Chien blanc, +++++ ♥

•Sortie France le : 22 mai 2024
•Synopsis et bande-annonce : chien-blanc (via DestinyDistrib Films/YouTube)
•Chronique :

 

– Histoire vraie. Adaptation cinématographique du roman éponyme de Romain Gary publié en 1970 (Pas lu) –

 

Film fort Film choc Film qui prend aux tripes …

 

« L’Histoire n’est pas le passé….. »  – James Baldwin -‎
Année 1968, en France, ce sont les événements de mai qui ont marqué l’Histoire de la France.
Aux États-Unis, c’est un jour et surtout un soir de cette année-là qui correspond à l’assassinat de Martin Luther King, donc un soir qui à jamais, est inscrit dans l’Histoire du monde.
L’écrivain français Romain Gary‎ qui vit aux États-Unis se questionne, se pose une question existentielle sur sa place d’homme blanc dans un monde où des personnes noires luttent po‎ur des droits.

Chien Blanc évoque un fait – rarement ou jamais évoqué dans l’ère cinématographique contemporaine – de la ségrégation américaine et le constat est sans appel : Le racisme semble être une histoire sans fin !

Filles, garçons, hommes, femmes, âgé.e.s, jeunes, en croiser un – un chien qui venait du sud – c’est savoir que l’on est foutu, cela même si on court très vite‎ et que l’on est endurant.
Le film montre et surtout prouve que les mauvais sont les hommes. Doux comme un agneau, ce chien berger se transforme en une machine qui attaque toute personne de couleur de peau noire ou bien foncée, car il a été « Monstrueusement instrumenté par la bêtise humaine. »

Homme humble, humaniste, dévoué, Romain Gary est confronté à un cas de figure inédit et surtout à un cas de conscience complexe.
Portrait d’un homme, d’un écrivain, d’une époque, « Chien Blanc » écrit par Romain Gary est le témoignage fort d’un homme, d’un mari, d’un père, d’un ami des noirs américains, d’un ancien soldat qui ne voulait pas se résoudre à perdre foi en l’homme.

Film historique engagé et humain‎, œuvre grave empreinte de beaucoup de délicatesse, au contenu qui fait mal autant que ses images d’archives sur l’époque, Chien Blanc, qui aurait pu avoir pour sous-titre « Histoire de conditionnement », propose à voir des portraits éclectiques, des luttes, mais j’ai surtout apprécié le parallèle qu’il fait entre le comportement de ce gentil chien dressé et qui est donc « Monstrueusement instrumenté par la bêtise humaine » pour s’attaquer aux personnes noires – donc qui n’est pas né de la sorte – et le comportement de ces humains blancs qui s’en prennent aux noirs parce que d’ethnie noire, humains caucasiens qui eux aussi semblent avoir été, semblent encore pour certains être dressés pour agir comme des animaux sauvages. Beaucoup de scènes du film le montre, mais une qui est présentée en plan panoramique et en mode slow motion mettant en scène un deux contre un qui se termine en tragédie est très éloquente.

La présentation des faits : histoires, plans, plans serrés sur les visages, les détresses de toutes sortes et de tous les camps, l’Amérique raciste, les luttes humanistes, les liens qui se brisent à cause des divergences d’opinion, l’Histoire du racisme, de tout cela, ‎le spectateur que je fus n’en est pas ressorti indemne de sa séance, cela malgré l’excellence du jeu de Denis Ménochet qui incarne ce grand romancier tourmenté‎ par les démons de son passé militaire et qui à travers son combat pour sauver ce chien errant, au risque de tout perdre, se lance dans une lutte contre lui-même aussi.
Chien Blanc, je ne n’ai pas lu le livre, je ne connaissais pas cette histoire, voilà, je m’arrête là.
Merci au cinéma de nous proposer ce genre d’œuvres composées de faits historiques que l’on évoque trop peu et qui prouvent qu’il y a probablement beaucoup de choses à révéler sur cette période que fus la ségrégation raciale au États-Unis d’Amérique. Bonne toile !

 

 

  •  p.s :  Je ne m’attendais au twist présenté en fin de film. Je considère qu’il s’agit d’une parfaite illustration de la métamorphose des êtres par la force des choses.

 

 

« À toutes les balles perdues. À toutes les victoires futures »

« Le plus grand et le plus beau des risques : c’est d’aimer ! »

« Parfois, déserter est l’acte militaire le plus courageux qui soit »

« Une vie est une vie »

« La vie est trop courte pour ne pas prendre des risques » ♥

 

 


 

@cineprochereviews