Les misérables, +++++ ♥

•Sortie France le : 20 novembre 2019 __ Vu le : 21 novembre 2019
•Synopsis et bande-annonce : lesmiserables (via Le Pacte/YouTube)

Chronique :

 

Chats et souris, chiens et chats — Explications de texte, explication sur la banlieue et ses nouvelles donnes — Tension permanente  

Diversité au casting avec ce trio de policiers, comme pour n’oublier personne, idem côté caractères, à chacun le sien : un sage, un zélé, un entre deux-eaux. C’est un peu comme « Le Bon, la Brute, et le Truand* » ce trio.

La banlieue. Ses sages, des vies, des métiers, des communautés, des familles, des problèmes, des solutions parfois pas très (…), des intérêts communs, des intérêts tout court‎. De nombreux portraits d’hommes, la fragilité de certains,‎ mais aussi la B.A.C et ses hommes, ses règles, son image, sa mission, honnêtement, je ne m’étais pas aperçu qu’il y avait autant de thématiques dans ce film tant on ne s’en aperçoit pas, ce qui est un bon point pour lui.

 

– « Exprimer sa colère par la violence, le seul moyen de se faire entendre ! »
– – « Mais ça sert à rien, cela ne débouche sur rien, car tout le monde s’en fout ! »

 

De gamin sur les Champs-Elysées joyeux et fier de la victoire de l’équipe de France de football à la Coupe du monde à gamin rempli de colère, si ce n’est de haine, gamin marqué qui tergiverse en haut d’un palier d’escaliers d’un immeuble de sa ville de Montfermeil (93), mais pourquoi on en est là !?
Les Misérables n’est pas là pour vous faire la leçon, mais s’applique à bien vous faire comprendre qu’il y a toujours une cause à un acte et que le terme « Il n’y a pas de fumée sans feu » n’existe pas ou n’est pas employé pour faire joli.
À travers une journée pour un apprentissage en accéléré, en suivant les déplacements d’une unité de la B.A.C, l’occasion nous est offerte de découvrir‎ les soucis entre communautés d’une ville de la banlieue parisienne, des dialogues de sourds, mais aussi des dialogues sensés incluant des paroles de sage. Il y a des‎ clins d’oeil, des constats, des vérités, ‎c’est cru à l’image, cru dans le langage, mais quoique beaucoup puissent en penser, moi, j’ai trouvé que c’est avant tout l’être humain qui est mis en valeur dans ce film.

N’édulcore pas le récit pour l’un et l’oriente pour l’autre, Les Misérables offre une visite guidée d’une France… « à part entière. »
Il ne vous oblige pas à choisir votre camp, sauf si vous avez déjà des idées pré-conçues et que vous n’êtes pas du genre que l’on dissuade ou qu’une œuvre dissuade à regarder les choses sous un autre angle.
À la fois constats et avertissements, le tour d’horizon‎ montre qu’une mauvaise graine ne nait pas mauvaise graine, montre que si tout était fait pour cela se passe bien, les choses se passeraient un peu mieux, montre que quand on se croit au-dessus de tout et tous, il peut y avoir y a des problèmes.
Ne serait-ce qu’avec ce maire, qui est comme un personnage métaphorique pour souligner et marquer le manque de sérieux dans la politique de la ville des gouvernements passés et actuels, j’ai trouvé que le film dénonce une hérésie. En effet avec l’attitude de ce personnage dont on pourrait critiquer le fait que le réalisateur ait voulu créer un genre avec un décalage humoristique dans une situation tendue, mais non, il faut louer l’intelligence du comique de situation avec laquelle évolue ce personnage. Le maire d’une ville, le premier élu, le premier représentant de l’État, le référent, n’est-il pas garant de la satisfaction au quotidien de la population dont il a la responsabilité ? Non, pour moi, le traitement en mode burlesque n’est pas anodin !

J’ai vu – j’ai aimé – J’ai retenu !
J’ai vu une très bonne et objective explication de texte sur la banlieue d’aujourd’hui dont la situation n’est guère différente de celle que présentait le film La Haine de Mathieu Kassovitz, il y a 24 ans…une grosse génération quoi !
J’ai aimé qu’il ne vous oblige pas à choisir un camp, mais nous propose de regarder les choses sous un autre angle.
J’ai retenu les nouvelles donnes, ce qui se passe aujourd’hui dans certaines banlieues sensibles parisiennes et probablement dans d’autres villes de notre France hexagonale et Outre-Mer, mais aussi, qu’il indique qu’il y a beaucoup de Issa en France et dans le monde entier. (- Issa est le jeune personnage qui sera assurément le déclencheur de beaucoup de futurs discussions et disputes entre nous…ou pas ! -)
J’évoquais La Haine côté film, mais il y a aussi le brillant, le mélodieux et mélancolique du rap que je considère être le beau des sons Hip Hop français de tous les temps, car intemporel : « That’s m’y people » de NTM, 1996. Le fond de cette chanson n’a, je pense, jamais cessé d’être d’actualité depuis 23 ans.

Finish qui donne le tournis, trouble, perturbe et qui intelligemment montre qu’il n’y a pas de fumée sans feu, jamais, que les torts sont et seront très souvent partagés dans les deux sens, mais surtout que les grands de demain ne sont pas ceux d’aujourd’hui, d‎onc, toutes et tous, quel que soit votre lieu de vie, dites vous bien qu’il y a beaucoup d’Issa en France, mais des Stéphane ausi, peut-être malheureusement moins que d’Issa.
Film coup de poing que certain.e.s d’entre-vous aurez en tête longtemps après la séance, il montre qu’à un stade, beaucoup ne font plus de distinctions entre les bonnes et les mauvaises personnes et cela aussi est dans les deux sens. C’est du genre : « Tu es ci, donc tu es ça ! »
Un retour à la normalité côté relation est-il possible…est-il désiré par ceux qui en jouent pour leur réussite politique ? Je reste maître du précédent questionnement, assume et vous souhaite une bonne séance !

 

 

« Ils peuvent pas s’empêcher de faire une connerie sans la poster sur les réseaux »

« Sans cohésion pas d’équipe et sans équipe on est seul.e » (- Cela s’applique dans de nombreux cas de figure du quotidien -) 

 

 

  • *Mythique film western de Sergio Leone sorti en 1966.
  • p.s :  L’origine d’un titre qui se comprend mieux. Montfermeil-Victor Hugo-Les Misérables.

 


 

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