•Sortie France le : 12 juin 2019 __ Vu le : 26 juin 2019 •Synopsis et bande-annonce : zombichild (via UniFrance/YouTube) •Chronique :
1962. Il s’est passé quelque chose en Haïti — Deux époques et des contrastes — Les
négriersesclavagistes n’étaient pas tous blancs _– « Le vaudou est une communauté, la force intérieure de tout une communauté, pas un passe temps » –
Première impression devant ce film : Sofia Coppola est comme passée par là. La façon dont est filmée l’innocence des jeunes filles, oui, il y a un peu de son style, mais bon, l’essentiel n’est pas là.
Car film qui sollicite notre attention, il nous oblige à être dans l’observation, il raconte un peu la France et la négritude, ce qui aurait plu à Aimé Césaire. Mais, il faut avouer que pendant un long moment, je n’ai pas su par quel bout le prendre…donc j’ai laissé venir.
Zombification, un terme pour désigner – d’après le contenu du film – le fait d’être enterré vivant après avoir été drogué, drogue qui provoque une rigidité de votre corps, le met dans un état permettant de vous déclarer comme mort, puis la victime est déterrée et maintenue en état comme semi-léthargique, bref, la « Zombification » c’est quand quelqu’un qui vous veut du mal ou à un membre de votre famille s’en prend à vous, à eux selon le rite culturel haïtien.
Zombi mode haïtien. Ici, pas de film d’horreur ou fantastique grand spectacle, encore moins un thriller horrifique. Plutôt récit initiatique, Zombi Child – qui s’inspire de la vie de Clairvius Narcisse – raconte aussi l’histoire d’une communauté dans ce pays, pays qui fut la première République noire : Haïti.
Il cultive et démystifie bien des fantasmes et j’avoue que l’attente de l’épilogue qui gratifie d’une originale explication de texte vaut le coup, car ouille, le réalisateur nous surprend !
Mon unique regret au sujet de son film, est le fait qu’il n’y ait pas plus de tension, ne serait-ce qu’avec un fond sonore plus permanent et lourd pour casser le côté trop linéaire de son récit, donc de ressentir moins de longueurs. Sinon, pour le reste : intéressant car enrichissant, pour moi le natif d’une île pas trop loin d’Haïti.
Ce film qui fait comprendre que retrouver ses esprits pour fuir, est souvent consécutif au fait qu’en ouvrant les yeux, on prend conscience que l’on est empêché, donc que si on vous en empêche, c’est qu’il y a une raison.
J’ai bien retenu que : « Le vaudou est une communauté, la force intérieure de tout une communauté, pas un passe temps, » mais surtout, qu’il fallait faire attention aux conséquences du manque de respect que vous pourriez lui montrer, surtout si vous êtes faibles et opportunistes. Bon film !
« Le vaudou c’est beau, puissant. Montre que la vie et la mort sont indissociables »
« Tenter une expérience c’est essayer ensemble quelque chose qui n’a jamais été fait »
« Le temps est le meilleur remède »
« À partir du moment que tu sais qui tu es, tout va bien »
- Le contenu de ce film côté zombification s’inspire de l’histoire vraie de la vie de Clairvius Narcisse qui selon la légende haïtienne fut drogué, passé pour mort, ramené d’entre les morts et envoyé de force dans les plantations de canne à sucre.
- p.s : Qu’il est agréable de regarder un film en V.O sans avoir presque pas besoin des sous-titres. Au-delà de son contexte communautaire, on peut constater que bien des multinationales et politiciens ont fait de ce rite culturel local un concept marketing dont le rejeton : le smartphone pour l’un, l’enfumage pour l’autre, des armes qui sont tout aussi efficace que lui. Cela n’engage que moi !