La lutte des classes, ++++

•Sortie France le : 3 avril 2019 __ Vu le : 11 avril 2019
•Synopsis et bande-annonce : laluttedesclasses (via UGC Distribution/YouTube)

•Chronique :

 

Un sacré casse-couilles Tout est dans le détail côté choix   Des subtilités sémantiques  _

Du riffifi, du rififi, du rififi dans ce « Il faut Sauver le Soldat…Coco. » D’entrée, on sent que la mixité sociale va prendre cher.

Autant de mixités présentées et de la sorte, c’est la bonne surprise de ce film « légèrement » caricatural sur les choix de vie. Lesdites caricatures sont faites via de nombreuses dénonciations, et autant vous dire que ça égratigne sévère.
La communication est compliquée, la perception de certains messages entendus par un, mais qui entrent par une oreille et ressortent de suite par l’autre est très drôle, les bonnes actions pour être bien vues, les soucis en tout genre de l’école publique, La lutte des classes vous propose un original voyage dans le‎ monde joyeux et  merveilleux  de l’humanisme, de la laïcité, de l’amitié et de l’utopisme.
En effet, ici la mixité chère à beaucoup est très chérie, mais plus vraiment quand la diversité semble être imposée, même pour des raisons louables. En gros, le chacun pour sa gueule n’est jamais très loin quand il s’agit de faire le meilleur choix pour les siens.

Une famille de… barges, un système éducatif qui est comme il est, la proche banlieue parisienne et les parisiens qui y immigrent non sans que cela ait des répercussions sur les banlieusards de longue date,‎ vous apprécierez de voir des enfants bien dans leur élément, plus détendus que leur parents et surtout plus zen que leur professeure qui est assez flippante‎.
Vous apprécierez ou non les nombreuses oppositions comme l’éducation à la maison versus celle à l’école, École publique versus École privée, parents de « gauche » tendance bobo versus parents pseudo rebelles.‎ Bref, vous apprécierez quand ça part en sucette.
Caustique, le bobo parisien est à l’honneur, mais pas vraiment à la fête et quant aux punks cinquantenaires présentés comme des gauchos humanistes de pacotilles, qu’est-ce qu’ils prennent cher…et s’il n’y avait qu’eux !
En effet, la religion – qui n’est pas oubliée – a mal à son cuir, le corps enseignant est dépeint comme des bras cassés et le personnel de la Fonction Publique est montré en souffrance car pas à leur place ou à cause du manque de moyens.
Dénonciations, inversions des rôles…assumées, prise de conscience, des vérités, clichés et caricatures pas vraiment gratuites et encore moins faciles à accepter, car s’apparentent à des critiques qui font mal non pas parce qu’elles sont ciblées, mais parce qu’il y a beaucoup de justesse dans la plupart d’entre-elles dans ce‎ film qui est un grand tout bien géré, fait sans maladresse. Même si vous pourriez lui reprocher un finish un peu alambiqué ou tiré par les cheveux, avec le recul, vous serez d’accord que cette légèreté soit, d’une certaine façon, symétrique à l’hérésie de l’intro.‎

Dans La lutte des classes, Leïla Bekthti est une nouvelle fois top et Édouard Baer dans son élément, un peu trop peut-être, tant cela semble si naturel pour lui ou est-ce le talent !? Tous deux forment un très bon et plaisant duo dans ce film pour tous au sein duquel‎ il y‎ a du drôle, du moins drôle et du profond‎ dans les situations parfois gênantes qui nous sont montrées, situations qui ne donnent pas envies de se retrouver un jour à leur place.
‎Si vous êtes du genre plutôt négatif, vous trouverez qu’il vous est démontré que ‎le pluri-culturalisme c’est compliqué et que c’est une fantasque utopie. Si vous êtes quelqu’un à l’esprit positif, vous direz : « Quelle aventure le pluri-culturalisme. » Bonne toile !

-L’un : « Ce sont des enfants. »
-L’autre : « Ce sont des CM2 »

 


 

@cineprochereviews