Obtus – Têtue – Foutu pour foutu, autant prendre le problème très à bras le corps.
D’un côté, une critique profonde d’un système globalisé – parmi malheureusement beaucoup d’autres – et de l’autre les conséquences avec ce bel exemple de détermination.
Un Monstre À Mille Têtes est un film à la fois révoltant et intimiste, il est aussi un polar tendu et entrainant.
Ce thriller social est à se cogner la tête contre un mur. Limite à vomir, surtout quand on voit, quand on sait, quand on devine les urgences des uns (ceux qui mènent la danse ou les maîtres du jeu) qui n’ont rien à voir avec celles des autres (ceux dans le besoin, dans l’urgence), et que l’on se dit que quel que soit le continent, apparement, le je m’en foutisme est le même.
Aussi, nous avons là avec ce film, une bonne illustration par retranscription visuelle de ce qui se passe souvent dans la tête de certains quand on est injustement poussé dans nos retranchements, ou bien acculé et que l’on se laisse emporter par notre instinct de survie, voire plus, comme le fait de se laisser guider inconsciemment par nos pulsions les plus animales.
Donc oui ! Tous concernés ! Cela n’arrive qu’aux autres loin de là et encore moins que dans les films.
D’une remarquable simplicité et intelligence, Un Monstre À Mille Têtes nous fait comprendre que l’on pourrait être elle, cette femme désespérée et hargneuse. Nul n’est à l’abri de la tragédie et des conséquences se déroulant dans ce film !
C’est un film engagé et politique – sans ouvertement le montrer – contre ce monstre qui semble être LE système (administratif, financier) ou plutôt LES systèmes (policier, politique, juridique) qui protègent trop les nantis qui ne font plus leur travail comme il faudrait, au détriment des petits qui triment même quand ils font bien tout ce qu’il faut. À méditer !
Bonne toile !