•Sortie France le : 10 avril 2024 •Synopsis et bande-annonce : madame-hofmann (via Ad Vitam/YouTube) •Chronique :
Portrait entier d’une femme entière mais aussi des femmes et de leur corps. Leur santé avec le temps qui passe vite et souvent contre celles-ci est évoquée — Radioscopie d’un service et du milieu hospitalier avec des tristes vérités valables encore à ce jour — Multiples rafraîchissements de mémoire …
Hôpital Nord de Marseille, rentrée à l’âge de 18 ans, 40 ans de carrière à écumer des services pas vraiment tranquilles pour terminer en oncologie, quand en moyenne c’est 7 ans dans un établissement, chapeau bas Madame Sylvie Hofmann !
Levée très tôt, couchée très tard, vécu professionnel suivi ou relaté, ce récit de vie qui propose à voir un beau portrait de femme et d’employée de l’hôpital public fait bien comprendre qu’au poste de Madame Hofmann, le métier au final s’apparente à être une gestionnaire administrative et une diplomate.
Employée cadre provenant d’une génération qui s’est investie par conscience professionnelle et qui s’étonne que les jeunes d’aujourd’hui ne veulent pas venir travailler à l’hôpital public car c’est mal payé, la typologie de ces jeunes qui préfèrent un travail dans le médical plus ennuyeux mais mieux rémunéré, le documentaire ne se prive pas de relever cette situation. Et vlan, prends ça dans les dents l’administration hospitalière !
(- « Toute vérité n’est pas bonne à dire ! » , mais que cela fait du bien à dire et à entendre parfois -)
Sa vie professionnelle ressemble à un héritage mais elle la vit par conviction. Son intimité, la mort qui est très souvent présente, Madame Hofmann fait partie de ces films documentaires – sans effusions – qui nous remettent les pieds sur terre, nous reconnectent avec un réel dont désormais l’accès ou plutôt la vivre dans la facilité semble être privilégié.
On entend, voit et comprend des choses ainsi que des situations comme le vécu du personnel hospitalier durant la Covid-19 qui très objectivement, me fait dire que les applaudissements au balcon à leur endroit étaient un minimum !
De ses multiples récits et confidences, celles liées à sa vie personnelle sont très touchantes. Beaucoup de personnes du public, surtout les âgées et peut-être un peu plus les femmes, se sentiront concernées, ne serait-ce qu’un peu. D’autres retiendront probablement plus les impacts ou séquelles que laisse ce type de travail sur soi. Dans l’ensemble, quoi qu’il en soit, Madame Hofmann, femmes comme hommes, quel que soit l’âge, il se produit quelque chose en regardant ce récit de vie.
Du même réalisateur Sébastien Lifshitz, j’ai vu Les invisibles et Adolescentes.
La bonté, le respect de l’autre ainsi que l’humain sont toujours valorisés et chose étrange, malgré une grande proximité avec les personnes suivies et l’intrusion dans leur intimité, il n’y a jamais un ressenti de voyeurisme. Cette sensation qu’est le sentiment d’être en compagnie de personnes que l’on connait est fortement appréciable. Bon docu !
« Mourir bêtement comme ça pour les autres, c’est pas eux qui porteront le deuil »
« Les projets, c’est la vie ! » ♥♥♥♥♥