que de nos jours, des mœurs et actes qui se faisaient aussi avant, sont plus pris en compte, car désormais sont qualifiés, criminalisés, ceci à condition de les dénoncer.

Des filles comme tant d’autres qui se comportent, vivent comme des filles de leur âge et profitent de plaisirs simples de leur vie, mais ces trois copines là qui ont comme particularité d’être plutôt timides, incarnent aussi trois visions des choses côté ressenti du rapport avec les mecs, et dès lors :
Première vérité du film : Être et paraître.
L’immuable qui est que ce n’est pas parce qu’une fille est grande gueule et est habillée sexy qu’il s’agit d’une fille facile qui cherche quelque chose.
La seconde : Les garçons. Grand enfant dont beaucoup ne trouvent pas grâce aux yeux de filles assez sévères question level en pédigrée, être qui insistent, prennent puis passent vite à autre chose sans se soucier de l’autre (fille) qui lui a offert un instant qu’elles ont parfois idéalisé, oui, le comportement de certains jeunes hommes qui est relaté comme s’ils étaient des conquérants à l’attitude qui n’aurait guère évolué, se trouve ici être effectué comme un rafraîchissement de mémoire.‎
La troisième : La perception de faits. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de violence physique, pas de manifestation d’un refus avec véhémence qu’il n’y a pas d’agression sur la personne à vos côtés qui vous dit non et qui se retrouve en situation d’être dominée physiquement par vous.
La quatrième : Faire la chose, avoir sa première relation sexuelle en tant que fille. Le ressenti ou l’impact psychologie après coup, un drôle de ressenti que l’on cherche à comprendre, que l’on analyse. Le film montre la différence psychologique et de ressenti entre le ou les garçons et la-les filles après cet acte dont beaucoup minimisent les conséquences psychologiques d’après coup.

Aventure de vacances où le lâcher prise est propice aux expériences désirées, mais aussi aux non véritablement désirées parfois, le film, on s’attache à Tara, on s’inquiète pour elle comme on le serait pour une proche.
How To Have Sex pour saisir la portée du récit qui nous est présenté, il faut bien retenir que ‎certaines scènes sont inspirées de situations réelles.
Des jeux coquins softs, d’autres surprenants voire hallucinants qui subliment le masculin en réduisant les filles en faire valoir volontaires, jeux et attitudes qui font penser que tout est cool, normal, une banalisation du cool qui persuade ou amène des timides en recherche d’intégration à envier celles et ceux qui s’adonnent à ces actions jugées machistes et dégradantes, montre à quel point le sexe tient une grande place dans les pensées de certains et certaines, mais aussi que le manque de confiance en soi et le fait de ressentir des choses ne sont  pas des bons alliés, How To Have Sex, sur pas mal d’items, le film est un bon outil instructif ou un miroir révélateur pour les personnes de la génération à qui il s’adresse.

Aborde qu’une première fois même volontaire peut être un traumatisme pour la fille, surtout l’après acte qui est lié au comportement du partenaire, montre ce besoin de faire comme les autres, tout cela question de se dire que l’on en est capable et donc cela se fait plus que par plaisir (la pression)‎, quand ces points là sont abordés, le film commence à se percevoir autrement qu’à travers la légèreté qu’il nous présentait jusqu’alors.
‎Montre aussi d’autres personnes comme des garçons dont la maladresse les fait passer à côté d’un beau moment, ‎les gens qui sentent que les choses ne vont pas bien, mais ne posent pas la question pour permettre peut-être à l’autre de se libérer d’un poids comme celui du sentiment de culpabilité qui pourrait les habiter, n’oublie pas d’évoquer ‎l’importance de la vraie amitié mais qui ne peut agir qu’en sachant, je le précise à nouveau, le film aborde de façon non frontale des thématiques graves qui parleront aux concernées, mais pas qu’à elles.

How To Have Sex porte sur la culture du viol et le consentement, mais ne soyez pas surprises-surpris si cela ne vous saute aux yeux. C’est l’une de ses grandes forces.
Son récit est accessible à tout le monde, surtout aux âmes sensibles sur le sujet.
How To Have Sex n’appelle pas vraiment les mecs à changer leur comportement et cela pourrait être un reproche à faire au film. Car, hormis l’attitude d’un jeune homme à l’attitude bienveillante qui devient désolé pour une fille qu’il aime beaucoup, mais auprès de laquelle il est arrivé trop tard, le portrait des garçons, en effet côté attitude, ce n’est pas ça.
Et c’est ce constat qui m’amène à la conclusion que le film est plus instructif pour son public féminin, sauf s’il se produit le fameux effet miroir sur le public masculin, cet effet qui fait prendre conscience de son attitude quand on se voit faire.

« How To Have Sex » ?
Être surpris par un geste, un acte ; Se sentir responsable de ce qui nous arrive ; Ne détecter en l’autre aucun remords car pour lui, la situation était normale ; Excuser l’autre, car il vit ses pulsions qui se trouvent être augmentées par la situation, le lieu, la période ; Subir la pression sociétale d’une pseudo normalisation et donc peut-être trop vite se précipiter pour suivre le mouvement des copains ou copines ; Croire qu’il n’y a personne autour de soi pouvant comprendre ce que l’on vit ou à qui on peut se confier, au moins une personne auprès de laquelle on peut trouver un peu de réconfort… présentant encore d’autres situations compliquées qui agissent sur soi psychiquement et sur lesquelles il faut s’exprimer, le film effectue un tour d’horizon assez complet et sans qu’il ne s’agisse d’une œuvre essentiellement axée sur la gravité, quand Tara vit ses mauvais instants, là, la gravité se ressent, elle nous envahit même.

Film pas voyeuriste, qui dit les choses à sa manière, donc ami.e.s, parents, frères, sœurs, meilleur.e.s ami.e.s (bffs), entourage, ‎n’ayez pas peur d’oser poser des questions quand vous détectez que quelque chose à changer en une personne que vous connaissez bien, car cette action qui, sur le moment ou à un autre représente une ouverture, une main bienveillante tendue, est en effet un acte, un geste important. C’est un message que j’ai tiré du film. Bonne toile !

 

 

« Tout est business maintenant »

 

 


 

@cineprochereviews