Acide, ++++

•Sortie France le : 20 septembre 2023
•Synopsis et bande-annonce : acide (via Pathé/YouTube)
•Chronique :

 

 

Un peu du film La Route Beaucoup de la thématique de l’éco-anxiété Montre bien l’Homme face à ce qu’il provoque …

Film social, sociétal, engagé, sur l’écologie et les rapports humains, c’est un peu comme s’il confrontait ‎l’homme et sa furie intérieure à celle des éléments…un combat qui est sans doute perdu d’avance bien sûr !
Du sacrificiel, de l’héroïsme, des dénonciations, des petites piqûres de rappel qui seront prises en compte ou pas : Acide !

Acide réunit un peu des événements sociétaux et les mutations écologiques de cette dernière décennie.
Il fait la part belle à l’intelligence de la faune que les humains ne savent plus écouter quand un danger approche.
Le thriller. On peut trouver cela un peu long à venir, mais cette longueur dans la préparation à l’action est je l’admets efficace, car quand ladite action‎ se lance, le film devient prenant, captivant, haletant, il prend très vite aux tripes, son ambiance sonore participe grandement à ces états, car c’est un peu panique à bord. En effet, quand vint l’action, Acide se transforme en un perturbant survival movie avec des êtres bien désemparés face à beaucoup plus fort qu’eux.

Plus poussé en tout que La Nuée (- c’est dire ! -), et bien que l’on frissonne moins devant la perversité de certains actes, Acide, j’ai adoré la présentation explicite de nouvelles critiques sur la société consumériste qui ne résiste pas aux lois de la Nature. Tellement dans le vrai, c’est effectué sans pitié ou plutôt sans prendre de gants.‎

Des décisions circonstancielles à prendre quitte à passer pour quelqu’un de cruel, des situations comme celles dont on entend parler aujourd’hui, cette probable future réalité excellemment bien reproduite (les immigrés climatiques qui prennent la route en quête d’un espace de sécurité), le réalisateur Just Philippot nous met une bonne claque de rappel avec son film. Il fait comprendre qu’un jour ou l’autre, quel que soit l’endroit, nous serons toutes et tous au même niveau, que seul notre humanisme nous sauvera et que l’attitude de rejet sans chercher à comprendre le pourquoi d’une situation, le fait de ne pas écouter celles et ceux qui ont le savoir scientifique, nous amènera un jour à vivre les conditions migratoires que d’autres vivent aujourd’hui.
Implacable, criant de vérité, pas conseillé aux éco-anxieux.es, son film est cruel !‎‎

Bilan.
Peut-être trop axé sur la famille au lieu de la catastrophe écologique, bref, j’ai trouvé que la portée de l’alerte ou de la question écologique, pour ce qui est de mettre dans une situation d’hyperréalisme, ne parvenait à atteindre le niveau de l’excellent Les derniers jours ou encore de Dans la brume.
Elle donne l’impression d’être juste une bonne trouvaille pour conférer une ambiance apocalyptique de cette histoire d’homme s’accrochant à sa principale motivation ou raison de vivre. Là aussi, la quête peut être discutable, tant on a l’impression d’assister à un grand moment d’égoïsme ou de mauvais sens des priorités en tant que parent. À nouveau une belle et efficace critique du genre‎ humain !?
Toutefois, lugubre, son ambiance bien anxiogène est une réussite. Son point fort comme avec La Nuée est son réalisme et surtout l’exploitation de défis que les hommes et femmes d’aujourd’hui ne sont pas en capacité d’affronter.
Le fait qu’avec deux scènes il rappelle aussi les sombres heures de la déportation durant la Seconde Guerre mondiale relatée dans tous les films sur l’Histoire de cette période, il est compliqué de ne pas lui reconnaître de comporter des grandes références, donc une forte implication pédagogique et humaniste.

Acide réapprendra à certain.e.s à nouveau ou à plus souvent regarder le ciel et à écouter, à observer les animaux, gestes qui par moment sont une question de survie.
Acide, les messages sont là, mais tout comme les nombreuses alertes déjà données, ce film sera-t-il lui aussi pris par des esprits curieux ou des sceptiques pour juste ce qu’il est : un efficace thriller qui, oh, exagère trop ?
Question d’éviter une énième désillusion, je ne prendrai pas de pari pour l’objectivité et la prise de conscience de ces derniers. Bonne toile !

 

 

  • p.s :  D‎ommage qu’encore une fois, dans ce type de films, les femmes soient toujours représentées comme celles qui ne tiennent pas sur la longueur.

 

 


 

@cineprochereviews