⌈ « C’est une longue histoire compliquée » – Une scène de combats…« Whouaww » , car accrocheuse – Pas de longueurs. ⌋
De la gravité s’associant ingénieusement à l’humour, car le film ne fait ni trop dans le dramatique, ni trop dans le festif, ni trop dans la comédie pure, ni trop dans le burlesque. Cruel et doux à la fois, des flashbacks forts bien amenés, des histoires contées avec des enchaînements conférant au film un rythme plutôt accrocheur, Au Revoir Là-haut vous prend dès son premier plan et tout du long, vous n’avez aucune envie qu’il vous lâche.
D’entrée, je vous le dis ! Le personnage de Dupontel est certes au cœur du film, mais c’est bien la performance de Nahuel Pérez Biscayart qui éblouit le spectateur.
Paris et la période de l’après première guerre mondiale, la vie qui renaît, le business à faire, LA fête, tout est impeccablement retranscrit dans ce film, juste ce qu’il faut en fait.
Laurent Lafitte, en personnage qui ne connaît pas le sens du mot respect, incarne la définition même de l’enflure et du cynisme ; Comme traductrice, une petite dégourdie qui devient vite indispensable, même à nous ; Un qui semble perdu dans tout ce fast, surtout après avoir connu la guerre et en partie survécu grâce à la gueule d’un cheval, cela peut se comprendre. Par contre, côté magouille, il assure ; Un homme de pouvoir pas si mauvais que cela ; Et bien sûr, un acteur à la prestation si époustouflante – je me répète, elle l’est – qu’il confirme tout le bien que beaucoup pensaient de lui après sa prestation dans 120 Battements Par Minute.
« Si vous aviez été prévenu, ce ne serait plus une inspection, mais une visite de courtoisie »
« Les Profiteurs de guerre / Le pont des soupirs. » – Deux termes importants ! –
Le film n’est pas axé sur l’arnaque du profiteur des profiteurs – mais que c’est bien fait fois chaque que cela est abordé – ni sur le désespoir de certains survivants de la guerre traumatisés dans leur chair, et là aussi, tout est subtilement, habillement et respectueusement fait. Aux spectateurs de se projeter.
Toute autre chose. J’ai apprécié l’explication sur l’art abstrait et de sa naissance. Vraiment intéressante !
Comme dit en amont, le film aborde subtilement beaucoup de sujets et parfois, il faut prêter attention aux détails, donc il ne faut pas se contenter de regarder, mais il faut aussi observer. Car souvent, représentés par une image – comme les dessins que regarde le père dont un qui nous éclaire sur qui est son fils – ils évoquent des choses que les lecteurs du livres décoderont ou pas, et que ceux qui font toujours attention aux petits détails trouveront que c’est bien vu.
Au Revoir Là-haut peut se percevoir comme une tragi-comédie avec une histoire, une aventure si bien mises en forme grâce à un équilibre de tous les thèmes abordés, un tout si attractif et accrocheur visuellement qu’il est difficile ne pas l’apprécier.
Des histoires d’hommes, des histoires de vie, des histoires qui se croisent avec des dénouements inattendues. C’est beau, c’est grand, c’est grandiose, c’est réussi.
Bon film, bonne toile !
- Adaptation cinématographique du roman éponyme de Pierre Lemaitre, prix Goncourt 2013. (Pas lu).
- p.s : Si Nahuel Pérez Biscayart joue à la perfection, les seconds rôles ne sont pas en reste : Niels Arestrup et sa fameuse présence ++++, Michel Vuillermoz +++ (personnage lunaire), Emilie Dequenne +++ (dommage pour le peu de temps de présence de son personnage). En fait, ils sont tous bons, même les petits rôles secondaires comme celui interprétant le personnage du maire et c’est bien l’un des plaisirs de ce film, ses acteurs.