Un univers que nous occultons volontairement – Un côté comico-tragique fort bien traîté – Un film atypique qui fait du bien.
Une Belle Fin ou le paradoxe de l’isolement à l’époque où nous sommes, paraît-il, des êtres des plus « connectés. » Foutaises !
Le film pourrait tourner en rond, mais son personnage lui donne vie et le rend touchant jusqu’à nous faire penser à notre propre fin, nous remettre en question, car notre attitude face à cette étape de la vie, reconnaissons le, n’est pas forcément celle qui conviendrait.
À décrire, on pourrait dire que ce film est à la croisée de beaucoup des chemins.
Entre hymne à la vie et tristesse. Le personnage John May, seul dans sa vie qui passe son temps à faire en sorte d’offrir un enterrement des plus justes à des inconnus qu’au final il connait mieux que quiconque, et ses recherches vont loin. Avec une organisation bien rodée et des complices assez bien trouvés, il rend le dernier hommage aux personnes qu’on lui confie, et la vie semble vouloir lui offrir un beau cadeau en retour afin de faire de sorte que sa vie à lui bouge un peu.
Entre dénonciation et fatalisme. Le film pourrait aussi être une critique cinglante de notre comportement envers les nôtres que nous délaissons. Les cultures de tous étant différentes, je corrige en disant de certains d’entre-nous. La solitude, l’isolement ou encore le lien social disparu qui s’accroît sont au cœur du film.
Quoi qu’il en soit, Une Belle Fin est un film atypique qui ne laisse pas ceux l’ayant visionné sans émotion, un doute, si tant est qu’il leur reste un brin d’humanisme.
Et comme c’est british, forcément, il y a un charme, une ambiance très particulière faisant que l’on trouve ce film très beau. La fameuse singularité des films britanniques faisant toujours preuve de beaucoup d’originalité.
Donc oui, Une Belle Fin est une manière originale de parler d’une chose qui en effraie beaucoup, une chose inéluctable arrivant quand elle arrive sans forcément prévenir, une chose à laquelle nous n’accordons pas assez de temps ne serait-ce que pour bien gérer sa suite, une chose faisant partie de la logique. Cette chose c’est notre fin.
Plus que la mort, il s’agit de notre fin, de la fin de notre présence en ces lieux qui n’est pas pensée, pas organisée, peut vite devenir un fardeau en tout genre pour un ou beaucoup, bref pour celui qui s’y collera si tant est qu’il le veuille. Mais une chose est certaine, c’est qu’il y a toujours quelqu’un pour s’en occuper. Il n’est pas dit qu’il soit comme John May, aussi bienveillant.
Une belle surprise avec en quelque sorte, avec une belle…fin. Très appropriée.
Bon vous l’aurez peut-être compris, j’ai versé ma petite larme. Cela arrivera sûrement à tous ceux ayant assisté à une veillée mortuaire, mais aussi à ceux n’éludant pas l’inévitable.
Bon film, bonne toile !