•Sortie France le : 18 janvier 2023 •Synopsis et bande-annonce : babylon-vostfr (via Paramount Pictures france/YouTube) •Chronique :
Film facile avec Profusion et Décadence au programme !? — Non ! Une véritable déclaration d’amour à un art, le Septième — « La vie est une fête » …
1926. Une époque où il valait apparemment mieux éviter de poser des questions ou de trop s’en poser, et durant laquelle la seule limite qui comptait était la vôtre.
Une époque où la confiance en soi n’était pas de trop et pas du tout mal vue : Babylon !
Petite mise en bouche.
Ici, on a Brad Pitt qui se la joue Gatsby le magnifique dans un The place to be de folie, avec une ambiance qui parfois, n’a rien à envier aux tavernes parisiennes de la belle époque.
Il y aussi Margot Robbie qui semble avoir trois poumons. Elle s’éclate et renvoie Madonna ainsi que Kylie Minoque au vestiaire, c’est dire. La performance de ces deux là est un délice !
Avec celle de Diego Calva en extraordinaire homme à tout faire qui incarne le fameux « à la poursuite du rêve américain » , ainsi que celle de Jovan Adepo en musicien dont le personnage incarne le traitement des personnes de « couleur » à l’époque, c’est un portrait très tiré à quatre épingles sur l’évolution de l’art cinématographique qui nous est proposé.
Musique jazz et une petite mélodie qui s’apparente désormais à une marque stylistique des films de Damien Chazelle, ça tourbillonne de tout part, on s’en prend plein les yeux et les oreilles, toute cette grandiloquence donne envie d’être dans cette foule, ce, même si on fait de la phobie sociale, même si on est associable, oui, on a envie d’y être juste question d’avoir l’impression de vivre un moment pas comme les autres, un instant hors du temps.
Mais Babylon n’est pas là que pour nous émerveiller. Devant lui, tout est opéré pour que l’on prenne conscience que dans cette industrie, il y a l’éclat et le faste, et il y a la vraie vie, celle quand le rideau est tiré.
Si vous avez apprécié La La Land pour ses couleurs, ses histoires tantôt joyeuses ou tristes, ses personnages et leur spleen, pour son rythme avec des changements question d’accentuer des ambiances, si en plus vous aimez les films avec de l’humour décalé qui agrémente des instants vous faisant réagir en vous disant en même temps : « Mais c’est quoi ce bordel !? » , « GÉNIAL ! » , alors oui, vous apprécierez Babylon pour son côté parfois bien burlesque et fort agréable (lors des tournages par exemple). Devant ce dernier Damien Chazelle, vous allez vous faire plaisir.
Babylon !
C’est une plaisante immersion dans les tournages d’antan qui semblaient relever du sport de très haut niveau.
Votre carrière, vous la vouliez, fallait y aller parfois sans se poser de questions.
Babylon présente un temps où rester au sommet était un travail monstre, pire que d’obtenir un rôle, un temps où durant votre carrière, vos succès tout autant que votre chute, dépendaient de faiseurs ou faiseuses dont la radicalité de l’époque côté critiques par rapport à « celle » d’aujourd’hui n’a rien à voir.
Rythmé, drôle, dérangé, dérangeant, Babylon est tout cela.
Intensité, vitalité, c’est une tornade visuelle.
Babylon !? Un film au cinéma qui parle très bien ou rend un bel hommage au cinéma (surtout lors de l’avènement du cinéma parlant) et qu’il faut absolument voir au…dans une salle de cinéma.
Le cinéma. Sa beauté, sa cruauté, son évolution voire sa mutation et son héritage, sa diversité passée et récente, Damien Chazelle intègre intelligemment et élégamment le tout dans son film, qui en effet, rend à sa manière un beau, sincère et solennel hommage au cinéma, aux grands studios d’antan, à leurs acteurs qui, déjà, résistaient mieux aux temps que les actrices.
Mais de cet hommage fait d’un mélange de beauté, de mélancolie et de tristesse, il se dégage une évidence : Los Angeles les enterra toujours toutes et tous.
Bien qu’il s’agisse d’un beau film, un bon film, bien maîtrisé, intéressant côté fond, captivant côté forme, pour moi, c’est comme avec La La Land, il me manque quelque chose. Cela est peut-être dû au fait qu’il y ait là encore trop de choses et des creux qui souvent font perdre le plaisir des instants forts. Bonne toile !
- p.s : La métaphore de la maison qui brûle et des cafards, c’est d’une cruauté ce passage.