•Sortie France le : 20 juin 2018 // Vu le : 25 juin 2018 •Synopsis et bande-annonce : agenouxlesgars ba1-ba2-ba3 (via Rezo Films/YouTube) •Chronique :
— Ados décomplexée.s en roue libre – Cru, sans filtres – Des discussions avec des extrapolations et pensées philosophiques assez osées —
Quand on n’a lu que le synopsis, donc qu’on ne sait pas à ce dont on va avoir affaire, on se fait cueillir, si si et j’avoue, pas qu’un peu !
Une lubie masculine…de jeunes mecs qui ne se rendent pas compte, plus précisément qui sont inconscients de leurs agissements. C’est l’un des sujets de ce film au style très dépouillé relatant des actes qui choqueront certain.e.s, tant leur légèreté est déconcertante et le réalisme de la retranscription de l’ensemble dans ce film est troublant.
Vous assisterez à des discussions et à des négociations qui prêtent parfois à rire car les propos y poussent, pas les actes. Avec le recul (- attention, il faudra faire preuve de maturité -), on sait bien que les faits sont graves, car des témoignages ont prouvé et prouvent que cela fait partie de la vie de certaines filles dites « des quartiers. »
Vous serez étonnés par les arguments des mecs qui sont forts en pareil cas avec leur tchatche, celle faisant dire que s’ils mettaient autant d’énergie dans leurs études, ils iraient loin. Vous le serez moins quand cela tournera vinaigre et aurez « satisfaction » quand enfin, les ogres montreront leur vrai visage.
« Tu as filmé mon intimité pendant que je violais ta meuf ! »
La banlieue, les filles crédules, celles qui savent être malignes, les mecs petits salopards profiteurs, le manque de respect. Un film qui va choquer, qui en désarçonnera certain.e.s pour son mix gravité-humour, À Genoux Les Gars, c’est aussi cela !
Il y a dans ce film comme un petit air d’œuvre cinématographique sociale qui montre ou dénonce la situation des filles et des femmes maghrébines dans nos banlieues, ces françaises sur lesquelles beaucoup de fantasmes circulent.
Mais À Genoux Les Gars, avant tout, c’est une jeune actrice très Bridget Jones, assez attachante, qui sait se mettre bien comme il faut dans des galères, des quiproquos qui mènent loin. Une scène sur un banc avec un inconnu, scène qui entre autres montre toute la différence de perception point de vue sexualité entre hommes et femmes résume ce personnage. Ce film est vraiment entre deux eaux.
La façon dont certain.e.s la percevront les mettra mal à l’aise, du fait de ne pas savoir où le réalisateur veut en arriver ou plutôt de ne vouloir accepter une certaine vérité qu’il nous impose, et tant pis si cela nous déplaît. L’édulcoration, le déni et l’hypocrisie, apparement très peu pour lui.
En fait sa comédie dénonce bien des actes, oui, ce film le fait, avec beaucoup de subtilité et d’originalité. Mais sous cette forme, il est sûr que cela ne plaira à tous et surtout à toutes.
Désinvolture ou inconscience par manque de repères, À Genoux Les Gars n’est pas politiquement correct, mais assume ce qu’il veut montrer.
Surprenant, troublant, perturbant, mais aussi rafraîchissant, le ressenti colle au double visage du film qui curieusement peut être qualifié de…feel-good movie, de comédie, de film dramatique ou encore film social.
Il y a femme et femme, ne jugez pas ! Comme dit la chanson dans le film : « Croque croque croque la femme » , oui, à double sens qu’il semble être ce refrain.
Coup de cœur tant pour le style que l’approche, comme pour Les Garçons Sauvages. C’est osé, différent, spécial, inattendu, c’est cinéma. Bon film !
- p.s. : Pas un film pour les parents. Le risque qu’ils deviennent parano sur la perte de l’innocence de leur.s enfant.s est quasi certain. À coups sûr, ils préféreront avoir affaire à un film trash classique, c’est-à-dire avec du drame, plutôt que du trash et du lunaire comme celui-ci. Car trop de vrai, c’est parfois TROP pour certaines et certains.