Le Ravissement, ++++

•Sortie France le : 11 octobre 2023
•Synopsis et bande-annonce : leravissement (via Diaphana Distribution/YouTube)
•Chronique :

 

Les injonctions que l’on prend trop en compte Évoque les femmes et leur corps Compliqué de parler de cas pathologique quand on voit la personne, donc les apparences avec ce qui est en surface, ce qui se passe en l’autre et dont on se préoccupe guère tant qu’elle ne s’exprime pas sur son mal être, ce film traite aussi ce sujet

Elle sait ce qu’elle fait et est consciente d’être portée par quelque chose de plus fort qu’elle. Comportement qui interpelle, le qui elle est, c’est une chose, c’est plutôt ce qu’elle est qu’il est difficile de déterminer.
Jalouse ? Malade ? Le Ravissement*, d’abord il faut mieux bien lire la définition de ce nom masculin. Vraiment !

Imprudent – par les temps qui courent – ou courageux de s’attaquer à ce comportement ici tenu par une femme, Le Ravissement explore et nous expose cela en restant objectif.
La complexité du comportement féminin, quand psychologiquement touchées ou victimes, elles commettent en toute conscience ou inconsciemment des actes graves, Le Ravissement est un singulier portrait de femme, car présenté d’une façon si classique ou naturelle, il fait comprendre que ce qui arrive aux personnages de ce film, se passe dans la vie réelle et que l’on peut en être victime.
Pose la question du qui se cache vraiment en une personne, le récit est troublant au début, se développe en devenant perturbant, et finit en étant saisissant.

Les besoins féminins qu’apparemment, beaucoup d’autres que les concernées, encore aujourd’hui, pensent être communes pour toutes ;
Le bonheur est-il permis à toutes et à tous ? Mais surtout quand on est une jeune femme entourée ne serait-ce que d’une personne heureuse qui coche toutes les cases de l’image de la féminité heureuse et de ce que l’on attend des femmes, est-ce égoïste de ressentir de la jalousie envers les gens heureux et encore plus s’il s’agit d’un ou d’une proche ? ;
Est-ce propre aux femmes de toujours en attendre plus que ce qui est offert par un.e partenaire ? ;
La solitude est-elle une si mauvaise chose pour pousser les gens à mentir question de faire bonne figure ? ;
Récit sans faille qui pour moi ose s’attaquer à des questions dérangeantes, Le Ravissement qui présente des beaux port‎raits de femmes et semble parfois prendre position, propose à voir un visage différent de la femme, présente des métiers utiles à travers ses deux personnages principaux dont la rencontre impromptue va déboucher sur une « drôle » d’aventure, une situation au dérapage trop bien contrôlée par une personne. Il présente aussi le choix des hommes qui s’obligent devant la situation imposée de la paternité avec ce risque qui est d’être plus présent pour l’enfant que pour la mère, il y a le sujet du post-partum, ‎la grande amitié‎,‎ l’anormalité en posant la question du pourquoi nous ne trouvons pas normal ou que les concernées ne trouvent pas normal le droit d’être malheureuse après une rupture ?, ce que l’on veut bien voir versus ce qui est, mais surtout, Le Ravissement ‎présente une tournure des événements avec une fin qui s’attend impatiemment.
En effet, avec les bribes d’indices qui sont données durant le récit – surtout les vocales – et la tension qui est bien au rendez-vous, font que le besoin de découvrir comment tout cela va-t-il se terminer provoque une véritable appréhension en soi.

Balade ou déambulation dans Paris, des âmes perdues comme égarées dans cette gigapole parisienne, fragilité et usure mentale avec plusieurs cas de figure, le compromis, les différentes visions des choses sur un même cas, l’auto-persuation avec les mensonges auxquels on croit trop et qui prennent le pas sur la réalité en enfermant le ou la concernée dans un piège sinon une prison dont les barreaux se multiplient, Le Ravissement ce sont des murs qui s’épaississent, et comme cela serait trop simple si on restait maître des ses mensonges, il faut composer avec une situation qui empire, car d’autres s’immiscent dans une histoire qu’elles pensent être la leur.
À ce stade, moi, j’étais mal à l’aise, la situation de prise en étau était malsaine.

Dualités des sentiments en soi (les personnages), le film parvient à nous mettre dans la même position.
Devant ses situations tantôt délicates, gênantes, mais il y en a des belles aussi, parfois on est pris d’affection, parfois, puis souvent on s’inquiète. C’est très délicat ce que ce film peut provoquer en soi.
Touchant et désarmant, me concernant, la dernière fois qu’un film dramatique faisant un portrait de femme qui partait dans ce qui s’apparentait à un dérapage incontrôlé avec une grande conséquence, c’était un cas d’école qui s’appelait… Chanson douce. Bonne toile !

 

 

  •  *- Action d’enlever, de prendre de force (penser au ravisseur) (cf/ Cnrtl.fr)‎.
    – Enlèvement qu’on fait avec violence (cf/ Wikipédia).
    – Émotion éprouvée par une personne transportée de joie (enchantement) (cf/ Le Robert)
    – Sentiment provoqué par une joie ou une admiration intense (cf/ Linternaute.com)‎‎

 

 

 


 

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