Antebellum, +++++ ♥♥

•Sortie France le : 9 septembre 2020 __ Vu le : 9 septembre 2020
•Synopsis et bande-annonce : antebellum-vostfr (via Metropolitan Films/YouTube)

Chronique :

 

 

Un premier plan sur une grande maison pour bien nous rappeler une époque Une musique qui angoisse Un sacré gros mystère

Oui ! Une musique qui angoisse et qui en à peine à cinq minutes de film, à elle seule, donne d’entrée des palpitations. ‎Je‎ haïs Jordan Peele ! Je le cite, car la référence à Get Out et Us se ressent d’entrée‎. P.t..n Fichue intro‎ !

Je ne garantis rien quant au fait que vous ne ressentirez pas de l’aversion devant la cruauté et les actes de violences en tout genre dans ce film.‎ Le récit du duo de réalisateurs Gerard Bush et Christopher Renz  – qui se la joue façon Jordan Peele (Get out, Us) –  ne s’entichant pas de manière, on prend cher dans notre chair.
Vous allez en entendre des conneries, en voir de la sauvagerie perpétrée par des monstres de Confédérés sudistes mais assurément, vous ne verrez pas de « sauvages. »
Oui, vous verrez des choses qui font mal dans cette longue et terible mise en place qui BIMMM, en un instant, une bascule fera retomber la pression… enfin, vu ce qu’il y a après, faudra pas trop vous relâcher.

Le passé, le présent, avec en très légère toile de fond les acquis fragiles de l’après Lutte pour des droits civiques, Antebellum*, un titre qui espérons-le ne soit pas prémonitoire, avec ce nouveau ‎thriller horrifique, psychologique et social qui donc n’est pas vraiment un film d’horreur spectaculaire, ‎les deux réalisateurs semblent avoir donné vie à une œuvre chimère qui serait le rejeton des suites d’un accouplement de leur probable engagement militantitiste avec le style et idées de Christopher Nolan, ajoutez à cela la vision uchronique de Quentin Tarantino. Cette hypothèse simple survient du fait que les questions suivantes s’imposent vite à nous : « Que regardons-nous là !? Une géniale œuvre de science-fiction qui évoque un futur sombre (- encore ! -) ? Un film qui aborderait l’héritage génétique faisant que les êtres d’aujourd’hui ressentent ce que leurs ascendants ont vécu ? Un truc plus simple !?
‎Des détails pour se jouer des certitudes de son public, oui c’est limpide, les deux réalisateurs (Gerard Bush et Christopher Renz) passent pour des experts en désorientation grâce à leur mise en scène qui fait perdre pied à son public !

Il se passe des choses vraiment bizarres dans ce film, comme si le passé voulait que le présent et le futur ne lui échappent pas. Gerard Bush et Christopher Renz exploitent t-ils – brillament – dans ce film le concept de la faille temporelle ou s’agit-il d’une macabre reconstitution faite en guise de devoir de mémoire ? À quelle période se déroule l’action ? Qui et je dis bien qui observons-nous ?
Quand je vous dis que le cerveau est mis à très forte contribution, ce n’est pas une blague, je n’exagère rien ! Lorsque quelques indices nous font entrevoir une lueur de compréhension et nous remet les idées en place, on n’a pas envie d’y croire car ça fait très très mal. À la tombée du couperet, je sais que beaucoup d’entre-vous se feront cueillir.
Antebellum !? Vous avez pris cher côté neurones avec Tenet, pas de bol, ce film pour moi c’est pire et en prime : de l’angoisse, de l’insoutenable parfois, du rageant souvent !
Les deux réalisateurs semblent avoir mis en image des desseins auxquels les fans de Donald Trump n’ont peut-être même pas osé penser et le pire est que ceux-ci risquent d’être un bon public de son film, malgré le fait qu’il ne les met en valeur, malgré le fait que Antebellum ‎peut être perçu comme une insulte brillante à l’Amérique raciste, perçu comme une œuvre dont la fin – très jouissive – un peu à la Tarantino, est un concentré de clins d’œil et de messages subliminaux.

Antebellum. je me répète mais j’insiste !
Prenez tous les précédents films de Jordan Peele – surtout leur ambiance et métaphore – et imaginez un mix avec le savoir-faire de Nolan pour la gestion du temps, prenez aussi du revanchard façon Tarantino. Vous imagez le bordel… et cela existe : le présent Antebellum.
De lui se dégage du gros militantisme avec un engagement total de la part de ses réalisateurs Gerard Bush et Christopher Renz. Pour moi, Antebellum est une pure œuvre cinématographique Black Lives Matter, qui à sa manière et surtout avec son intelligence, évoque l’Amérique d’aujourd’hui et ce qu’elle a de plus sombre en elle. Le cynisme est entier et fait peur.
Donc, malgré ses longueurs, oui plus fort que Tenet côté prise de tête. Ça fait mal !
Le film met des grosses gifles et prouve si certain.e.s en doutaient encore aujourd’hui, qu’incontestablement, le style de Jordan Peele – que je considère comme le maître es thriller horrifique – ou des producteurs de ses films Get Out et Us, semble être devenu une référence, un style certes sac de noeuds, mais qui n’y va pas par quatre chemins, qui ne prend pas de gants pour exprimer la vision des choses de celles et ceux qui l’utilisent.

L’Amérique et ses démons présentés de façon assez spéciale et plutôt percutante qui malgré une évolution – de façade – ce film affirme que rien n’a vraiment changé en ce qui concerne le rapport des États-Unis d’Amérique avec sa population noire. Les réalisateurs auraient pu y inclure les indiens !
Pas bonne séance, ni bonne toile, juste allez voir ce film et intégrez sa portée politique pour bien le comprendre, car non, il ne s’agit‎ pas d’une choquante farce de très mauvais goût proposée par le duo de réalisateurs Gerard Bush et Christopher Renz, qui je le pense marquera les esprits.
Antebellum confirme qu’il existe bien un style à part entière dans la galaxie du cinéma hollywodien : le thriller horrifique engagé ou thriller horrifique militantiste. Ce style de film existe pour critiquer des situations, revendiquer des droits, dénoncer des états de faits. Il emploie de la violence…psychologique et est le genre de film qui oblige son public, après visionnage, à prendre un moment pour décortiquer dans sa tête ce qu’il vient de voir et de subir. Bon courage !

 

« Parfois ce qui ressemble à de la colère n’est que de la peur »

« On doit tenir bon ! »

 

  • *Antebellum : mot latin qui signifie : « Avant la guerre. » Dans l’Histoire américaine et l’historiographie de ce pays, le nom Antebellum est souvent utilisé pour faire référence à la période de la montée du séparatisme conduisant à la guerre civile américaine, plutôt qu’au terme pre-Civil War (Cf/ Wikipédia)

 

 


 

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