•Sortie France le : 2 février 2022 __ Vu le : 3 février 2022 •Synopsis et bande-annonce : redrocket-vostfr (via Le Pacte/YouTube) •Chronique :
Un moulin à paroles très envahissant — Une Amérique profonde peu glorieuse mais débrouillarde — Petit mode d’emploi de l’enrôlement dans la luxure d’une jeune personne curieuse, bien sous tout rapport, cela par un perfide ambitieux …
– N.B : L’affiche était sympa, il passait dans ma ville, dans une grande salle, donc curiosité étant, hop, une séance à l’aveugle –
Petit à petit, on découvre le bonhomme, on comprend mieux son trou d’air de 17 ans sur son CV.
Petit à petit, on s’attache à lui et on se demande très vite le pourquoi de son retour de ce trou du Texas qu’est Texas City. Bon, le savoir, mouais mouais !
Il débarque, s’incruste, voit, passe à l’offensive.
Libertin, libertaire, roublard, revanchard au cul bordé de nouilles en quête d’un bon retour dans son milieu naturel professionnel qu’est le X, il fait passer la pornographie pour le milieu du fun, et les conversations avec son éventuel ticket de retour au premier plan (de 17 ans quand même) transforme le film en objet de curiosité.
Tout en étant intéressant, Red Rocket est assez troublant…enfin tout dépendra de votre niveau d’ouverture d’esprit et votre latitude par rapport à la morale. Mais…!
Car aller voir un film dont on ne sait rien – même pas le synopsis – juste par curiosité est toujours un risque, quand cela s’avère concluant, cool, mais quand cela vous laisse une certaine amertume car bof, et bien rien de grave !
Red Rocket !? Sans grosse extase pour moi !
Le parcours de ce drôle oiseau intrigue et allez savoir pourquoi ou comment, mais on se laisse embarquer par ce film dépouillé en tout, film dont le personnage fait tout.
Je m’explique. Il nous rend curieux, curieux de savoir comment tout cela va t-il se terminer ou c’est peut-être tout simplement le fait qu’il nous présente le vrai visage de l’Amérique profonde et nous trace le genre de portraits que l’on aime sur cette autre Amérique qui fait que Red Rocket nous séduit, même si c’est peu.
Comme avec Florida Project (- oui, car il s’agit du même rélisateur Sean S Baker -), les habitants pauvres ne sont pas présentés avec un morbide misérabilisme, non, à nouveau, ils sont montrés en action, en mode débrouille et pas en mode loser bras cassés et encore une fois, le réalisateur accorde à ses personnages qui sont bien loin de rouler sur l’or beaucoup de respect.
L’Amérique profonde (pas forcément celle des Redneck), des personnages avec du caractère ou un charme particulier, une sincérité dans la dénonciation ou dans les portraits tracés qui ne sont jamais tristes mais plutôt atypiques, sont probablement des contenus pouvant expliquer les raisons du succès des films de Sean S Baker. Bonne toile !
- p.s : Le plus curieux est de trouver des points de comparaison avec American Beauty, bref, on dirait sa version trash.