La fleur de Buriti, +++-

•Sortie France le : 1er mai 2024
•Synopsis et bande-annonce : la-fleur-de-buriti-vostfr (via Ad Vitam/YouTube)
•Chronique :

 

Le sacré d’un passé à préserver et à transmettre Le moderne auquel il a bien fallu s’adapter Une mixité‎ qui bien gérée, permet de survivre en ne se reniant pas …

Portrait d’un peuple indigène – ici la communauté indigène des Krahôs – vivant à l’ère moderne, entre la vie traditionnelle dans la forêt ou plutôt, dans leur réserve et la vie moderne à laquelle il a dû s’adapter, La Fleur de Buriti* a pour grand intérêt de nous faire découvrir ou de voir l’une des parties du pe‎uple brésilien, l’indienne, la plus ignorée par le reste des brésiliens dont beaucoup d’entre eux convoitent leur terre et dont d’autres plus pacifiques qui vivent à deux jours de route de la réserve ignorent ou aident. Ces autres sont les Cupè, les non-autchtones.

Le Brésil autrement, l’originel.
Mix entre le film documentaire immersif et la mise en scène qui permet de montrer et de dénoncer certaines attitudes et actes, La Fleur de Buriti valorise un peuple, un lieu, montre l’influence et le danger de l’attractivité de la ville sur la vie en ces terres sacrées, il fait découvrir les termes du FUNAI** et les missions confiées aux gardes ruraux autochtones.

Moi l’animiste, j’ai beaucoup apprécié les portraits dans ce récit, qui d’une manière, nous concerne toutes et tous.
La Fleur de Buriti, est un moment de culture, est le partage simple et sincère de la vie de vivants que nous ignorons par indifférence, snobisme, parfois ou surtout par manque de culture.
Montre la vie – avec ses essentiels – que nos ancêtres ou anciens pour d’autres ont connu avant de devenir des ruraux avec d’autres « besoins » qui souvent ne les enrichissent en rien ; Montre comment certains composent avec leur environnement et ce qu’il offre, cela tout en nous faisant ressentir sa fragilité comme celle de la survie et de la culture autochtone, qui depuis le débarquement des colons européens jusqu’à maintenant, ne sont pas épargnées à cause des prédateurs.
Beaucoup du contenu de cette œuvre qui s’apparente à un puissant témoignage mettant en lumière une situation critique – elle mélange dénonciation, résilience, optimisme et détermination – concernent nombres de personnes héritières d’un passé colonialiste.

L’occasion au sein de la tribu d’une naissance qui incarne la continuité d’une lignée dont un massacre peu évoqué a failli la faire disparaître, La Fleur de Buriti ‎est un film documentaire hybride important.
Sa trame faite d’un mix de passé et du présent permet de découvrir, de voir, de comprendre une situation qui peut s’apparenter à une œuvre utile, telle un acte de devoir de mémoire.
Si on considère que le fait de montrer prouve qu’il y a eu une existence de quelque chose, que le fait d’expliquer est qu’il y a un besoin de le faire, La Fleur de Buriti, là on peut dire que nous sommes averti.e.s, voire alerté.e.s sur une situation et des agissements passés parfois bien présents. En ce sens, effectivement, comme cela est mentionné, il est engagé, mais cela suffira-t-il aux membres de cette tribu pour aujourd’hui et demain à obtenir réparation et vivre en toute quiétude ? Bonne toile !

 

  •  * Crowrå, la fleur de Buriti, est le nom d’une femme qui faisait des ancêtres autochtones de cette tribu qui furent massacrés par un Cupè et ses hommes pour voler leurs terres. J’effectue cette précision‎ au cas où.
  •  **FUNAI : Fondation nationale des Peuples indigènes, 1967.
  • Casting : Ilda PATPRO KRAHO, Francisco HYJNO KRAHO, Solane TEHTIKWYJ KRAHO, Raene KOTO KRAHO, Débora SODRE, Luzia KRUWAKWIJ KRAHO, Et les communautés de Pedra BANCA, Coprer, Morro GRANDE et Manoel ALVES PEQUENO, Avec la participation exceptionnelle de Sonia GUAJAJARA, Thiago Henrique KARAI DJEKUPE, Shirlei DJERA (Source advitamdistribution.com)

 

  •  p.s :  Point d’orgue du film, il rappelle la grande manifestation des peuples autochtones brésiliens à Brasilia en 2021 sous la présidence Jair Bolsonaro. La revendication était, est le droit à disposer de leurs terres ancestrales de la forêt amazonienne brésilienne.

 

 


 

@cineprochereviews