•Sortie France le : 5 juin 2019 __ Vu le : 20 juin 2019 •Synopsis et bande-annonce : parasite-vostfr (via The Jokers/YouTube) •Chronique :
Parasite — Sangsue — Rappia _
Une famille au sein de laquelle il n’y en a pas un pour rattraper l’autre et dont le titre du film pour les qualifier n’est pas galvaudé, Parasite va vous irriter, risque de vous hérisser les poils, mais surtout, vous rendra méfiant quand certains étrangers intrus s’approcheront de vous et des vôtres.
Desseins machiavéliques. Ce que font certain.e.s sans se soucier de la malhonnêteté de leur.s acte.s, car cela est devenu leur norme et le reste pfuuu, vous éprouverez peut-être du mal à avoir une quelconque complaisance pour les membres de cette famille.
« Ça » le pronom démonstratif pour ne pas dire « Ils » le pronom sujet, car c’est bien parlant, donc Ça s’infiltre, Ça se greffe à l’autre, Ça les squatte, Ça se propage, les envahit, les manipule, tout cela de façon insidieuse et intelligente. Parasite qui présente une lutte des classes pour la survie, avec des Bernard-l’hermite humains dont justement l’instinct de survie les pousse à procéder un drôle de grand remplacement, est tout simplement abjecte et cynique, le film relate une situation délicate et il le fait avec beaucoup de justesse.
Intrus de la classe d’en-bas dont certain.e.s sont très intelligent.e.s, probablement plus que celles et ceux de la classe aisée qui en apparence ont tout, la présentation des deux rangs sociaux, le décalage et le fossé qui peuvent exister entre eux sont bien marqués, les contrastes sont nombreux et ça pique !
Riches qui exacerbent les envies déjà bien poussées des envieurs, c’est une chose. Mais si en plus leur attitude provoque de la rancune, c’est une tout autre histoire.
La confrontation est singulière, le face-à-face bien mené dans ce remplacement des unités où des marionnettistes avancent sans trop de difficultés leurs pions et où on n’arrive pas à avoir pitié pour leurs « victimes. » …toutes leurs victimes.
Qui doit-on plaindre ? Les intelligents, rusés et habiles qui veulent profiter du gâteau ou les crédules friqués parfois paumés à qui deux ou trois bobards suffisent pour en faire de parfaites girouettes ?
Fort, surtout que cela monte petit à petit et que l’on ne devine absolument pas l’épilogue.
Le machiavélisme et surtout l’exécution très rapide du plan des ces nuisibles-parias pour mettre à genoux ceux qui – pour eux – sont leurs parasites est terrifiant. Pour cause, la sournoiserie employée est d’une redoutable efficacité.
Mais attention à la moindre faille, surtout quand les cafards n’ont plus peur de l’éclat de la lumière de la facilité.
« Les riches sont naïfs, pas méfiants, ils sont tout lisses ! »
Ok pour ce propos – à restreindre aux contextes du film -, mais alors, que dire du spectateur qui se fie à celles et ceux qu’on lui présente sans approfondir, sans chercher à comprendre et qui se fait cueillir. En effet, Parasite est une sorte de pièce montée dans laquelle des miséricordieux très malins ne voient pas les choses venir, où ce sont les plus pourris qui gagneront, mais qui sont ces pourris ? Tout sera question de point vue et il y a aura divergences !
À sa manière, ce film traite des conditions de vie en Corée du Sud et en Asie, évoque une certaine misère sociale et les apparences : celles qui vous positionnent sociétalement et celles qui font dire comme c’est fou ce que l’on peut obtenir avec…une apparence.
Pour moi, une scène peut résumer tout le film. Celle d’une fuite la nuit sous des trombes d’eau, même si celle d’avant est tout aussi éloquente, car justifie une partie de la suite. (- Je vous rends curieux là !? -)
Esthétique, lumière, intrigue, forme de l’intrigue, rythme, ce film ne vous laissera pas indifférent. Bien au-delà du fait qu’il vous fait réfléchir à propos de son contenu, il vous pousse à vous questionner sur votre position sociale. Il vous fera aussi vous demander qui vous parasitez, car comme cela est si bien dit : « Nous sommes tous le parasite de quelqu’un ! »
L’étape suivante du statut « parasite » est « nuisible » je crois. Au final, difficile de distinguer qui est quoi dans ce film et ce que nous-même sommes pour les autres. Bonne toile !
« Quel genre de plan qui n’échoue jamais ? Celui qui n’existe pas ! »