•Sortie France le : 8 mai 2024 •Synopsis et bande-annonce : apolonia-apolonia (via BelDocs/YouTube) •Chronique :
Une rencontre qui devait se faire — L’histoire d’une personne qui met la lumière sur un style de vie — Un film documentaire qui avec le recul, fait constater que parmi toutes les belles choses qu’il montre, il faut prêter attention aux quelques alertes qui s’y tiennent …
Apolonia Sokol a 26 ans. Le présent film documentaire est un récit tiré des 13 ans durant lesquelles elle fut suivie par la réalisatrice danoise Lea Glob, donc 13 années qui nous permettent de voir l’évolution de sa personne tant personnelle qu’artistique, et quand on est de celles et ceux qui apprécient les instants un peu singuliers au cinéma, devant ce documentaire, c’est cool !
Toujours très particulier d’autant vivre sur un grand écran l’intimité d’une personne, Apolonia, en ce qui concerne la désinhibition ou le pudique, elle a hérité de ses parents le fait qu’il n’y ait rien d’anormal à cela.
D’origine danoise et polonaise, jeune femme engagée dans l’activisme féminin et qui vit dans un lieu très convoité, le film documentaire ne se contente pas de parler d’Apolonia, il évoque une période, une ville (Paris) et bien sûr, un milieu artistique dont bien trop souvent, nous ne retenons que le produit fini.
La vie d’une jeune artiste peintre iconoclaste qui réside dans la ville lumière ainsi que celle de la culture et de la liberté, Api de son affectueux surnom, est sans filtres, brute, vraie, elle nous montre comment une créative comme elle traite ses œuvres, nous montre ce qu’est le parcours d’une jeune artiste peintre qui doit faire sa place dans le milieu.
Une sacrée bosseuse qui « Elle utilise son corps pour se libérer » , un personnage attachant, une engagée, est fidèle aux personnes qui l’entoure, est très fidèle en amitié, elle est aussi très résiliente et vraiment, cela procure du plaisir de découvrir l’histoire de ce type de personne.
Oksana, une ukrainienne réfugiée en France est militante Femen et à la base, elle aussi est artiste peintre.
À travers cet autre portrait d’une seconde écorchée vive, c’est un autre combat que raconte Apolonia, Apolonia, celui lié à la fuite de son pays pour échapper à la répression des pro-russes. Son pays lui manque à Oksana Chatchko (feue co-fondatrice des Femen), mais c’est un pays dans lequel il lui fut impossible de rentrer (post révolution Maïdan, Ukraine, en février 2014).
Oksana avait aussi ceci en commun avec Apolonia, le déracinement, celui qui ronge de l’intérieur, qui vous détruit parfois.
Trois grands portraits de jeunes femmes toutes différentes mais complémentaires, bien que court, celui de Léa la camérawoman que l’on voit peu mais dont la présence est totale, est sans doute le plus puissant.
Apolonia, Apolonia est instructif sur le monde de l’art, sur la vie de jeunes femmes militantes et engagées dans les droits de la femme dans des pays qui n’offrent pas les mêmes libertés qu’en France et encore moins pour ce qui est de la revendication et la défense de celles-ci.
Le film documentaire qui à l’image d’Api pourrait sembler complexe, ne l’est pas. Accessible, riche sur le plan culturel, il s’adresse à un public de tout âge et milieu, alors n’hésitez pas !
Quant à moi, parmi toutes ses œuvres présentées, j’ai eu une attention très particulière, car intime, pour son tableau peint en 2022 : « SI VOUS N’AIMEZ PAS LES « ÉTRANGERS » IL FALLAIT PAS NOUS COLONISER tu vois les retombées ??«
Bon docu !
- p.s : La séquence avec sa grand-mère, très beau moment.
« Une peinture, c’est éternel »
« On n’a pas le droit de raser un théâtre. C’est le seul endroit où le peuple a le droit de se prononcer »
« Quand tu n’as plus de feu, tu peux allumer ta propre flamme »