Sick of myself, ++++-

•Sortie France le : 31 mai 2023
•Synopsis et bande-annonce : sickofmylself-vostfr (via Tandem/YouTube)
•Chronique :

 

 

Une belle définition de l’Égocentrisme, mais aussi de la guerre d’ego — Un bel et efficace exemple de cas pathologique — Un sacré cas de figure

Égocentrisme versus narcissisme, normal people versus sick people, ce film qui est d’un grand cynisme, reflète bien ce qu’est devenue une partie de notre société contemporaine. Devant lui, il se peut que vous identifiez des cas de figure qui vous feront réagir – d’une manière ou d’une autre – et parfois la désolation risque de vous envahir, si si !

Signe est jeune et n’est plus vraiment jolie. Elle a donnée de sa personne pour devenir non pas qui elle veut être, mais une personne à qui les autres porteront de l’attention, et elle n’y est pas allée de main morte.
Mais voilà, une expression devenue une référence le dit : « No pain No gain »‎ et comme pour Signe seul le résultat compte, c’est no limit, ‎surtout quand cette petite impression énervante et rabaissante : « Je suis comme invisible » devient une sensation irritante, le « no pain » , houla !

Attirer l’attention, mais en mode hardcore, Sick Of Myself, il faut parfois s’accrocher.
‎On suffoque parfois tant l’ambiance du film est oppressante et énervante dans ce monde de l’entre-soi où la radicalité de ne pas être intéressant.e se matérialise en un tour de cou. (- Scène lors d’un repas, c’est cinglant ! -)
Ce film effectue une radioscopie d’une partie de celles et ceux qui ont besoin de l’attention des autres pour avoir l’impression de ne pas être rien. Mais au 21ème, époque des réseaux dits sociaux, ces personnes sont d’autres êtres.
Sick Of Myself,‎ si ce type de personnes vous agacent, vous révulsent, ne regardez surtout pas ce film, car les portraits sont excellents, tous le sont.

« I’m Famous » …and I like that, un comme : « J’ai la lumière sur moi, c’est l’essentiel ! »
Regarder cette lutte ou compétition narcissique afin d’attirer les projecteurs sur soi en toute circonstance est je l’avoue malaisant.
La surenchère à la maladie, attitude aussi dégueulasse que celle des personnes qui osent mettre en compétition la Shoah et la Traite négrière, est d’une perversité absolue, c’est révulsant !
Mais, en disant que le film parvient à provoquer, voire à susciter un sentiment de rejet envers l’attitude de son personnage principal et donc pour tout le contexte qui l’amène à agir de la sorte, en disant cela, ne suis-je pas en train d’affirmer que le film est une réussite ? Je crains que oui ! Merde alors !
Ce film qui est dénonciateur, est provocateur, avec tout en lui qui me fait dire : « Comment se fait-il qu’il n’ait pas gagné la Palme d’or 2022 ? » , dans la salle, j’ai eu beaucoup de mal à ne pas craquer de colère !
‎Pour cause ! Bien que parfois enfantin, les partitions dans ce film sont jouées à la perfection, et désolé, mais le comportement obsessionnel du personnage principal pour être le centre du monde et qui ici relève d’une pathologie ou de la psychiatrie ne provoque aucune sympathie ou/et encore moins de l’apitoiement pour elle. Mon sentiment et mes envies envers elle, ainsi qu’à l’encontre de son compagnon… et aussi à l’encontre de biens d’autres personnages sont… Rhaaaaaaa !

Film qui fait comprendre que dans ce type de cas – qu’il faut parvenir à reconnaître – il suffit d’un presque rien pour éviter une telle catastrophe, mais encore faut-il que le mal ne soit pas trop profond, très « What the fuck !? », Sick Of Myself est spécial !
À la fois inquiétant, attractif car rend curieux, il est aussi voyeuriste, irritant, génial et absurde.
Entre l’envie qu’il suscite de détester les personnages pour leur attitude et le fait de se dire qu’il s’agit d’un bon film de cinéma – pas d’effet whouaww non plus – dont le sujet n’est pas fictif, c’est vraiment compliqué de rester sur ce qui agace dans son contenu.
Car au final, tout est très bien et l’envie de savoir comment toute cette histoire va se terminer est je l’avoue dominante, en fait, je trépignais d’impatience de le savoir et surtout le voir.
« Mais ! Hé ho !? » , voilà ma réaction quand fut venu le finish. (- Mystère, mystère -)

Intelligent ou burlesque. C’est assez compliqué à déterminer pour ce qui est du style ;
Satirique. C’est facile à percevoir ;
Sick Of Myself, nous sommes en présence d’un mélange des genres qui oui, fait que ce film est limite du grand art, du vrai septième art, et comme avec l’Art c’est ainsi : on aime ou on n’aime pas, à chacun son jugement !
« Putain de société moderne, » cela aurait pu être le pitch de ce film qui décode avec brio le comportement humain d’une partie de notre société actuelle. Voilà voilà. ! Bonne toile !

 

 


 

@cineprochereviews