Marinette, +++++ ♥

•Sortie France le : 7 juin 2023
•Synopsis et bande-annonce : marinette (via The Jokers/YouTube)
•Chronique :

 

– Film inspiré de l’autobiographie de Marinette Pichon « Ne jamais rien lâcher » , 2018 (Pas lu) –

 

Une destinée — Force de caractère, force de conviction — Un sous-titre qui aurait pu être : « Tout une vie de combat. »

Ce biopic, dès son lancement, c’est plaisir !
Est-ce pour la bouille de la jeune actrice, la complicité mère-fille, l’attitude d’un entraîneur, donc pour le positif qu’il semble dégager d’entrée, ce malgré le fait de savoir qu’il n’est point question d’un feel-good movie et encore moins d’une comédie ? Non ! Me concernant dès ses premiers instants, je me senti en phase avec lui et les raisons sont inexplicables.

Marinette c’est la dynamique d’un récit qui s’apprécie. Sans chichis, fluide, allez j’ose : il va… « Droit au but » , et cela parfois avec une brutalité non contenue.
Les événements qui ont fait évoluer Maninouche vers la championne Marinette Pichon, ce fut passionnant à regarder malgré certains passages qui se relativisent en se disant que nous, nous les regardons, mais elle, elle les a vécus.

« Ce que tu manges, qui tu te tapes, tout le monde s’en fout ici, du moment que tu marques des buts » (- Ha l’Amérique ! Ce choc des cultures -)
Au-delà de la personne de Marinette Pichon, ce film est aussi à sa manière engagé sur des sujets de société qui peinent à être solutionnés.

Car biopic à la fois film dramatique et parfois feel-good movie, il présente le football comme beaucoup l’aiment : de la passion et des gens à l’attitude exemplaire, comme un entraîneur et son pendant féminin*.
Ce portrait de l’une des ‎pionnières du sport féminin français, une avant-gardiste, au même titre de Jeannie Longo, Surya Bonaly, Sarah Ourahmoune et autres sportives qui pourraient être prises pour exemple auprès de la jeune génération mais n’ont pas la reconnaissance nationale méritée (et je n’ose pas penser que cela soit motivé par la condition féminine de ces excellentes sportives plus axées sur la performance sportive que sur le marketing… à tort peut-être ?) est l’occasion :
– de montrer le retard qu’il y avait et de faire un état des lieux – car il y a eu des avancées quand même – avec les réalités d’aujourd’hui dans le sport féminin,
– de mettre en lumière le sujet de la différence de traitement et de considération entre le sport en France et celui aux États-Unis d’Amérique (les States), un pays où tout est différent, un pays dont le Président peut appeler une joueuse étrangère de soccer pour la féliciter, la classe !
– d’évoquer la violence contre les femmes, les violences de tous types au sein d’un foyer, la violence psychologique perpétrée par un ascendant ou un compagnon, une compagne, le sexisme.
Mais dans toute cette gravité il y a du positif, de l’inspirant.

Un film aussi sur la passion, ici celle du football, Marinette, il faut lui reconnaître une grande habileté côté réalisation. Il ne s’agit pas de celle de nous faire vivre les matchs, mais de bien présenter le football amateur et le football national.
En effet, plutôt que de les opposer, le football amateur et le grand travail qui y est pratiqué sont valorisés, l’envie de gagner et la compétition dans l’équipe nationale féminine sont bien mises en avant, comme pour faire passer le message que le sport de haut niveau, joué par les femmes, doit se respecter tout autant que celui joué par les hommes, qu’elles ne font pas mumuse, ne jouent pas à la baballe pour sortir de leur condition imposée par des injonctions (patriarcales, machistes).‎

Dynamique, concis, va à l’essentiel, des messages, des belles images comme celle d’une sororité qui s’organise afin d’accompagner l’une des leurs dans un lieu où elle puisse se sentir en sécurité, un casting au top (à commencer par le rôle principal joué par Garance Marillier qui m’avait impressionné dans Grave) et en agrément, vous aurez droit à une très plaisante bande sonore, tout ceci fait presque regretter que le film soit si court.

Durant et en fin de film, un grand constat s’effectue.
Marinette n’est pas un film sur le football, mais un film la vie d’une sportive, d’une combattante, d’une madame punchline, d’une femme, une personne passionnée, passionnante et engagée que je me permets de caractériser comme un modèle. Bonne toile !

 

 

  • p.s :  Étrange. Tout le long du film une question me taraudait : Sa force de frappe, était-elle due à l’atmosphère toxique à la maison ?
  • *NB :  Ne voulant pas employer d’anglicisme, « pendant féminin » m’a paru plus simple d’usage que « entraîneuse, » dont une certaine connotation est souvent ce qui vient en premier à l’esprit de certaines personnes. Mais au final, Coach, est quand plus pratique et surtout éloquent.

 

 


 

@cineprochereviews