⌈ La femme à l’âge de la ménopause – Car il n’y a pas d’âge pour s’amuser – Mais un pour nous faire sentir que l’on est désormais de l’autre côté de la barrière ⌋
Aurore est une belle et touchante histoire de femmes jouée par une comédienne pleine de grâce. Mais il n’y a pas que ça ! En effet, le film ne tourne pas qu’autour d’elle. Il s’agit d’une exploration en profondeur de l’univers féminin à un certain âge, un moment précis.
« Après 30 ans, on est sur la pente descendante, il faut l’accepter. »
(- Et vlan ! C’est quand même assez cruel d’entendre ça surtout de la part de son gynéco -)
Ce succulent film dramatique – avec son petit air de feel-good movie – qui s’apparente à un passage de témoin douloureux, est composé d’acteurs bien comme il fallait à ce film, qui évoque des problèmes d’identité, crise de la grand-maternité et de la merditude de choses.
Dépressions à tous les niveaux, mais solidarité sans faille ; Crever l’abcès à tous les niveaux aussi ; Car en parler, c’est déjà accepter le fait que cela est ; Ménopause, rancœur, mélancolie amoureuse, avoir l’impression de ne pas être à sa place, se sentir délaissée… On ne va pas se mentir, beaucoup de thèmes dans ce film.
Très portés sur la pyschologie, ils sont bien traîtés et il y a parfois de l’émotion quand on regarde ce qui se passe à l’écran.
Petite précision, ce qui s’y passe ne concerne pas que les femmes, mais aussi les compagnons actuels ou futurs qui comprendront « peut-être » certaines choses sur les femmes et cette période de leur vie.
Une scène : Une conversation sérieuse dans un restaurant, très hachée par des chants, qui disent les choses à la place des deux parties, ou qui temporisent.
Dans cette scène, Agnès Jaoui dégage une sensualité telle que le désir se retrouve à ne pas être suscité que chez celui lui faisant face.
Oui, Madame Jaoui Grande Dame, Madame Jaoui Belle Dame, Madame Jaoui Belle Femme, Madame Jaoui que l’on pourrait comparer à Bridget Jones, mais à une période un peu plus avancée de sa vie.
Un patron comme on n’aimerait…pas, petites contrariétés liées à l’âge, des filles qui font leur vie, un ancien grand amour mais surtout une occasion manquée. Des aléas qui semblent tous s’être passés le mot pour lui tomber dessus en même temps. Pas gâtée la Aurore.
Donc oui. « Les années passent et passent et passent et beaucoup de choses ont changé.. » comme dit la chanson*.
Aurore, est une histoire sur la période de l’entre-deux âge féminin où apparemment il faudrait se dire, malgré toute la brutalité que l’on peut ressentir, que quitter une vie, surtout quand on y est pas préparé, ce n’est pas quitter la vie.
Cela aussi est bien montré dans le film. Ce chamboulement hormonal et le vide autour de soi quand partent les enfants, le rapport au travail, sont une période de leur vie et des événements auxquels beaucoup ne sont pas réellement préparées.
Pour finir, la plus belle scène pour moi : Celle dans la maison commune des femmes retraités. Un lieu semblant être celui du savoir et de la positivité, voire même de la ressource curieusement. Toutes, ensemble, regardent un documentaire sur « Les Âges de la vie. »
Très instructif cette séquence.
Et oui, je vous l’avais dit qu’Aurore est une très très très belle histoire de femmes, très beau film sur les femmes, l’amour, la non renonciation, l’acceptation de ce qui est, sur le bonheur qui doit se conquérir.
Bon film, bonne toile !
- * « Le bilan » de Nèg’ Marrons.