12 jours, +++

 

⌈     Des longs couloirs – Des face-à-face tous intéressants – Des explications sur un univers dont beaucoup de monde se fout jusqu’au jour où ils y sont directement ou seront indirectement confrontés.     ⌋

Comme d’habitude avec les réalisations de Raymond Depardon, la caméra est là, des choses se passent et nous spectateurs, nous devons faire avec. Comme d’habitude, j’ai trouvé et vous trouverez cela très justement fait.

Interné.e.s, Juges des Libertés et des Détentions, avocat.e.s, magistrat.e.s, la radioscopie de l’hospitalisation sous contrainte, la façon dont sont « gérés » certains « rebuts » de notre société est présentée avec des cas très divers et variés.
Les récits à travers lesquels on constate que certain.e.s semblent être lucides de leur situation, et d’autres qui sont malades mentalement, ont en commun – pour la grande majorité – ceci : L’expression de la souffrance et la volonté très forte de sortir de là, de ce lieu qu’ils considèrent, dans la majorité, comme une prison.
Il y en a qui sont conscient.e.s de ce qui leur arrive, d’autres sont ailleurs.
Il y a du touchant, des choses et des propos qui interpellent, des termes pas trop complexes qui permettent que ce qui se dit sur la toile, ne soit pas hors de portée.
Comme moi, peut-être que vous ressentirez le fait que les témoignages sont moins oppressants que les bruits dans les couloirs lorsque la caméra se promène entre les murs de l’établissement.

À la différence des docus Les Habitants et Journal de France, le spectateur ne se sentira pas vraiment pris de compassion ou d’empathie pour les êtres dans celui-ci. C’est peut-être cruel comme ressenti, mais voilà, ce sera un fait. Cela est probablement dû au fait que 12 Jours informe plus qu’il n’interpelle.
Par contre, lesdits spectateurs, sans s’en rendre compte, apprécieront les plans fixes accompagnés d’une jolie petite mélodie de piano, intercalés entre des entretiens, comme pour adoucir ou plutôt pour nous permettre de faire des pauses…nous aussi.
Bon docu !

 

  • p.s :  Les représentants de la justice paraissent eux pas vraiment touchés, ils sont très stoïques. Ce n’est pas une critique, mais un constat.

 

@cineprochereviews