Thelma, ++++

 

⌈     Deux regards bien différents qui se croisent sur un lac gelé, puis dans une belle neige fraîche – Ambiance comme un encéphalogramme plat, c’est très trompeur – Épileptiques, attention par moment.     ⌋

C‘était une belle histoire qui ne deviendra jamais un beau roman, enfin sait-on jamais !

Une situation familiale bien étrange et on sent d’entrée qu’il y a un truc qui cloche, surtout avec cette mère en fauteuil roulant, dont on ne peut pas dire que la sérénité soit ce qui se dégage le plus de son visage.
Il y a une tension perceptible tout du long de ce film, le genre qui ralentit – légèrement – le rythme cardiaque, car on sait que quelque chose va se passer, et on est aux aguets.

« Ce n’est pas si grave tant que tu te contrôles. »

Est-ce une malédiction pour une fille de famille catho ou une punition qui envahit une personne n’acceptant pas les choses comme elles viennent à elle ?
Ressentir des choses fortes n’est pas de tout repos pour Thelma. Elle est sympa et flippante à la fois la petite, mais surtout, elle ne donne pas envie d’être son centre d’intérêt, même positivement. Bien heureusement – pas pour tous – elle fera briller son intelligence pour prendre trois décisions afin de profiter de sa vie. Pas de spoil, donc vous les découvrirez par vous-même !

Ce film explore le fameux thème des crises psychogènes dont les manifestations ressemblent à celles des crises épileptiques (donc à ne pas confondre). Elles sont le témoignage des attaques du corps qui lutte car nous le maltraitons. Le cerveau contre l’organisme car nous nous obligeons, dans notre tête, à ne pas être ou à ne pas faire ce que nous désirons au plus profond de nous-même, faisant que le corps qui encaisse tous ces non-choix et non-actes, nous le fait payer…parfois très cher.
Thelma,  c’est aussi une scène de plaisir ou plutôt de la découverte du plaisir, du fruit défendu, une scène très sensuelle, forte et assez impressionnante où la culpabilité de ressentir un tel désir est imagée de façon très originale. Oui, il y a toujours quelque chose dans ce film pour rappeler qu’il est un thriller fantastique… que certains trouveront sans intensité voire bof.
Jolie est la croix, lourd est le fardeau, destructeurs sont nos désirs et nos mensonges, surtout ceux que nous nous imposons.

Donc voilà, Thelma c’est un thème (une maladie lui conférant un don surnaturel pas vraiment maîtrisé), un environnement familial (très croyant, écrasant), un période de la vie, et de la psychologie infantile. Ce dernier point est important, car les actes de Thelma enfant devraient interpeller des parents qui portent moins d’attention à leur.s jeunes aîné.e.s …s’ils en ont. Ce film ose aborder ces sujets : la méchanceté et la jalousie de l’enfant, de façon subtile mais bien cruellement.
Oui, c’est un film pas trop méchant, assez porté sur la psychologie infantile et familiale, un film intéressant sans être pour autant transcendant.
Pour qualifier Thelma : Méthaporiquement absorbant !

Quand la haine disparaît, que la colère s’apaise et que l’amour reprend le dessus, tout devient quand même plus simple.
Bonne toile !

 

  • N.B :  Un film norvégien dans la langue du pays, bien plus agréable pour l’immersion que Le Bonhomme de Neige, adaptation d’un livre norvégien en thriller britannique.

 

@cineprochereviews