L’immensitá, +++-

•Sortie France le : 11 janvier 2023
•Synopsis et bande-annonce : limmensita-vostfr (via Pathé/YouTube)
•Chronique :

 

Un état de fait malheureusement à l’épreuve du temps — L’argent, qui décidément, ne fait vraiment pas le bonheur…des femmes — Film engagé qui l’est bien plus qu’il pouvait laisser le paraître avec sa bande-annonce …

Le foyer familial. Ses hôtes, ses joies, ses peines, son intimité, ses vérités, ses mensonges, ses faux semblants, ses secrets, ses drames : L’immensitá.

Il n’y a pas très longtemps, est sorti Tár, qui présentait une face pas glorieuse d’un couple csp+.
Avec des sujets malheureusement trop dans l’air du temps, L’immensitá lui emboîte le pas et montre que ‎la charge et la santé mentale, le poids des convenances, la précarité émotionnelle de la femme d’un mari qu’elle n’aime plus touche tout le monde. Ici, heureusement pour elle, il y a ses enfants qu’elle aime envers et contre tous ou plus plutôt contre toutes.

L’immensitá qui aborde aussi la thématique du consentement même au sein du couple, le genre, la différence sociale, paraît être un film dramatique qui s’adresse à un public féminin. Faux !
Ouvert à tous et toutes, ce film démontre que hormis le fait que chaque situation soit désormais nommée, que ce ne sont pas des sujets nouveaux, et qu’ils se trouvent dans toutes les tranches sociales, donc que nulle n’est épargnée, L’immensitá, pour des raisons propres à chacun fait mal !‎

Femme mère, femme humiliée, femme loin de chez elle (car espagnole qui a suivi son mari son mari italien en Italien), femme interprétée par une pétillante et radieuse Penelope Cruz, en son personnage, jadis ou maintenant, vous reconnaîtrez peut-être une connaissance ;
Des enfants qui savent s’amuser, des adultes qui s’ennuient ou se créent des problèmes ;‎
Et il y a ce rayon de soleil et d’espoir en ce personnage qu’est‎ Adri pour Adrianna, mais préfère qu’on l’appelle Andrea (un prénom masculin et féminin, pas un hasard).
Andrea est une jeune personne de caractère qui a un souci avec qui…elle est. Sa mère – dont la relation de couple est disons consommée – avec qui Andrea est complice, elles se disent tout, et celle-ci n’a pas l’air très surprise par le comportement de sa grande fille. Mais il y a les autres, la belle-mère, les belles sœurs, les ami.e.s de la famille.

L’immensitá.
Une œuvre dramatique soignée sur les femmes et la condition de certaines, elle est intimiste avec des instants de joies, des moments tristes, mais ici, rien de  révolutionnaire dans les thématiques et c’est bien là sa force.
Rien de révolutionnaire en effet, car les sujets sociétaux d’antan (ici, ce sont ceux dans les années 70) qui font effectivement écho aux les combats d’aujourd’hui, nous obligent à ne pas regarder ce film comme une simple œuvre relatant la vie d’une femme qui en apparence à tout pour elle.
Ce film parle des femmes malheureuses, et pour bien le comprendre, par moment, nous public, des changements radicaux d’ambiance (mari absent versus mari présent) – qui ne sont pas gratuits – nous sont imposés, et ils sont efficaces, heurtent parfois.

Question de ne pas penser que psychologiquement parlant, ce film est trop lourd à regarder, je conclus en piquant votre curiosité :
-Les scènes en noir et blanc notamment avec Penelope Cruz en danseuse et chanteuse, génial !
-Les scènes dramatiques avec des expressions faciales de Penelope Cruz qui n’ont pas besoin d’explications : génial ! ‎Bref, Penelope Cruz est royale !
-La relève du cinéma italien avec l’arrivée des jeunes comme la jeune actrice qui interprète Adri est là. Bonne toile !

 

 

  • p.s :  Pour pondérer avec le dramatique du film, en plus d’une belle‎ photo, la bande sonore est superbe.

 

 


 

@cineprochereviews