Chacun à sa place – Éviter de trop prendre des initiatives – Éviter d’être attractive…plus que la classe du dessus en tout cas.
Un film vrai, qui parle du Brésil et surtout de la différence de ses classes sociales d’aujourd’hui, dont une difficile à brider, ce qui n’aide pas.
Dans Une seconde mère, la critique est gentiment acerbe envers le comportement de la haute classe brésilienne. Celle qui une fois qu’elle a réussi, se planque, se préserve de la souille du monde d’en-bas, leur manquant de respect, tout ça bien sûr parce-que ceux de cette dite classe sont dans leur p’tit monde et on vite oublié d’où ils venaient.
Le film rend justice à la classe brésilienne « inférieure » qui, elle, sait rester digne, ouverte aux autres, reconnaissante de la chance qui leur est offerte d’être « là » , là, c’est-à-dire dans des beaux lieux, dont ils ne doivent absolument pas profiter sous peine de se faire remettre fissa à leur place.
La chaleur humaine d’une mère qui donne plus d’amour et d’attention qu’à sa propre fille. Et non, on se tromperait de penser cela. Elle en a pour tout le monde.
Val est une femme formidable, généreuse qui jongle avec les aléas de sa vie privée, la triste réalité de sa condition et les velléités de sa fille. Sa fille qui elle, ne tient pas compte des frontières qui même invisibles, tous savent qu’elles existent et par conséquence, qu’il faut rester à sa place, bien se tenir.
La tendresse de Val, qui tient la distance requise, contraste avec son envie d’en donner, surtout pour ce petit bonhomme, enfant – d’une femme « très occupée » – qui trouve en Val ce que ne lui donne pas sa propre mère : du temps et de l’attention.
Cela ne se passe pas qu’au Brésil. Ces familles qui délèguent le bonheur et l’éducation de leur.s enfant.s à d’autres, comme un membre du personnel de maison ou une nounou, et s’offusque de l’influence de l’instruction en parallèle.
Nous trouvons partout ce type de situation – les belles et grandes familles, ou celles des CSP+ par exemple, – et c’est parfois bien pire. Alors ne jetons pas l’opprobre sur les agissements de personnes soit-disant dans des pays en voie de développement.
Le titre du film est à deux sens, on le comprend mieux à la fin.