La montagne, +++++ ♥

•Sortie France le : 1 février 2023
•Synopsis et bande-annonce : lamontagne (via Le Pacte/YouTube)
•Chronique :

 

Des indications qui se suffisent à elles mêmes — La montagne et des hommes — La montagne qui fascine …

Ce film s’inspire d’un besoin qui surgit de plus en plus chez de nombreuses personnes : La déconnexion.
Quand on a vu Vincent n’a pas d’écailles, dont la philosophie avait eu un effet thérapeutique sur le spectateur que je fus, difficile de ne pas avoir envie de regarder La montagne qui explore à merveille la thématique de la déconnexion ou celles qui évoquent le retour aux choses simples et essentielles, bref aux choses élémentaires.

Toujours un acteur avec une tête que l’on ne peut qu’apprécier, attachant, il semble sincère dans ses démarches et parvient à ce que l’on s’identifie aux personnages qu’il incarne, avec ‎aussi le fameux slogan publicitaire : « La montagne ça vous gagne » , ce film, c’est regarder un homme qui entend son appel, ‎un irrésistible appel, le genre que beaucoup d’entre-nous avons au moins une fois perçu ou ressenti côté besoin, sans pour autant y céder. Devant ce film, si vous ressentez une irrépressible envie d’être à la place du personnage principal, de faire comme lui et de ne pas être loin de passer à l’acte, très bien, c’est que l’un de ces objectifs est atteint.

Beaux plans qui provoquent des moments introspectifs, une portée écologique et humaniste forte, dire qu’il s’agit d’une œuvre engagée ne serait pas une insulte à son encontre.
Il comporte des‎ thématiques très act‎uelles : Le dictât du classicisme, celui de la bienveillance et de la bienséance ; Pourquoi‎ doit-on se justifier de vouloir faire ou vivre les choses différemment ? ; ‎Se re-découvrir et accepter ses limites, etcetera…
Tel un plaidoyer invitant ‎au respect de ce bel espace qui pour être efficace est fait de peu de dialogues, il fait la part belle aux sons des lieux, faisant que le public concentre ses sens de l’ouïe et de la vue. Et par conséquent, cette forme a pour effet d’imposer à son ‎public une imprévue déconnexion, on peut être pris d’une soudaine envie de se laisser aller à l’envie de partir à l’aventure, ce quelle qu’elle puisse être.

‎Film sensoriel, simple et dépouillé mais très efficace, ce second film de l’acteur et réalisateur Thomas Salvador est à nouveau une merveille.
Comme pour Vincent n’a pas d’écailles, sa partie fantastique est une réussite, car différent de biens d’autres films fantastiques qui cherchent à impressionner, ici, encore une fois, on joue sur l’interpellation et encore une fois, c’est bien proposé.
Car cet organisme vivant non identifié, qu’est-ce donc ? Est-ce notre âme perdue, nos convictions égarées, l’essence de la vie ?
Très curieusement, il faut admettre que cette énigme qui compose le film n’est pas au cœur de l’intrigue. Oui, les effets spéciaux sont très bien effectués, c’est captivant, beaux, intelligent, mais c’est le message qui tout du long du film demeure le plus intéressant, message du type : « Nous sommes des êtres vivants, provenant d’organismes vivants de cette Terre que nous abîmons, ne regardons plus, ne respectons plus. »
Il y a aussi le message de la relation à l’autre, l’être humain, avec le fait d’éprouver le besoin d’être à son contact et que même si cela ne dure pas longtemps, c’est une aventure à vivre.
Bon ! Il se peut que cela ne soit rien de tout ça aussi !‎

Instructif sur la montagne, surtout sa fragilité et ses secrets, elle nous est expliquée.
La Montagne s’apparente à un film de science-fiction à la métaphore scientifique puissante – comme avec cette extirpation d’un lieu – pour rappeler d’où nous venons et à quel point nous sommes connectés avec la nature, que nous faisons corps avec elle, bien plus qu’avec tous les gadgets froids qui nous entourent, que la véritable interaction se fait seule, on ne la provoque pas, elle est innée, nous devons l’accepter et en tenir compte. Bonne toile !

 

 


 

@cineprochereviews