l’homme debout, +++-

•Sortie France le : 17 mai 2023 __ Vu le : 18 mai 2023
•Synopsis et bande-annonce : l-homme-debout (via Orange Studio/YouTube)
•Chronique :

 

– Adaptation cinématographique du roman « Ils désertent » de Thierry Beinstingel, 2012 (Pas lu) –

 

Pauvre canapé — Les gens — Une énième fois, on nous montre l’école de la vraie vie …

Instant d’une bonne critique sur l’être humain qui s’en prend une, voire des bonnes grosses claques, ce face-à-face générationnel bien inspiré qui fait écho aux mouvements sociaux sur la retraite et la place des séniors – en âge comme pour l’expérience – dans le monde du travail, mérite le coup d’œil !

Jeune femme dynamique, arriviste et volontaire mais un peu au bord de la crise de nerf qui, doit voir, affronter ce qu’elle provoque sur ‎ce commercial à l’ancienne qui aime son travail qu’elle doit pousser à partir à la retraite, ce film est malin, mais aussi un peu tordu !
Malin, car à travers deux portraits, il présente deux mondes, deux univers personnels, un Yin et Yang sociétal qui forcément a un point d’équilibre…ou de rupture.

Amusant, il est plaisant de voir le mal que certains se donnent à vouloir faire partir une personne qui s’accroche à son travail, de voir la dualité entre des employés qui ne font pas de vagues et d’autres qui par carriérisme, ‎durant leur court passage dans une entreprise, ne s’inquiètent pas des dégâts qu’ils laisseront derrière eux.
Mais l’autre versant, qui certes est moins joyeux, est très intéressant.
Il y a des portraits :
‎-La vie des PME. Création, maturation, évolution, ses anciens versus les nouveaux, les prérogatives de la nouvelle direction qui comme d’habitude ne tient pas compte de la valeur des siens surtout quand ils sont anciens, et sans oublier, les hauts dirigeants parfois très déconnectés de ce qui se trame humainement aux niveaux inférieurs, ce même le temps d’une courte visite « auprès » de leur personnel.
-La solitude, la vie de famille, la disponibilité, les habitudes et surtout l’univers du commercial sédentaire. Les réseaux, les liens professionnels et personnels tissés durant la longue carrière de celui-ci ne sont pas oubliés. Point de caricature !
Il y a cette approche psychologique et physiologique :
Comédie sociale qui englobe des sujets sociétaux d’hier et d’aujourd’hui, il aborde cela sous différentes thématiques :
-Montre les raisons de certaines personnes à ne pas vouloir quitter leur travail,
-Aborde l’anxiété de la perte de repères que X années de routine ont crée,
-Expose les effets de la dissonance sur soi quand pour réussir professionnellement, on va à l’encontre de ce que l’on est, cela par convenance ou pour faire plaisir aux autres, et donc en s’oubliant.
Mélancolique aussi :
En un propos tout est dit : « Regret d’un temps où on se foutait de qui était qui » (pour ainsi dire, les gens travaillaient en se mélangeant quand cela devait se faire, ceci, qu’importait sa position, poste, fonction dans l’entreprise).
Bienveillant :
Il reste positif en s’évertuant de nous rappeler qu’il y a des rencontres qui vous font grandir.

Donc oui, malin est ce film !
Kitsch sur les bords, satirique aux premiers abords, en fait, il est dans l’air du temps, mais à sa manière.
Dénonciateur sans être frontal, à la limite du film social et sociétal engagé, voire même politique, film intelligent, utile car beaucoup se reconnaîtront à travers les deux personnages principaux, L’homme debout, il s’agit d’eux dans le film, il s’agit de nous en dehors !

Touchant comme l’instant d’une chanson : « Gracias a la vida » de Mercedes Sosa, ce film sans grande prétention qui pourrait faussement être classé dans la catégorie comédie populaire, est un message à qui voudra entendre que la vie est donnée pour la vivre‎ en s’épanouissant, et non pas pour subir à s’en tuer sous la pression sociale qui place la réussite professionnelle tout en haut de la pyramide. Bonne toile !

 

 

« Il va finir par nous coûter bonbon l’ancêtre »

« On ne boit pas, on distingue, on discerne ! »

« Quand les idées commencent à tourner dans la tête, c’est foutu. Ça tourne, ça tourne, ça tourne. »

 

 

 


 

@cineprochereviews