À plein temps, +++++ ♥♥

Sortie France le : 16 mars 2022 __ Vu le : 28 mars 2022
•Synopsis et bande-annonce : apleintemps (via Haut et Court/YouTube)
•Chronique :

 

La vie de beaucoup — Rien de simple pour chacun — S’accrocher …

Spectatrices, spectateurs, mesdames et messieurs, jeunes gens : LAURE CA-LA-MY !

À Plein Temps, c’est grosse tension au programme. Côté ambiance de ce film qui s’érige en thriller social faisant bien ressentir les choses, il parvient à vous faire vivre ce que cela signifie d’être en permanence sur la corde raide.
Pour les personnes directement concernées – mais à un degré moindre – par les situations et le cas de figure principal que présente le film, en sortie de salle, les petits tracas du quotidien se relativisent très vite.

Un climat anxiogène social et sociétal qui met sous pression, une pression qui mène au bord du gouffre, une pression que certain.e.s d’entre-nous avons connu ou vivons, ce film évoque les personnes que l’on croise, que l’on voit, des personnes à qui on prête parfois attention ou dont beaucoup n’en n’ont rien à foutre, des personnes avec une vie et pas forcément la meilleure.

À Plein Temps, aurait pu être d’une banalité, mais…!
Il comporte un contexte familier qui parlera à grand nombre de son public ou surprendra les curieuses et curieux ;
Il y a l’enchaînement des scènes ;
Il y a une bande sonore ;
Il y a surtout une actrice qui comme à son habitude, incarne à merveille son personnage, les fait vivre.
La combinaison du tout offre un excellent film non pas dramatique, mais un film social étouffant à la limite du thriller social.

Palaces parisiens, mode d’emploi. Avec une assez large exploration qui rebute bien, sans le paraître, c’est l’une des autres thématiques du film.
Femme dans le dur à tous les niveaux, femme qui est aussi une mère seule avec enfants à charge, dépendante des transports parisiens (thématique numéro 3), femme divorcée avec un ex-mari qui complique une situation très tendue, le portrait de cette femme dans la galère peut réveiller des choses en nous, un mélange de compassion et de colère. Sa situation accentuée par une condition professionnelle peu évidente et une métropole‎ parisienne qui est sous tension sociale, font que la spectatrice ou spectateur confortablement installée dans son siège devant l’écran ne peut s’empêcher d’avoir peur pour elle. Mais au-delà de l’inquiétude, il y a de l’empathie.

Porté par Laure Calamy qui curieusement surprend à nouveau dans un rôle très physique – c’est dire ! -, Paris et ses transports avec celles et ceux qui en dépendent, faisant que lors des mouvements sociaux, parvenir à accéder à la capitale pour travailler se transforme en parcours du combattant, une situation qui devient un enfer pour beaucoup car ‎tous les facteurs de stress sont associés, À Plein Temps retranscrit fidèlement les situations et ces conditions extrêmes.
Film je pense 360 degrés sur la dégradation d’une situation, dégradation dont on craint le pire côté solution, ses nerfs tiennent mais allez savoir comment, car être toujours borderline de la sorte peut pousser au pire. Non, elle ne craque pas, elle ne se résigne pas, elle n’a pas le choix, pas d’autre choix que celui de garder la tête haute devant tant d’obstacles.
Ce portrait ‎d’une mère seule – dont un joli qualificatif « célibattante » est censé leur rendre hommage – fait de À Plein Temps un film qui met en lumière bien des choses comme la situation délicate des mères seules, avec peu de ressources et sans cesse en train de trimer car les situations qu’elles vivent subissent ne leur laissent pas le choix.
Ce film n’est pas passionnant. Non ! Ce film tristement instructif est hautement intéressant ! Il est saisissant, poignant, strident, il met une claque et une bonne, il remet certaines choses en perspective. Voilà !

 

« Si tu n’as plus envie de nettoyer la merde des clients riches, tu n’as pas ta place ici »

 

 


 

@cineprochereviews