Le procès de Viviane Amsalem, +++++ ♥

 

Une raison non valable – Un conflit qui s’éternise comme un air de déjà vu – Une situation grave, cruelle et comique à la fois.

Comment réussir un film avec un thème et qu’avec des plans séquences ? Ce film à La réponse.

À voir pour une comédienne qui porte incroyablement haut et fort le film ainsi que pour les  interrogatoires inoubliables de témoins, surtout celui de la sœur.

Le film dure 2 heures et on ne dirait pas. Si on m’avait un jour dit que : « tu seras stupéfait par un film où il n’y pas d’action, mais un peu de tension ; Par un film comportant très peu de plans caméra ; Par un film où une femme lutte pour sa liberté mais devant un tribunal où elle n’a guère de chance de gagner ; Par un film qui te captivera par son singularime, son atypisme et sa force malgré son dépuillement. »
J’aurais certainement répondu : « que sur les 863 vus au ciné depuis 2009 et ceux qui passaient à la télé, je pense que cela a déjà dû être fait.«  Et bien je me serais bien planté !
Car non, ce qui se passe à l’écran est tellement effroyable, improbable qu’il fût difficile pour moi d’y croire. Autant la force est simple (une petite salle, que dis-je, un bureau pour juger l’affaire), autant le sujet, donc le fond, est fort car sidérant.

On assiste à une situation pouvant mener à la folie, n’ayons pas peur des mots. Il faut être fort mentalement et sacrément le vouloir de divorcer en Israël. À travers ce film, c’est une dénonciation manifeste du sort des femmes aspirant à la liberté qui nous est relaté. De part la mise en scène, on nous prend à témoin : « Regardez, apprenez. »
On comprend le pouvoir de l’homme qui pourrait s’apparenter à une punition envers celle qui l’aurait humilié en s’affranchissant de lui.
Qu’est-ce une personne privée de liberté, ou de son nom ? Une personne en souffrance et dépendante. Cela ne s’apparenterait-il pas à de la perversion ?

Je ne juge pas, car hormis être un homme choqué par une telle situation, je ne me permettrais de jouer les interventionnistes comme le font bien trop des européens qui rabaissent trop vite l’autre d’une tout autre culture, ce souvent, bien trop souvent, en voulant faire la leçon de morale, en pratiquant de l’ingérence, planquée dans le confort de son appartement ici.

Ma curiosité m’a conduit à ce film, et je l’en remercie. J’ai appris et je n’oublie pas que le savoir est une arme, comme la parole.

Allez voir ce film, allez, allez, allez le voir ! Allez voir ce huis clos qui va élargir vos connaissances des us et coutumes d’un pays, vous fera prendre conscience que quelque soit le pays, la région, le continent, il y a toujours un endroit sur cette terre où une femme n’est pas et ne sera certainement jamais l’égale d’un homme. Là où pour certaines le divorce passe tranquille  – dès lors que tout le monde se met d’accord – , ici le divorce est un combat, ailleurs, parfois juste effleurer l’idée, c’est la mort. Triste et amère constat ! Nous sommes au 21è siècle !

 


 

@cineprochereviews