Mon chien stupide, +++++ ♥

•Sortie France le : 30 octobre 2019 __ Vu le : 7 novembre 2019
•Synopsis et bande-annonce : monchienstupide (via StudioCanal/YouTube)

Chronique :

 

Apparences — Des vérités de couple — Dépression forever _

« Pour écrire il faut aimer. Pour aimer, il faut comprendre. »

Un peu comme avec Retour De Flamme, vous allez prendre cher devant ce film qui semble être furieusement juste sur beaucoup de plans. En effet, dedans, il y a des réponses franches à des questions‎ claires qui dépeignent certaines choses établies dans la vie de certain.e.s. Ça dézingue bien, alors attention !

Comédie, satire, film dramatique cynique à souhait, souvent cruel, les êtres qui forment ce couple ici présent incarnent à merveille la déliquescence du couple que le temps a gagné, le sentiment amoureux autrement, sa vie à soi mise entre parenthèse avec pour excuse : « J’ai eu une femme et quatre enfants » ou encore « J’ai un mari et quatre enfants. »
Vie de famille, vie de couple, mère à la dérive, enfants légèrement atteints, sens des responsabilités pas vraiment là, problèmes de communication et de respect des envies des autres, reproches, regrets, égoïsme, spleen, des instants de tranquilité qui s’apprécient quand les « parasites »…muhmm les enfants sont loin de vous, les effets boomerang, la solitude, l’amour…. heu, vous ai-je stipulé qu’il y a de forts risques de ressentir à plusieurs reprises comme des claques sur vos deux joues !?

Mon Chien Stupide c’est un homme à côté de sa vie toujours très sollicité mais peu écouté, un homme étouffé par sa vie, qui « s’emmerde royalement » , car l’ennui l’a gagné et les plaisirs se sont fait rares‎.
Cet homme dans la cinquantaine et dépressif, état où on prend, non pardon, où il prend ce qui vient quitte à passer pour un père indigne devant ses enfants qu’il blesse par son comportement et ses propos, alors qu’ils ne demandent que de l’attention, de la tendresse, de l’affection. Avec ses enfants, ce n’est pas terrible, accrochez-vous, car avec sa femme, c’est bien pire.
En parlant de femme, ‎ce film, c’est aussi et surtout une femme qui cherche à être utile, à prendre du plaisir, sans oublier des enfants…qui sont comme ils sont et un chien qui a beaucoup de défauts. Ce chien a certes bien des défauts, mais je loue son principal atout qui est le fait qu’il nous régle à sa manière bien originale – certes peu conventionnelle – des litiges que l’on a du mal à gérer. Dans ce film, cet être à quatre pattes est comme l’incarnation d’une chance de voir les choses autrement, de façon détachée et décomplexée je dirais !

Film sur la parentalité, le couple, la vie à deux, le fait qu’il faut accepter que quelque chose soit fini, sur la nostalgie de la réussite du passé ou de soi qui fait que l’on se fige, se complaît dans un présent médiocre et que l’on supporte sa vie plutôt que de la vivre pleinement‎, Mon Chien Stupide est délicatement rock’n’roll, sur un bon rythme jazzy avec une contrebasse qui claque. Tout ce cynisme qui en déprimera certain.e.s, enchantera d’autres, beaucoup d’autres, car c’est du bon de ce côté là, du grand millésime !
Très introspectif, notamment à chaque décompte, ce film qui‎ ne redore pas le blason des masculins, ne milite pas pour la condition féminine, ne laisse pas indifférent quant à sa propre situation. Pas la peine de vous faire un dessin, vous avez compris qu’il ne laisse indemne en sortie de séance, donc à nouveau : Attention !

Faire le ménage autour de soi pour repartir à zéro, fausse bonne idée ou pas, ce film qui montre bien des choses et pas mal de vérités donne envie de… selon moi :
1-NE PAS AVOIR DE FAMILLE,
2-RÉFLÉCHIR À PLUSIEURS FOIS QUANT AU FAIT DE METTRE AU MONDE, DANS CE MONDE ÉTRANGE, UN ÊTRE QUI N’A RIEN DEMANDÉ ET POUR QUI VOUS DEVREZ VOUS INQUIÉTER JUSQU’À LA FIN DE VOS JOURS,
3-Ou/et de ne pas avoir de chien.
Allez, bonne séance tout de même !

 

« Le silence – cordial – la pire des armes »

« La paternité s’acompagne d’une forme de cruauté étrange. Tes enfants grandissent et nous, on rapetisse »

 

 

  • Adaptation cinématographique du livre éponyme de John Fante paru en 1985.

 

 


 

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