Barbie, ++++-

•Sortie France le : 9 juillet 2023
•Synopsis et bande-annonce : barbie-vostfr (via Warner Bros France/YouTube)
•Chronique :

 

 

Une jolie histoire — Une intelligente remise en cause — Film très à charge et absolument pas contre les hommes …

Barbie, le film ? C’est l’Amérique et la condition féminine que le patriarcat a jusqu’ici bien contrôlé !

Pour vous faire rapidement une idée ou vous guider sur Barbie,‎ ‎en fait, l’intro donne le ton du fond du film et les chansons sont très importantes. Toute sa magie réside dans un total et strict respect de la fantaisie qui se trouve ou se trouvait dans notre imaginaire.
Oui, car même en tant qu’un garçon hors communauté Lgbtqia+, petit, il m’est arrivé de jouer avec la poupée de ma tante et avec le recul, me rappelle lui avoir fait – à la poupée – prendre une douche qui n’existait pas, la nourrir, la faire parler ou se battre contre des adversaires qui n’existaient pas, imaginer des situations, en prendre soin, anyway… jouer comme je le faisais avec des voitures majorettes, des billes, des cailloux, des lames à rasoir, la poupée était pour moi un jouet comme un autre. Il l’a demeuré jusqu’à ce quelqu’un m’a fait avoir un autre regard dessus, et le problème vient de là, comme notre regard sur le corps féminin ou la place de la femme, l’intervention négative des autres.

« Danger, si les femmes prennent le pouvoir »
Barbie est cool, tout le monde l’aime, elle a zéro défaut, elle est tout, tout le monde, et tout le monde existe parce qu’elle existe. Tout le monde est Barbie, tout le monde est Ken. S’y perd t-on dans cette imbrication ? Non, jamais !
Comme l’IA et le danger qu’elle développe une conscience un jour ou comme Frankenstein, Barbie nous présente la même situation issue de la routine (autre critique, la routine du quotidien qui nous endort).
Elle prend conscience d’une chose et constate que ‎oui, il y a eu bug quelque part, elle échappe à son créateur pour tenter de sortir de sa condition, et par la même, influencer autrement le monde que de la manière calculée pour ce faire par ces hommes en costume cravate, qui ne voient les choses qu’à travers le prisme de tableau Excel.

Le film, sur le plan sociétal :
– La libération de la femme qui est présentée dans une scène très…Barbie versus des événements récents aux États-Unis d’Amérique qui symbolisent un sérieux revirement de la condition féminine sont à ne pas manquer. ‎
Barbie parle de toutes les femmes avec des monologues sur cet item qui sont on ne peut plus explicites.
En fait la vraie star dans ce film est Ruth Handler, celle qui a pensé la poupée. Ses motivations, bien qu’expliquant beaucoup de choses et provoquent un tout autre regard sur cette poupée, plutôt penser que Greta Gerwig nous livre un objet commercial pour nous rabibocher avec Barbie, ce question de relancer les ventes auprès la génération 2.0 tiktoké à l’impalpable numérique, je préfère me dire qu’elle effectue une bonne critique pouvant être salvatrice pour les personnes concernées.
En effet, en ouvrant les yeux aux femmes qui, encore aujourd’hui, sont toujours le parent le plus présent auprès des enfants, celui qui perpétue un mode d’éducation auprès de leurs filles en leur donnant l’impression qu’elles sont faites pour subir une situation qu’elles ont jadis aussi vécu, ainsi qu’auprès de leurs garçons avec cette impression qu’ils étaient, sont plus importants que les filles, Greta Gerwig semble pointer la responsabilité des parents « éducateurs » qui mettent des petits êtres sur Terre, eux qui vont grandir et auront des attitudes envers les autres.

Le film, sur le plan sociétal, suite :
Barbie parle aussi des hommes. Ceux qui doivent à leur tour se libérer des injonctions ; ‎Met la loupe sur les liens hommes-femmes, de la dépendance de la femme que l’homme pense nécessaire ; Évoque le fait qu’ils soient eux aussi victimes du patriarcat à travers certains modèles comportementaux aux moules archaïques qui fait du masculin un être à part entière enfermé‎ dans le dictât de l’apparence et du machisme.
Avec la loupe sur le personnage de Ken, ha Ken ! ce pauvre petit mâle insignifiant dans la conscience collective et au premier abord dans le film, en plus des patrons de Mattel, c’est distribution de grosses gifles lors du décryptage de la masculinité. Une forte impression de satire‎ se ressent, mais objectivement, Greta Gerwig vise dans le mille.
Barbie fustige le patriarcat, c’est du démontage en règle, du dézinguage de fausses idées, et oui, le patriarcat se prend lui aussi une méchante gifle, le pathétisme n’est pas oublié.
Barbie et les normes. Le vrai monde dans lequel les femmes ont de la cellulite, ressentent des choses…ont des compétences autres que d’être belles, jolies, mignonnes, pouponnées, maman, gentilles, agréables à l’œil, un trophée, un fantasme, existent pour tenir la maison, …

Film engagé et histoire repensée :
– Côté comédie et surtout scénario, donc création originale d’une histoire par Greta Gerwig
Barbie permet de donner un sens – non officiel – à l’existence de Ken.
Barbie offre plusieurs points de vue comme lors de ce choc des mondes et générationnel avec la découverte du vrai monde. La charge de l’adolescente dans le film : Aoutch‎ !

Barbie ?
La force du film est d’être une aventure fun, drôle, rythmée, sans prise de tête, et oui je me répète, la gestion du tout, il n’y a rien à en redire.
Le traitement de sujets sociétaux bien sérieux par du très absurde est une réussite.
J’ai trouvé que Greta Gerwig a réussi son coup de faire un film intégrant bien des sujets d’hier toujours actuels. Sa comédie faussement vide de sens qui est riche en références et en existants implique tout le monde, sauf peut-être les personnes qui, avant visionnage – de gré ou de force – ne se seraient pas intéressées au chamboulement en cours et à venir dans le société comme :
– Les changements liés au mouvement MeToo,
– Le recul des droits des femmes avec entre-autres la suppression du droit à l’avortement dans certains pays et la menace de cela arrive dans d’autres.
– Il y a aussi celles portées par le mouvement Lgbtqia+ et l’imposition nécessaire du débat sur le genre.

Barbie ?
Tout est y bien fait, géré de main de maître, l’aspect poupée compris. Ce ressenti est seulement après 20 min de film.
L’appréhension qui m’habitait au début du film a disparu très vite quand j’ai compris qu’il fallait le regarder avec deux niveaux de lecture. Par moment, je ne faisais même pas attention au fait que je regardais Barbie, tant le contenu qui était agréable fut une ‎bonne surprise.
Les partitions sont toutes bien incarnées et jouées, mais celle de Ryan Goslin plus proche du style Justin Bieber en meneur d’un boys band façon *NSYNC est marquante.
Son show durant un opéra à la Luc Plamondon* ou qui ressemble à une représentation dans un théâtre de la Ve avenue de New York est une chose, celui de la révolution des Ken, quelle scène, le délire !

Oui, bonne surprise tant le récit – avec un sous texte à peine voilé – comporte de l’intelligence.
La forme, les interprétations, il n’y a rien de gnangnan, de barbant, de redondant, de too much…même le rose ne l’est pas.
Le réticent que j’étais fut conquis par ce film pour toutes et tous, un film qui n’exclut personne…sauf les cons, machistes, ou encore celles et ceux qui ont un balai dans le cul…oups pardon, les pas très ouvert d’esprit et critiques qui tirent à boulets rouges dessus sans avoir vu le film. Bonne toile !‎

 

 

« Une Barbie stéréotypée est vouée à rendre les autres parfaites »

« Les idées sont éternelles, pas les humains »

 

 

  •  *Célèbre parolier canadien d’opéra rock (Starmania) et de comédies musicales.

 

 


 

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