•Sortie France le : 27 mars 2024 •Synopsis et bande-annonce : pas-de-vagues (via Ad Vitam/YouTube) •Chronique :
– Film inspiré d’une histoire vraie. –
Mauvaise interprétation — Fausses accusations et calomnies — Emballement …
Fait écho avec les désolantes actualités qui se déroulent dans certains de nos établissements scolaires, Pas de vagues, on voit cette triste vérité dans ce monde d’aujourd’hui qui est que oui, un tout petit rien déclenche des grandes conséquences, conséquences dont parfois certain.e.s sont d’innocentes victimes.
Ménager les susceptibilités tout en faisant de sorte que chacun reste à sa place, faire attention à tout, comme de certains sujets et encore une fois oui, on en est là dans l’Enseignement scolaire, où des enseignant.e.s de bonne volonté se retrouvent parfois à devoir se dénaturer, à ne plus prodiguer ou à défaire un enseignement riche, ce à cause de personnes qui manquent de repères et de cadre familial.
Cela peut être le second grand sujet du film.
Montre un métier qui n’est vraiment pas épargné, prouve que désormais, avec tous les risques et la vitesse avec laquelle les choses s’emballent de nos jours, un professeur doit dorénavant être un fin psychologue avant d’être pédagogue, mais il doit aussi être de plus en plus méfiant, car désormais le rapport de confiance semble être rompu, comme l’est l’autorité naturelle et le respect mutuel entre professeur/élèves, professeur/parents, professeur/hiérarchie verticale, autorité et respect qui se sont transformé.e.s par défiance ou méfiance, voire ne sont plus.
« Le temps passe et passe et passe et beaucoup de choses ont changé » comme dit la chanson des Nèg’ Marrons, mais ici, la conclusion sera plutôt : « Le temps passe et passe et passe et beaucoup » de choses n’ont malheureusement pas changé.
J’ai perçu deux grandes thématiques et des vérités dans ce film :
– Il montre les conséquences engendrées par la vexation d’une personne suite à sa mise à l’écart. Sa réaction peut pousser à dire : « Tout ça pour ça ! »
– Il met en valeur la bêtise humaine et surtout la psychologie des adolescent.e.s dont la perfidie demeure intacte chez certain.e.s. Se venger d’une décision semble désormais plus important que de comprendre sa raison d’être.
– Il met en valeur l’impuissance du corps administratif face aux élèves et parents d’élèves…
– …donc il montre et évoque les pauvres solutions des équipes pédagogiques comme dans les cas ici présentés.
– Il effectue succinctement mais efficacement une triste mise en lumière du rôle de la Police, cela en montrant l’inégalité ou l’iniquité dans la prise en charge d’un plaignant. Cet instant prouve surtout que cette attitude n’est pas un mythe, que les choses risquent de prendre beaucoup, mais alors beaucoup beauuuucoup de temps pour que les accueillant.e.s cessent de relativiliser un acte ou de trouver une excuse aux fautives et fautifs, de rejeter la responsabilité de la situation sur la personne qui se présente devant elles et eux en tant que victime.
– Professeur.e de nos jours ? Un métier où être de bonne volonté et prendre des initiatives dans l’espoir de « vouloir changer la vie des gens » c’est bien, mais…!
– La vérité ? Un tabou, surtout de la part des hauts placés d’un établissement scolaire, cela encore plus quand il y a un enjeu lié à sa carrière.
– Sa vie privé à l’heure des réseaux, sa quoi !?
Pas de vagues, mais il faut résister aux courants de la lâcheté gangrenée par moultes mensonges, film au récit avec une légère tension, on sent le malaise qui grandit, on ressent le stress vécu par ce professeur face à une machine à détruire, on voit bien le travail du ver dans le fruit menant à une perte de contrôle de l’autorité dans une atmosphère lourde. Le cynisme qui réside dans les limites d’une solidarité malgré l’opprobre que toutes et tous savent injuste vous parlera.
Pas de vagues présente une histoire qui semble sans fin, il est à noter que ce constat est à double sens.
Bilan. Le film ne prêche pas en faveur du métier. Bonne toile !
- p.s : Je relève une certaine insistance des productions cinématographiques à montrer que lorsque l’on est intègre, il faut se battre et ne pas perdre sa bienveillance à l’endroit des personnes qui ne vous ont rien fait, ce malgré toute la colère en soi de l’injustice que l’on subi.
« La vérité n’apparaît que quand on entend toutes les parties »