⌈ UB40 d’entrée, ça surprend – Subtilités, pas mal – Conflits, en masse ⌋
Avertissement important. Toute ressemblance avec des personnes ou activistes et faits se déroulant dans l’ouest de la France (NDDL*) n’est pas forcément fortuite. On sent que l’on va bien se marrer, car l’acerbe critique d’un tout est vite lancée.
Et ça commence fort avec la première critique qui souligne le fait que la société et les relations humaines soient pourries par les appareils électroniques. Lors de cette scène d’ouverture, attention les oreilles !
Chers spectateurs, dès l’intro, certains d’entre-vous se sentiront visés
Parodie très nette, pastiche d’un monde, satire assumée de personnes voulant changer le monde, mais qui ne seraient pas exemptes de tout reproche. Problemos est compliqué à décrire.
Cela ne sert à rien de chercher à le prendre trop au sérieux. Pour faire simple, c’est une sorte de comédie écolo-baroque qu’il ne faut surtout pas que les vrais zadistes voient, car, on ne voudrait pas qu’ils se sentent insultés tant le film les met à mal.
Mais ils n’y en a pas que pour eux. Les parents se laissant mener par le bout du nez par leurs enfants, les hommes incultes sur les sujets féminins sont eux aussi mis à mal.
Problemos est comme un choc des mondes et presque des cultures.
Message à ceux voulant s’engager : Avant de céder aux fantasmes du militantisme altermondialiste, regardez ce film, car ce welcome dans un camp de vainqueurs – de je ne sais pas quoi – peu glorieux, risque de vous vacciner contre cette envie.
Souvent ironique et cyniquement jouissif, l’humour qui habite ce film est tellement décalé que l’on ne peut qu’adhérer, car c’est souvent juste et bien trouvé.
La scène dans laquelle les végétaliens se prennent une claque est un bel exemple.
Éric Judor se donne le bon rôle en étant le « terre à terre » , le raisonnable, mais aussi le chieur et l’inculte pour les perchés ; Le personnage de Blanche, à cran pour bien des raisons, donne comme une envie de lui faire des choses, mais pas vraiment ce dont elle aurait réellement envie. Méga like quand même ; Une Nabila dans un camp zadiste qui a un language avec des précisions prêtant à confusion. La caricature est presque trop parfaite ; Patrice (l’acteur à lunettes) le philosophe qui apparemment a besoin d’une bonne thérapie ; Un chef de camp qui n’est pas un chef puisqu’il n’y a pas de chef…mais il est celui que tout le monde suit donc comme des moutons. Mais il n’y a pas de chef. Non, non, non ! C’est complexe tout ça !
Et s’il n’y avait que ça ! Des subtilités, des ajustements de language, des concepts féministes à se réapproprier, des lourds dingues qui vous pourrissent le weekend car ils ne vous lâchent pas les basques, remise en question d’un tout, des tac au tac, des chansons très conceptuelles, des sujets dans un atelier et en dehors pas simples pour un, des engueulades très pour rien, des conneries, des relents qui ressortent dès que l’occasion se présente tout comme l’ivresse des petits plaisirs du monde capitaliste.
Exemple très symbolique de ce dernier point : « C’est fou ce que certains ne feraient pas pour une douche chaude. » Les agissements du personnage de Simon prouve que les autres veulent toujours une part du confort que possède l’autre, surtout si ce tiers rend la chose attrayante.
Ce film est riche en thématiques et tout cela est très très bien géré.
Quelques perles pour conclure :
« Refuser c’est exister »
« C’est chelou l’humour zadiste »
« C’est la compétition qui fait que le premier crée le dernier. »
« Il faut pendre les écolos tant qu’il y a des arbres »
« Comment s’est possible d’avoir un portable et de ne pas être informé. »
Vous l’avez compris, Problemos est un gros « n’importe nawak » tellement bien fait que l’on en oublierait presque que c’est un gros n’importe quoi. Il n’y aura pas de grand fou rire, par contre, il y en aura beaucoup tout du long, mais aussi de la désolation à cause de pleins de situations et de choses incongrues.
- * Notre-Dame-Des-Landes.
- p.s : J’ai bien aimé le concept du polyamour.