Kursk (V.O-ENG), ++++

•Sortie France le : 7 novembre 2018 // Vu le : 15 novembre 2018
•Synopsis et bande-annonce : kursk-vostfr (via EuropaCorp/YouTube)
•Chronique :

 

—   Une fatale négligence malgré maintes avertissements – Des constats qui ont surpris des aguerris – Des idéaux désuètes   —

Petit coup de gueule d’entrée ! Un fait aussi marquant ne méritait-il pas un peu plus de respect en offrant – au public qui s’y intéresse – un casting ou juste des dialogues russes !? Bref !
Certes, je n’omets pas le courage de la prod d’avoir porté le sujet à l’écran, avec les probables risques d’abbatement de foudre discret de l’occupant actuel du Kremlin, mais – je trouve que – le fait que l’anglais soit la langue du film, lui enlève un peu de corps, car facilite peut-être trop l’accès au contenu en diminuant légèrement sa portée catastrophique.

‎Donc pas vraiment rentré dedans au début, sauf pendant les chants russes, voire ce qu’est devenu ce qui jadis était le fleuron d’une patrie fait quand même mal… non pas pour le matériel, mais pour les hommes et femmes qui en sont victimes, comme ceux dont ce film relate la tragique fin.
Orgueil et fierté.‎ Apparement, plutôt que de perdre la face, que de subir cette humiliation aux yeux du monde qu’aurait représenté l’acte d’accepter de la bienveillance étrangère, le choix des hautes autorités russes fut celle qu’elle fut. Elle semble aussi l’avoir été pour une raison encore plus scabreuse paranoïaque : éviter certains s’emparent d’un joyau rempli de secrets. Pour contrer cela, le sacrifice humain fut apparemment une solution plus simple.
Malgré une culture militaire de marin forte, mais moins forte que l’autisme et le mutisme des autorités russes face aux désespoirs des proches et aux humanistes de l’ouest, inflexible fut le choix des autorités politiques, voilà la déduction que certain.e.s tireront de Kursk.

Hormis le détail de la langue, côté forme, pas beaucoup de choses à reprocher à ce film.
C’est oppressant, on vit le compte à rebours malgré le fait de connaître l’épilogue. La vie à bord et la lourdeur des lieux se ressentent, les manoeuvres ne souffrent pas de défauts visuelles, la catastrophe ne souffre d’aucune faille de son début à son terme, et les défaillances très claires sont bien retranscrites.
‎Au fil de la présentation de la catastrophe, on est pris d’empathie pour les victimes directes et indirectes dans leur calvaire. On ressent de la tristesse et on est surtout navré de constater la manière dont tout cela aurait « apparement » été géré.
Côté casting, Léa Seydoux est parfaite dans ce film grave et solennel qui ne ressemble absolument pas à une prod Besson. Je le souligne du fait de les avoir tâclé plusieurs fois auparavant dans d’autres chroniques, tant à cause d’une non alchimie avec les prestations de ladite actrice ou une certaine facilité pour Luc Besson et ses prods.

« Les camarades feront leur devoir. » « Vous devez leur faire confiance. »

Combat de femmes, méthodes de ceux d’en haut pour réprimer ceux d’en bas qui leur faisaient confiance, des états d’âmes et le courage de certains gradés qui ont préféré l’humanisme plutôt que de continuer à obéir – actes non sans conséquences‎ – pas d’ingérence. Kursk relate un fait récent*, tout en rappelant que bien de choses existant depuis lontemps n’ont guère changé.
Vous verrez ‎une flotte militaire héritée de l’ère soviétique à l’agonie, flotte composée d’hommes et de… femmes – pas vraiment l’impression d’en avoir vu des femmes militaires russes dans ce film – qui doivent se débrouiller pour subvenir au besoin de leur famille ; Un seul navire de secours car la brise capitaliste est passée par là.
Éloquent constat que vous ferez ou pas. Il n’y a plus d’armée russe, il n’y a plus de marine mondiale russe, mais ils ont toujours l’arme nucléaire. Quand on voit dans ce film ce qui reste du vestige de l’armée russe et que l’esprit de domination du dirigeant actuel – assez vindicatif – semble insatiable, il y a quand même de quoi s’inquiéter…non !?
Petite question d’un mécréant. Un tel refus d’aide ayant entraîné un tel drame ne s’assimile t-il pas à un crime (militaire) ? Bonne toile !

 

  • * Film inspiré du naufrage du sous-marin nucléaire russe K-141 Koursk le 12 août 2000. Il est basé sur livre d’investigation « A Time to Die » du journaliste Robert Moore paru en 2003. (CF/ Wikipédia) (Pas lu)
  • p.s :  Les grandes tours avec vue sur le large, instant qui rendra certain.e.s mélancoliques… ou pas.

 


 

@cineprochereviews

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