Alice et le maire, ++++

•Sortie France le : 2 octobre 2019 __ Vu le : 3 octobre 2019
•Synopsis et bande-annonce : aliceetlemaire (via Bac Films/YouTube)

Chronique :

 

Film pas fait pour se prendre la tête — Film qui vous fait découvrir les lieux : la Mairie et la ville de Lyon — Film qui ne vous fera pas rire des‎ aberrations administratives françaises, mais alors pas du tout, du tout, du tout, du tout _

Comment se passe la vie d’une mairie dans une grande ville de France et la gestion non pas par, mais de son Maire ? Allez savoir si tout est abordé dans ce film, mais il est assez riche côté contenu.

Des idées, il faut des idées !
Un qui semble s’emmerder ferme et une qui débarque dans un milieu auquel‎ elle n’est pas préparée, ‎Alice et le maire c’est un peu : vis ma vie ‎de Maire. Sans vraiment le chercher, il se peut que vous y détectiez une légère caricature et un certain cynisme, notamment quand il dépeint celles et ceux qui ont le spleen, car oui, Alice et le maire ‎évoque aussi le spleen et le doute qui envahit certains et certaines qui bossent dans la vie politique.
Vous allez aimer voir beaucoup de choses incongrues et aussi voir que dans tout ce fast, Maire est un métier qui laisse peu de place à la vie, à sa vie, car la vie politique et les urgences qui sont des urgences d’urgences semble être un engagement à plein temps.

Film qui peut-être confirmera, pour celles et ceux qui en doutaient, de la façon dont cela se passe dans un tel lieu, il critique les nouveaux électeurs et met bien en lumière LA COHORTE‎, ce groupe de ‎beaucoup de personnes souvent opportunistes, bien dans leur petit monde, qui sentent les choses, surtout quand il s’agit de porter leur poulain au plus haut dans l’espoir du Saint Graal, celui qu’il soit un jour LE candidat à L’Élection : la Présidentielle bien-sûr. Critique !? Probablement encore une !
Alice et le maire montre bien des choses et en explique d’autres. Il surprend ou affirme.
Dedans, Fabrice Luchini est très à l’aise dans le rôle du maire usé très humaniste, donc ‎il « ne s’inspire pas » de Gérard Collomb, l’emblématique maire de Lyon. Au sens large, ce film parle de l’homme politique de gauche et de la Gauche, de celles et ceux qui se sentent de gauche et les paumé.e.s de l’idéologie de gauche.
Hormis la bonne présence de Fabrice Luchini, ce film donne la part belle à ses personnages féminins qui sont très variés et tous très intéressants…plus que les masculins présentés comme des brancs.
Côté rythme, ‎à l’image d’un entretien avec un face-à-face rythmé par des échanges verbaux pas dégueu et pas du tout redondants, ce film qui n’est pas une énième comédie française nian-nian, est une film dramatique léger qui captive, faire parfois rire, désole, mais à aucun moment il ennuie et c’est très fort car au premier abord, c’est de la banalité qui s’en dégage.

L’exercice politique et le monde politique. Pas la peine de dire qu’il faut éviter de s’y perdre, se fourvoyer, surtout quand vos compétences et votre rayonnement vous attirent les foudres de personnes en place depuis longtemps. Oui, dans ce genre de lieux, la jalousie est de mise.
« Bipolaire » ou binaire, évoquant des états de faits et souvent critique un milieu,‎ de ce beau et doux film qui parle d’un univers dont « l’écosystème » n’est pas destiné au premier venu, je retiens la scène de la préparation du grand discours qui pour moi est la meilleure…les propos surtout. Bonne toile !

 

« La politique c’est comme la musique et la peinture, c’est toute la vie ou rien »

 

 


 

@cineprochereviews