•Sortie France le : 6 septembre 2023 •Synopsis et bande-annonce : anti-squat (via Diaphana Distribution/YouTube) •Chronique :
LOUISE BOURGOIN — Une situation saisissante — Voilà voilà voilà ! …
Des squatteurs pros pour éviter le squat de bâtiments de bureaux vides, c’est autorisé, puisque la loi ELAN existe. La protection par l’occupation « un métier qui a du sens » pour les précaires qui exploitent des précaires. Moralement, le spectateur que je fus s’est pris un méchant coup au moral devant le cynisme du contenu du film.
Comme pour dénoncer une hérésie : le fait qu’une loi protège des bâtiments de bureaux vides qui parfois le restent longtemps (spéculation) versus la crise du logement, Anti-squat ne fait pas dans la dentelle pour montrer des situations qui parfois peuvent donner la nausée.
(n.b : – Ce n’est même pas un spectateur d’extrême-gauche qui vous le dit -)
Beaucoup de « pas de.. » , les règles sont claires, toutes les règles, Anti-squat ou cynisme quand tu nous tiens !
Présente le combat d’une mère seule en situation précaire qui se jette dans la gueule du loup capitaliste question de s’en sortir, le dilemme moral par rapport au choix à faire pour survivre est excellemment présenté.
Le fameux : Dans le cas présent où les gens sont en mode survie et que certaines choses qu’ils doivent faire vont à l’encontre de leur for intérieur, que feriez-vous ?
Il semble que devoir être coriace pour ne pas y perdre son âme, ne pas le vendre au Diable, parvenir à se regarder dans la glace ne soit pas si évident que cela. Les attitudes précédemment mentionnées se distinguent dans l’un des portraits que nous sommes convié.e.s à regarder dans Anti-squat.
Montre aussi une autre forme d’exploitation de la misère humaine, avec un travail ubérisé et précaire qui menace un autre métier (- la cannibalisation des métiers précaires, oui cela existe -), donc encore de la surenchère côté nivellement par le bas, et encore un film dans lequel souvent, le plus important, que sont les messages et descriptions d’une situation complexe, ne se voit pas mais s’entend – comme avec ses trois chansons de rap qui « en vrai » le font, surtout le second qui est éloquent -, il faut vraiment parfois s’accrocher pour que le dégoût ne monte pas trop en soi.
« Le squat, c’est comme les termites. On ne les voit pas venir et après c’est trop tard. »
Anti-squat est une cinglante critique sociétale qui montre les règles d’un jeu qui changent sans cesse et cela jamais en faveur de celui ou celle qui ne les connait pas, oui le capitalisme aigu c’est cela : l’Exploitation, l’essorage !
Anti-squat c’est aussi un petit rappel de l’interdépendance des situations où la structure pyramidale de l’encu… pardon, où la structure pyramidale de la vente s’adapte à la perfection au système managérial libéral qui profite des précaires.
« C’est nous ou eux ? C’est dégueulasse ! »
Le bâton qui se retourne contre soi, la lutte pour la survie et à quel point cela transforme les gens, thriller social noir, western social au climat anxiogène qui montre beaucoup de choses comme ces cercles vicieux avec des faits et actes qui engendrent des circonstances aggravantes dans une situation qui glisse, aux questions : Quelle notre limite dans notre lutte pour la survie ? Y a-t-il une limite éthique pour faire du fric ?, n’attendez pas de réponse de ce film, mais vous trouverez des pistes. Bon courage !
« Tu m’aurais prise si tu avais su que j’étais enceinte »
« Cela ne me convient pas. On s’adapte c’est tout ! »