Sages-femmes, +++++ ♥♥

•Sortie France le : 6 septembre 2023
•Synopsis et bande-annonce : sagesfemmes-film (via Geko Films/YouTube)
•Chronique :

 

Sous tension à tous les niveaux Enfin on voit des vrais bébés chauds et fripés quand il y a des accouchements dans un film Des instants très saisissants à des degrés bien différents

Un service hospitalier, des règles très basiques comme dans tous les métiers pour ne pas dire comme dans toutes les entreprises,‎ heu, dès la première scène, si comme moi vous aurez l’impression de regarder un excellent documentaire et non une fiction, ce sera normal.
Avec ses instants réalistes intégrés au fictif, le résultat est un film fort au mélange des genres géré de main de maître !

L’état des lieux d’un service public hospitalier‎ toujours sur le qui-vive, tantôt psychologues voire parfois très fins psychologues, infirmières, formatrices, marathoniennes, assistantes, accompagnatrices, diplomates, « Être là dans les bons moments » , « Être capable d’encaisser (du fait qu’elle ne pourra sauver tout le monde) » , « Doit dépasser sa peur de se tromper » (- surtout quand elle débute -), humaines qui malgré leur dévotion doivent être réalistes et dire stop quand il le faut, car pas formées pour ça, pas formées à la violence du sacrifice imposé et malgré le fait de donner de soi encore et encore en espérant un changement, un retour aux valeurs des codes moraux du métier, oui, quand vient le moment où le point de rupture qui est la perte d’humanisme se vit au point à s’en sentir coupable, à cet instant, pour rester en vie pour elle et leur famille, la force, le courage et la lucidité de dire à contrecœur : « J’arrête ! » , n’est pas fuir.
Non ! Se sacrifier n’est pas la raison de leur engagement, et dire j’arrête, ce n’est pas abandonner les autres !
J’ai compris cela devant le film et pour moi,  Sages-femmes, quelle reconnaissance, quel bel hommage à ce corps de métier !

Sages-femmes‎ fait vivre sous différentes formes les accouchements, fait comprendre les problèmes de nos hôpitaux. Le parti‎ pris engagé du film s’entend, se voit, mais n’est à aucun, et je dis bien, n’est à aucun moment redondant !
Sa réalisatrice nous fait suivre deux personnages diamétralement opposés pour nous offrir deux portraits avec leur transformation très rapide dès leur arrivée dans leur service.
Film coup de poing, « l’aventure » de ces deux nouvelles jeunes Sages-femmes – qui seront assez bien entourées – dans un service en surchauffe, rend hommage à un métier mal mené, comme celui de professeurs.
Oui, même combat. Deux milieux professionnels essentiels, indispensables pour ne pas dire vitaux au pays – le milieu hospitalier et l’Éducation nationale, j’évite d’évoquer la Justice – mais soumis à la politique de rendement. Toutes les personnes dans ce film, que ce soit les actrices, acteurs comme les vraies patientes accompagnées ou pas, elles incarnent des vérités.
En effet, j’ai trouvé que le casting était au top, le jeu des actrices et des acteurs au plus naturel, toutefois, les personnages Bénédicte et Charlotte (interprétés par Myriem Akheddiou et Lucie Mancipoz) sont ceux qui m’ont les plus marqué.

« 4 patients par sages-femmes au lieu de 1, c’est devenu la normalité ! »
Ce propos tiré d’une scène très captivante après un dur événement, n’est qu’un extrait parmi tant d’autres dans le genre. Les propos que j’évoque nous exposent de façon très concise, ce qui est une partie des problèmes dans nos hôpitaux.
Crédibilité de la première à la dernière seconde, on ne sent jamais qu’il y a du placement côté dénonciations, elles sont toutes à leur place. Elles s’entendent au cours d’échanges, lors d’une action, cela tombe comme un couperet, on se les prend en pleine face et c’est efficace !
Comme un piqûre de rappel – à l’image de la scène de fin qui n’est pas un événement très lointain – ça se met à cogiter dans la tête, dans la mienne ce fut le cas.

Un lancement dans le bain assez brutal, le film se lance, on est dedans, les choses nous sont montrées, dites, et âmes sensibles, il faudra parfois s’accrocher devant cette course contre la montre permanente. (- Oui, il y a de l’intensité dans le film -)
Le manque d’effectif, les problèmes matériels qui accentuent une situation déjà critique, réussites, échecs, bonheur, drame, les cas de figures sont nombreux, j’ai eu la boule au ventre tout du long, été en apnée, eu la gorge serrée, les yeux très mouillés. (comme devant Sage-homme)
‎Film à ne pas manquer ! J’en fais un de mes favoris pour les Césars.‎
Sages-femmes, en un mot : INTENSE !
Bonne toile !

 

 

  • p.s :  L’expression « Laisse tomber » revient souvent. Elle est très circonstanciellement employée, et témoigne de la tension qui règne dans un service en…tension, un fait que nous ressentons, tant que l’œuvre de Léa Fehner absorbe notre attention. La volonté d’immersion pour mieux comprendre la vie dans et de ce service se ressent.

 

 


 

@cineprochereviews

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