Notre-Dame brûle, +++++ ♥♥

•Sortie France le : 16 mars 2022 __ Vu le : 17 mars 2022
•Synopsis et bande-annonce : notredamebrule (via Pathé/YouTube)
•Chronique :

 

Des images et surtout UN montage — Découverte de personnes, de métiers et des recoins d’un lieu — ‎Amertume et désolation versus admiration et fierté …

15-16 avril 2019, Notre-Dame de Paris brûlait, Paris a chanté, prié et filmé, le monde entier l’a soutenue, l’Union fut, Elle a été sauvée !‎ Y a t-il eu de la grosse négligence et un miracle ? Jean-Jacques Annaud nous montre beaucoup de choses, nous laisse supposer que peut-être ci, peut-être ça, quoi qu’il en soit, l’ensemble de ce qu’il nous montre est intéressant, très intéressant !

Images impressionnantes, contenu accrocheur, tout est fait pour nous faire vivre la catastrophe et cela fonctionne, car‎ on rentre dans ce film pour ne quasiment jamais en sortir tant ce que l’on voit est aussi édifiant que captivant. Les situations dramatiques quand elles ne sont pas stupides ou ne sont pas des hérésies sont désolantes, oui, Notre-Dame Brûle ce sont des situations qui engendrent beaucoup de stupéfaction et de la désolation.

Organisation avec un mode‎ à ne pas employer !
Pour réaliser son film, étant donné que le réalisateur s’est appuyé sur les comptes-rendus de rapports en lien avec l’incident, ainsi que les témoignages des personnes qui y sont intervenues ou ont été juste acteurs directes et témoins de la catastrophe, devant ce film hybride – à l’ambiance mi-docu mi-fiction – je vous préviens que vous risquez de rager de voir des choses qui sont des situations bêtes parfois stupéfiantes, vous risquez même d’en avoir honte, ‎car c’est en France et surtout à Paris que cela s’est produit, à Paris la grande capitale culturelle, une grande métropole historique apparemment pas fichue de faciliter la circulation des services d’urgences.‎ Mais, dans un même temps, vous risquez d’être pris d’un sentiment de fierté à l’endroit des forces de pompiers.

Polémique.
Un si Grand lieu pour si peu de rigueur dans l’organisation et la formation du corps de métiers secondaires au sein de ce patrimoine culturel mondial qu’est Notre-Dame de Paris, avec la mise en avant de l’embauche des travailleurs étrangers qui représentent certainement de la main d’œuvre bon marché, il est effectué une dénonciation assez cinglante et ce n’est pas la seule. Sans être frontales, les‎ attaques sont des missives à l’encontre de Paris, ville dont on nous fait découvrir la complexité côté mobilité quand il s’agit d’intervenir dans ce type de situations qui sont des urgences.

Gros point fort de ce film : Le montage. Il rend curieux, et fait suffoquer !
Il rend curieux. Il y a des propositions informelles quant à la cause de l’incident. Nous sommes libres de les interpréter comme bon nous semble.
Il fait suffoquer. Les plans qui magnifient le lieu ainsi que ceux qui nous préparent à la catastrophe sont prenantes et stridentes.
Tout ici montre des défaillances et des déconvenues qui si mieux gérées, peut-être que cela aurait été différent, mais le film ‎ne s’arrête pas à ça !‎
‎La hiérarchie, les dualités surtout côté méthodologies, les processus, on nous fait découvrir les coulisses.
‎L’apathie, la molle réactivité des forces d’intervention et le désabusement de Hauts Placés qui peut provoquer de l’étonnement en nous…on voit les choses, ces fameux éléments qui font changer la percep‎tion sur un fait.

Oui. Le contenu, le montage dans son ensemble mais surtout celle de la course contre la montre, ses mises en lumière comme la difficulté en tout d’être pompier…à Paris surtout pour celles et ceux qui interviennent sur les monuments historiques, la singularité de la forme du film dont la prise de vue donne l’impression de regarder un docu-fiction hyperréaliste font de Notre-Dame Brûle un moment pas facile à vivre, cela tout confortable que puisse être le siège sur lequel nous sommes assis. ‎Devant la présentation de la libre interprétation des faits sur cette catastrophe, c’est la désolation qui m’a envahi.
Notre-Dame Brûle, un film pas comme les autres qui fait mal au ventre, noue la gorge, met les larmes aux yeux, une œuvre à voir au cinéma pour un ensemble de raison qui justifiera ma préconisation.

‎Comme pour le Titanic, on sait ce qui va arriver et pourtant, dès le début du film, malgré toutes les belles images et jolie musique qui participent à présenter la Belle avant sa défiguration, ainsi que l’effervescence de Paris avec ses touristes, on ne peut s’empêcher d’être sous pression, sous tension avant de rentrer dans le vif du sujet.
Grand film, grand moment, grosse émotion ! Pour moi, Notre-Dame Brûle est un vibrant hommage au récit absorbant qui dans sa globalité est instructif. Le présent récit comporte des propos forts à entendre et les aspects techniques sont accessibles au tout venant. Il est délicat, le genre qui génère diverses sensations allant du très désolant au très touchant et admiratif, en n’oubliant pas le douloureux, mais je suis persuadé que c’est l’empathie et la fierté qui vous gagneront devant ce captivant film. Bonne toile !

 

  • p.s :  Ce film donne l’impression de reprendre les codes de l’héroïsme et du patriotisme des film US mais à bon escient. Je m’avance même à dire qu’une prod américaine n’aurait pas pu faire mieux, et pas la peine qu’elle pense à en faire un remake, car pas besoin.
    À voir au cinéma question de bien vivre ce film qui est comme une expérience cinématographique.

 

 


 

@cineprochereviews