•Sortie France le : 30 juin 2021 __ Vu le : 1 juillet 2021 •Synopsis et bande-annonce : presidents (via Universal Pictures/YouTube) •Chronique :
Politique fiction ? — Dialogues assez relevés avec de bien belles paroles — Un drôle de film, pas que « dans le sens symbolique » du terme …
Le spleen chez les hommes et femmes politiques semblent très grave, mais vraiment !
Alors quand il y a des nouvelles qui leur donnent le sourire comme les malheurs d’un adversaire, cela va un peu mieux, et quand il y en a d’autres qui plombent un peu plus leur moral comme de savoir que leur plus grand adversaire est plus coté qu’eux, aïe, sévère est la rechute.
Un quotidien que l’on ne devinait pas, surtout le leur, avec ce film, le fantasme en prend un coup et un sacré.
Film façon uchronie anticipative, on sent que les hommes dont sont inspirés les deux personnages ont été très très très bien auscultés, car attitudes, gestuelles, propos, ce film, à aucun moment vous ne pourrez éluder la fiction de la réalité tant on a toujours l’impression de voir ainsi que d’entendre François H. et Nicolas S. Sensation très drôle, puisque grâce ou à cause de cela, ce film rend les deux hommes très sympathiques du fait qu’il met en avant leur fragilité.
Presque intimiste avec des face-à-face au top, il est l’instant d’un pédagogique décryptage d’une intéressante situation. En effet, Présidents, on dirait une critique des hommes et femmes politiques qui ne parviennent pas à décrocher de leur monde une fois qu’ils s’en sont volontairement ou par contrainte, un peu comme les toxicos qui n’arrivent à se sévrer malgré toute leur bonne volonté de vouloir passer à autre chose.
Présidents, c’est aussi l’impression de voir deux hommes en thérapie ou en retraite, mais qui serait celle que les vrais anciens auraient réellement effectué.
Un constat. Présidents est un film dans lequel tout fonctionne en binôme. Les deux acteurs sont au top et leur duo fonctionne bien, les deux femmes des deux Présidents sont tout autant présentes qu’eux…surtout dans la répartie, les deux gardes du corps surtout un qui semble hors norme. Au prochain Césars, ce film mériterait le prix d’interprétation masculine pour les deux acteurs principaux, mais si un seul doit l’avoir, alors je choisis Grégory Gadebois.
Un manipulateur face à un faux calme. Présidents, vous fait comprendre que le hasard en politique, pfuu, un concept. Par contre, une scène dans ce film est comme un tournant, l’interlocutrice durant un débat.
Anne Fontaine (la réalisatrice) lance t-elle un message subliminal !? En fait, elle coupe court à cette idée, car cela se précise juste après ladite scène, mais cela n’enlève en rien que cette pure comédie politique-fiction profonde est du genre qui avec du recul vous fait dire : « bien vu » , mais aussi : « et si…! »
Présidents. On ne rigole pas à tout bout de champ, mais on s’amuse bien à regarder la possible fin de la traversée du désert, la reconquête, les règlements de comptes qui s’y trouvent, on passe même un très bon moment. Bon film !
« Quand le mal à toutes les audaces, le bien doit avoir tous les courages »
(Thucydide)« L’homme qui ne se mêlent pas de politique n’est pas un homme paisible, c’est un homme inutile »
- p.s : Des constats : Un ancien Président qui se motive en écoutant la musique de ceux qu’il désignait comme des « Racailles » , bien vu ! /// Hourra ! La présence des femmes dans ce film n’est pas un alibi /// Ce plan avec deux hommes et un tableau derrière, très parlant /// Et enfin, il y a des lâcher prise à ne pas provoquer et encore moins à encourager.