Athéna, +++++ ♥

•Sortie France le : 2 septembre 2022 __ Vu le : 24 septembre 2022
•Synopsis et bande-annonce : athena (via Netflix France/YouTube)
•Chronique :

 

Une banlieue de France — Une énième bavure ? — Une marmite qui déborde directe …

Le plan-séquence tu aimes, des plans-séquences tu auras !

Athéna ou quand l’esthétique ne nuit pas au message de fond mais mieux, quand elle n’est pas là pour palier à la pauvreté d’un contenu global.

Saisissant, absorbant, intense, Athéna, si vous n’avez pas vu le récent Les Misérables de Ladj Ly et que vous ne connaissez pas la vie de jeunes dans certaines cités de nos banlieues, donc ici en France, vous pourriez être un peu perdus. Par contre, lorsque vous savez de quoi il en retourne, les références dans ce film, vous trouverez qu’elles sont d’une irréprochable justesse.

La banlieue des voyous qui n’ont pas été « karchérisés », non, plutôt celle des jeunes qui se rebellent contre des injustices, qui sont en « Guerre » contre elles. Ils ne sont pas des… « sauvageons » , et ce film Athéna qui humanise des méprisé.e.s dans les deux camps tente de faire comprendre, de montrer qu’il n’y a pas de fumée sans feu, que l’on créé nos démons, qu’à force de ne nourrir que la colère, à un moment, il ne faut pas s’étonner que cela craque, ne pas s’étonner que des illuminé.e.s enveniment la situation en ravivant des braises toujours bien fumantes.‎

Athéna.‎ De son début à sa fin, on n’en sort pas !
Ses plans de caméra, sa musique d’ambiance, ses intrigues avec leurs tenants et aboutissants qui interpellent, son ambiance globale, mais surtout les enchaînements de folies des scènes, j’ai un conseil : Mettez une petite lumière, calez-vous bien dans un fauteuil et non pas regardez, mais observez !
Ce film est comme une vague qui se transforme en tsunami puis en baïnes. Il est quasi impossible d’en sortir‎, de ne pas être en souffrance, de ne pas avoir peur pour les personnages qui sont en danger, dont ceux d’une fratrie dont chacun son intérêt. Ladite fratrie est prise dans une tragédie, un tourbillon, un cyclône qui emporte tout sur son passage, il y aussi et surtout leur… mère.

Athéna, ce sont des jeunes avec leur colère intérieure entraînés par un tout aussi jeune chef de guerre qui sait s’y prendre, et pour illustrer le propos, il y a cette impressionnante scène d’une personne qui arrive quelque part, tous qui se lèvent, c’est puissant visuellement, tout autant que le discours qui s’en suit.
Athena, c’est une cité prise en otage, une vérité qui à un certain stade importe peu – celui où l’on considère que l’on a plus rien à perdre -, il y aussi l’incarnation du fameux « Avoir le cul entre deux chaises. »

Athéna. Une cité* qui porte le nom de la Déesse de la guerre ; L’Intégration-L’Assimilation-Le Rejet sociétal ; Des symboles ; Les rôles des médias ; L’ampleur que peut prendre la diffusion d’une vidéo sur les réseaux dits sociaux etc…
‎Parfois présenté tel un duel de gladiateurs, ce western dramatique urbain‎ serait-elle une œuvre comme une alerte à faire attention à la manipulation‎, surtout à celle des médias ? Est-elle une œuvre sentinelle pour amener les dégourdi.e.s à ne pas cesser de se poser la question : « À qui profite le crime !? »

Athéna, ce sont moultes dénonciations, mais aussi un peu l’incarnation du fameux : « Qui sème le vent récolte la tempête. »
Il l’est et le démontre avec un sacré style maîtrisé de bout en bout, un style fait d’efficaces plans-séquences de folie et de clins-d’œil pour nous conter une histoire familiale tragique, une tragédie comme l’incarnation d’un drame sociétal dont le contenu parlera à certain.e.s, un contenu fait de dénonciations et de mises en garde à l’image de la scène de clôture. Bonne visio !

 

 

  • *Tourné dans la cité du parc aux Lièvres (91)
  • p.s :  Le réseau, les liens, des valeurs sûres. Dans Athéna, il y a un acteur secondaire qui était au premier plan dans Les Misérables. Rien d’autres à dire que :  – « Il est bon dans les rôles de gars inquiétants. » –

 

 


 

@cineprochereviews